vendredi 29 novembre 2013

Il faut censurer Voltaire et inventer le mur des imbéciles

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Je pensais qu'il n'y avait d'imbéciles (au sens de BERNANOS) que chez les politiques. Il ne semble pas que ce soit le cas. La maladie de l'imbécillité est contagieuse et elle s'étend comme une maladie galopante chez les magistrats (cf. le Mur des cons). Figurez-vous qu'un juge des référés du très bien-pensant tribunal de BOBIGNY a ordonné l'interdiction d'un livre et la censure partielle de quatre autres pour motifs d'antisémitisme. Parmi les livres partiellement censuré, une oeuvre de Léon BLOY, mon très cher Léon BLOY au petit orteil duquel l'imbécile (bernanosien) de BOBIGNY n'atteint pas. Il s'agit du livre intitulé Le salut par les juifs. Il semble que cette censure partielle soit imputable à l'identité de l'homme qui a pris l'initiative de la réédition, Alain SORAL. Quand on sait que l'ouvrage a été publié il y a 122 ans, édité et réédité à de nombreuses reprises, on s'étonne de cette mesure. Mais l'imbécile de BOBIGNY n'a pas pris le temps de lire ce livre écrit pour dénoncer les "élucubrations antijuives" de DRUMONT. Pour que ce soit bien clair, je ne m'intéresse ici qu'à la censure de Léon BLOY, pas à celle des autres ouvrages dont je ne connais ni les titres ni les auteurs. Je propose que l'on édifie un mur des imbéciles devant le Palais de Justice de Paris pour célébrer l'un des premiers d'entre eux : le juge de BOBIGNY

BLOY est un homme de foi, d'une foi fulgurante, tonnante, dévorante, éblouissante, digne de la plus grande admiration. Il adopte dans son livre la posture des théologiens et philosophes médiévaux qui, dans les questions disputées, étaient amenés à exposer d'abord les raisons "pour" (transposons ici : les raisons que l'on aurait d'être antisémite), avant d'exposer les raisons "contre (transposons ici : les raisons que l'on a de ne pas l'être). Une synthèse vient clore le raisonnement, et bien évidemment, BLOY condamne fortement l'antisémitisme, car - que cela plaise ou non, c'est ainsi - JESUS l'a affirmé : Le salut vient des Juifs.

Cher Léon BLOY, l'imbécile de BOBIGNY veut ternir votre mémoire. Il est ridicule. Je lui conseille plutôt de censurer le Dictionnaire philosophique de VOLTAIRE. Sur 150 articles de ce dictionnaire, il y en a plus de 40 qui sont des injures au Peuple du Salut.

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Portrait de Léon BLOY









Voici monsieur l'imbécile quelques citations tirées de ce Dictionnaire et aussi d'un ouvrage appelé Essais sur les moeurs, à l'auteur duquel la République a dédié un boulevard, que dis-je ? des boulevards et un lycée, que dis-je ? des lycées. Sans doute pour instruire nos concitoyens et éduquer nos jeunes :

"Si nous lisions l'histoire des Juifs écrite par un auteur d'une autre nation, nous aurions peine à croire qu'il y ait eu en effet un peuple fugitif d'Egypte qui soit venu par ordre exprès de Dieu immoler sept ou huit petites nations qu'il ne connaissait pas ; égorger sans miséricorde les femmes, les vieillards et les enfants à la mamelle, et ne réserver que les petites filles ; que ce peuple saint ait été puni de son Dieu quand il avait été assez criminel pour épargner un seul homme dévoué à l'anathème. Nous ne croirions pas qu'un peuple si abominable (les Juifs) eut pu exister sur la terre. Mais comme cette nation elle-même nous rapporte tous ses faits dans ses livres saints, il faut la croire.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:XXXVI-Des victimes humaines, p. 123

Toujours superstitieuse, toujours avide du bien d'autrui, toujours barbare, rampante dans le malheur, et insolente dans la prospérité, voilà ce que furent les Juifs aux yeux des Grecs et des Romains qui purent lire leurs livres.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:XLII—Des Juifs depuis Saul, p. 142

Si Dieu avait exaucé toutes les prières de son peuple, il ne serait restés que des Juifs sur la terre ; car ils détestaient toutes les nations, ils en étaient détestés ; et, en demandant sans cesse que Dieu exterminât tous ceux qu'ils haïssaient, ils semblaient demander la ruine de la terre entière
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:XLIV—Des prières et des juifs, p. 149

N’est-il pas clair (humainement parlant, et ne considérant que les causes secondes) que si les Juifs, qui espéraient la conquête du monde, ont été presque toujours asservis, ce fut leur faute? Et si les Romains dominèrent, ne le méritèrent-ils pas par leur courage et par leur prudence? Je demande très humblement pardon aux Romains de les comparer un moment avec les Juifs.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. Introduction:LI—Questions sur les conquetes des romains et leur décadence, p. 168

Si ces Ismaélites [les Arabes] ressemblaient aux Juifs par l'enthousiasme et la soif du pillage, ils étaient prodigieusement supérieurs par le courage, par la grandeur d'âme, par la magnanimité [...] Ces traits caractérisent une nation. On ne voit au contraire, dans toutes les annales du peuple hébreu, aucune action généreuse. Ils ne connaissent ni l'hospitalité, ni la libéralité, ni la clémence. Leur souverain bonheur est d'exercer l'usure avec les étrangers ; et cet esprit d'usure, principe de toute lâcheté, est tellement enracinée dans leurs coeurs, que c'est l'objet continuel des figures qu'ils emploient dans l'espèce d'éloquence qui leur est propre. Leur gloire est de mettre à feu et à sang les petits villages dont ils peuvent s'emparer. Ils égorgent les vieillards et les enfants ; ils ne réservent que les filles nubiles ; ils assassinent leurs maîtres quand ils sont esclaves ; ils ne savent jamais pardonner quand ils sont vainqueurs : ils sont ennemis du genre humain. Nulle politesse, nulle science, nul art perfectionné dans aucun temps, chez cette nation atroce.
  • Essais sur les Mœurs, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 231

Vous ne trouverez en eux qu’un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent. Il ne faut pourtant pas les brûler.
  • Le Dictionnaire philosophique (1769), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 19, chap. Article "Juifs", p. 524

C'est à regrets que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre. [...] Le peuple juif était, je l’avoue, un peuple bien barbare. Il égorgeait sans pitié tous les habitants d’un malheureux petit pays sur lequel il n’avait pas plus de droit qu’il n’en a sur Paris et sur Londres.
  • Le Dictionnaire philosophique (1769), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 20, chap. Article "Tolérance", p. 533."


1 commentaire:

tippel a dit…

Excellent et encore, Merci Philippe.