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Faudrait-il encore que je le
répétasse ?
Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Ce qui est radicalement exclu
[sous-entendu « dans l’honneur »], c’est tout ce qui est de l’ordre
de la complaisance, de la flatterie et aussi de l’équivoque, pour autant qu’un
esprit perverti peut être amené à le cultiver. Je dirais volontiers que
l’honneur est lié à la parole, au fait de n’avoir qu’une parole. Mais peut-être
est-ce là justement ce qui caractérise l’aristocratie au seul sens recevable de
ce mot — une aristocratie qui peut non seulement être dépourvue de ressources
matérielles, mais encore n’avoir à se targuer d’aucune origine nobiliaire. Si
le peuple d’Espagne est si admiré par ceux qui ont eu l’occasion de prendre
contact avec lui, ne serait-ce pas justement parce que ce peuple
essentiellement pauvre a ardé cette qualité naïve et la fierté qui s’y
rattache. La fierté n’est pas nécessairement l’orgueil, bien qu’elle risque
très souvent de se confondre avec lui. Il me semble que la fierté est toujours
lié au sentiment d’une indépendance en quelque sorte innée, par là même
inaliénable ; en ce sens, elle s’oppose étrangement à l’esprit de
revendication qui se manifeste partout dans les démocraties. Car on ne
revendique après tout que ce qu’on n’a
pas, mais qu’on devrait avoir. Or
cette opposition n’existe pas en principe pour l’homme fier ; il lui
semblerait en quelque façon s’abaisser en réclamant son dû."
"[…]. L’homme fier est celui
qui ne permet pas qu’on mette sa parole en doute, car cette parole est lui-même, on serait tenté de dire qu’elle est son
bien unique, et l’honneur est justement la conscience de cette qualité
inamissible, de cet invariant."
In
Gabriel MARCEL.
Les hommes contre l’humain.
La Colombe, Éditions du Vieux Colombier,
Paris, 1951, p. 198 et p. 199.
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2. COMMENTAIRES.
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Lorsque, hier, j’ai livré à mes
lecteurs quelques passages des Grands
cimetières sous la lune du grand BERNANOS, je n’avais encore lu l’avant
dernier chapitre de l’ouvrage majeur de Gabriel MARCEL.
Voyez-vous, ce qui est frappant, et
que je n’ai relevé que lecture faite, c’est la convergence des analyses et des
remarques de deux auteurs aussi différents qui se puissent imaginer. BERNANOS a
écrit sur les horreurs de la guerre d’Espagne, Gabriel MARCEL écrit après la
fin de la deuxième guerre mondiale. Il fait allusion à la pauvreté du peuple
espagnol lequel, à la fin des années 40 était encore dans la pauvreté. Or, les
deux auteurs qualifient d’aristocratique la mentalité du Peuple. Et chacun dans
son style, insiste sur la relation qui existe entre l’honneur et le respect de
la parole donnée. (Je me demande tout de même si Gabriel MARCEL n’a pas lu
l’ouvrage de BERNANOS. Il revient en effet sur le sens de l’honneur qui animait
de nombreux anarchistes espagnols, quelques lignes plus loin.)
Il me semble que la réaction du
peuple français, et le mépris qu’il manifeste pour les hommes politiques en
général, et pour monsieur HOLLANDE en particulier, sont liés à son sens de
l’honneur. Ce n’est pas le manque de résultat qu’il critique, c’est le
non-respect de la parole donnée. On comprend, dans ces circonstances, que
nombre d’entre nous tombions dans la revendication. Que nous reste-t-il en
effet, sinon une immense frustration et une sourde colère contre ces pantins
qui violent la parole, ce que l’homme a de plus sacré, et qui est le reflet en
chacun de nous de la Parole faite chair ?
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Celui qui a fermé les églises
en Algérie vient en France
inaugurer une mosquée en Saône-et Loire (transmis par mon amie Brigitte).
Le Ministre du Culte algérien et député de
la communauté algérienne, Bouabdallah Ghlamallah est venu inaugurer la nouvelle
mosquée de Torcy, en Bourgogne C’est vendredi en milieu d'après-midi que
Bouabdallah Goulamallah a été accueilli par le premier magistrat de Torcy en la
personne de Roland FUCHET (PS).
C’est ce même
Bouabdallah Ghlamallah qui avait, l'année dernière, fait fermer 10 églises et s’était justifié
au journal L'’Expression par cette phrase : « J'assimile l’évangélisation au terrorisme ». La « réciprocité » de la « tolérance » ne semble pas encore
d’actualité.
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