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Ce n’est pas l’ignorance
qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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墨子 MOZI.
卷七 – Livre 7
天志中 – La volonté du
ciel III
故子墨子言曰:「是蕡我者,則豈有以異是蕡黑白甘苦之辯者哉!今有人於此,少而示之黑謂之黑,多示之黑謂白,必曰吾目亂,不知黑白之別。今有人於此,能少嘗之甘謂甘,多嘗謂苦,必曰吾口亂,不知其甘苦之味。今王公大人之政也,或殺人,其國家禁之,此蚤越有能多殺其鄰國之人,因以為文義,此豈有異蕡白黑、甘苦之別者哉?」
Traduction anglaise du Chinese text project.
Mozi said: This is meant to confuse us. And is
this at all different from confusion in the distinctions between black and
white, and sweet and bitter? Suppose a man who upon being shown a little
blackness says it is black, but upon being shown much blackness says it is
white. He will have to admit that his sight is confused and that he cannot tell
the difference between black and white. Suppose a man when served with a little
bitter says it is bitter, but when served with much bitter says it is sweet.
Then he will have to admit that his taste is impaired and that he cannot tell
the difference between sweet and bitter. In the government of the present
lords, the murderer of an individual is imprisoned by the state. This.... But
the murderer of many men of the neighbouring states is upheld as righteous. How
is this different from confusing the distinction between black and white and
sweet and bitter?
Traduction française du texte traduit du
chinois en anglais par YI-PAO MEI due à Patrick de LAUBIER.
MOZI a dit :
Cela est fait pour nous tromper. Et est-ce en quoi que ce soit différent que de
confondre le blanc et le noir, le doux et l’amer ? Supposons un homme qui,
quand on lui montre un petit objet noir, dit qu’il est noir, mais quand on lui montre
un grand objet noir dit qu’il est blanc. Il devrait avouer qu’il a la vue
brouillée et qu’il ne peut pas faire la différence entre blanc et noir.
Supposons un homme qui, quand on lui fait goûter quelque chose d’un peu amer,
trouve cela amer, mais quand on lui fait[PP1] goûter quelque
chose de très amer, trouve cela doux. Il devrait alors avouer qu’il a le goût
faussé et qu’il ne peut faire la différence entre doux et amer. Dans le
gouvernement des seigneurs d’aujourd’hui, l’état met en prison le meurtrier d’un
individu. Cela [… texte perdu]. Mais on proclame droit le meurtrier de nombreux
hommes des états voisins. En quoi est-ce différent de confondre le blanc et le
noir ou le doux et l’amer.
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2. COMMENTAIRES.
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J’ai déjà expliqué
les raisons qui font que je vous donne le texte en trois langues.
Je poursuis et
conclus ici la discussion que j’ai eu sur Facebook avec le jeune Paul, un
fervent admirateur et défenseur de CLEMENCEAU.
Je résume ici le
fond de nitre discussion. Vers la fin des années 1880-début de l’année 1881,
Victorien SARDOU fait jouer une pièce à la Comédie française, appelée Thermidor, dans laquelle il fait
apparaître ROBESPIERRE sous un jour négatif et DANTON sous un jour positif.
Après deux représentations, cette pièce entraîne des manifestations bruyantes.
Elle est alors interdite par le ministre de beaux-Aarts, monsieur BOURGEOIS. Joseph REINACH s’insurge contre cette
mesure. Voici la réponse de Clémenceau
M. Clémenceau y paraît.
Nous n'avons à
voter ni pour ou contre Danton ou Robespierre. Thermidor est dirigé contre la
Révolution. Il est temps d'écarter toutes les tartufferies auxquelles on a
recours pour dissimuler la réalité. On n'a pas osé faire l'apologie de la
monarchie et on s'est caché derrière Danton. La pièce est tout entière dirigée contre la
Révolution française. Voyez plutôt qui l'applaudit, et dites-moi qui pourrait
s'y tromper. Mais voici venir M. Joseph Reinach qui monte
à cette tribune entreprendre le grand oeuvre d'éplucher à sa façon, la
Révolution française. Il épluche en conscience et, sa besogne faite, nous dit
sérieusement : J'accepte ceci, et je rejette cela !
(Vifs
applaudissements à gauche).
M. Joseph Reinach. Mais vous-même, vous n'acceptez pas Thermidor !
M. Clémenceau. J'admire tant d'ingénuité. Que nous le voulions ou
non, la Révolution française est un bloc ...
(Exclamations à
droite - Nouveaux applaudissements à gauche).
M. Montaut. Indivisible
!
M. Clémenceau. Un bloc
dont on ne peut rien distraire.
(Réclamations à
droite - Applaudissements prolongés à gauche), parce que la vérité historique
ne le permet pas.
Ah ! Vous n'êtes
pas pour le tribunal révolutionnaire, monsieur Reinach ! Mais vous avez la
mémoire courte. Il n'y a pas si longtemps, nous en avons fait un ensemble, un
tribunal révolutionnaire ...
(Applaudissements
répétés à gauche et sur divers bancs à droite), et le pire de tous. Nous avons
livré des hommes politiques à des hommes politiques, leurs ennemis, et la
condamnation était
assurée d'avance.
M. Dubost. Nous
n'avons pas plus besoin d'excuse que les hommes de 1792.
M. Clémenceau. Vous avez
bien raison, mais laissez-moi donc parler !
Souvenez-vous,
messieurs, de ce passé récent ; souvenez-vous qu'en ce jour où les dangers,
assurément, n'étaient en rien comparables à ceux de l'époque révolutionnaire,
nous avons entendu dans cette enceinte une voix partir de ces bancs, qui s'est
écriée : "En politique il n'y a pas de justice."
(Mouvements
divers.) Ah ! Vous
ne voulez pas du tribunal révolutionnaire ? Vous savez cependant dans quelles
circonstances il a été fait. Est-ce que vous ne savez pas où étaient les
ancêtres de ces messieurs de la droite ?
(Double salve
d'applaudissements à gauche et sur plusieurs bancs au centre - Protestations à
droite).
Un membre à droite. Ils ont fait la nuit du 4 août !
M. le comte de Bernis. Je comprends que leur place ne vous fasse pas envie.
M. Cunéo d'Ornano. Ils étaient à la frontière pour combattre les
ennemis de la France. Mon grand-père commandait une demi-brigade de l'armée
républicaine.
M. Clémenceau. Vous
entendez ce qu'on me dit. On me dit : ils étaient à la frontière. Oui, mais du
mauvais côté de la frontière.
(Vifs
applaudissements à gauche).Ils étaient avec les Prussiens, avec les Autrichiens
et ils marchaient contre la France.
(Nouveaux
applaudissements sur les mêmes bancs - Vives protestations à droite).
M. le comte de Bernis Vous vous ménagez là des succès facile.
M. Clémenceau. Ils marchaient contre la patrie, la main dans la
main de l'ennemi et ceux qui n'étaient pas dans les armées étrangères, ceux qui
n'étaient pas avec Brunswick, où étaient-ils ? Ils étaient dans l'insurrection
vendéenne ...
(Interruption à
droite).
M. le comte de Maillé. C'est leur gloire ! Ils se battaient contre des
assassins
M. Clémenceau... et, suivant le mot de Michelet, "à l'heure
où la France était aux frontières faisant face à l'ennemi, ils lui plantaient
un poignard dans le dos."
(Vifs
applaudissements à l'extrême-gauche)
Monsieur
Reinach, c'est une besogne facile que de venir dire aujourd'hui à ces hommes
qui ont fait la patrie, qui l'ont défendue, sauvée, agrandie : "Sur tel
point, à telle heure, vous avez été trop loin !" Oui ! Il y a eu des
victimes, des victimes innocentes de la Révolution, et je les pleure avec vous !
(Rires ironiques
à droite)
M. Camille Pelletan. C'était le centre d'alors qui votait leur mort.
C'était là, la majorité de Robespierre.
Le site d’où j’ai
tiré ce texte précise que le père de CLÉMENCEAU avait acheté des biens
nationaux.
CLEMENCEAU, il
faut être juste, reconnaît qu’il y eut des victimes innocentes pendant la
Révolution et il prétend les pleurer. Soit. Il n’empêche que pour lui la
Révolution est un bloc, dont il est impossible de rien retrancher. Il nous faut
donc admettre qu’il le pleure à titre individuel, mais non à titre politique. On
peut aussi objecter que l’armée utilisée pour anéantir les « brigands »
de Vendée eut été plus utiles sur les frontières de l’Est qu’en Bas-Poitou. L’argument
de CLEMENCEAU est donc un sophisme. Il est évident qu’il s’agissait de
conforter la soi-disant République, et non point de défendre la patrie.
E. DRUMONT a mis
sur les lèvres de CEMENCEAU des mots qu’il n’a jamais eus, et que j’ai, à tort,
rapportés dans un billet déjà ancien. En vérité, dans ce passage DRUMONT ne
fait que détailler les horreurs qu’au niveau politique CLEMENCEAU refuse de
condamner. Il me semble avoir été objectif et honnête en vous rapportant cet
épisode.
Quant à attribuer
à CLEMENCEAU le bénéfice de la victoire de 1914-1918, comme le fait le jeune
Paul, je considère que c’est une insulte à la mémoire des 1 300 000 jeune
Français qui ont perdu la vie sur les champs de bataille. Paul avance que je ne
serais pas français s’il n’y avait pas eu le TIGRE. Pour moi, cette affirmation
fait partie des slogans historiques mensongers. Que le TIGRE, par sa constance
et sa détermination, ait effectivement contribué à la victoire, c’est
indiscutable. De là à lui en attribuer la paternité, c’est un scandale.
CLEMENCEAU, quand
il fait allusion au Tribunal révolutionnaire où il aurait siégé avec Joseph
REINACH, fait allusion à un Tribunal instauré après la Commune. Je vais
vérifier ce point.
Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai cité MOZI. Un homme condamne à mort des communards, parce qu'il considère que c'est noir.
Il absout ROBESPIERR, et il it que c'est blanc.
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