samedi 20 août 2016

20 août 2016. Nouvelles de la Résistance. A propos de la Fraternité, l'opposé de l'égalité, ou le prochain contre le ressentiment.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[...]. Nous sommes si habitués à voir les mots égalité et fraternité accouplés, que nous ne nous demandons même pas s’il y a compatibilité entre les idées que ces mot désignent. Mais la réflexion permet justement de reconnaître que ces idées correspondent, pour parler comme RILKE, à des directions du cœur absolument opposées. L’égalité traduit une sorte d’affirmation spontanée qui est celle de la prétention et du ressentiment : je suis ton égal, je ne vaux pas moins que toi. En d’autres termes, l’égalité est centrée sur la conscience revendicatrice de soi. La fraternité au contraire est centrée sur l’autre : tu es mon frère. Ici tout se passe comme si la conscience se projetait vers l’autre, vers le prochain. […]. Dire à l’autre : tu es mon égal, c’est en réalité se placer en dehors des conditions effectives d’appréhension concrète qui sont les nôtres. À moins que cela ne veuille dire : tu as les mêmes droits, formule purement juridique et pragmatique dont le contenu métaphysique est à peu près inélucidable."
In
Gabriel Marcel.
Les hommes contre l’humain.
La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, Paris, 1951, p. 154-155.
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2. COMMENTAIRES.
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À plusieurs reprises, dans mes billets, j’ai souligné le caractère abstrait des deux premier mots de la devise de la soi-disant République : Liberté, Égalité, et le caractère concret du troisième, celui de Fraternité. Il se trouve que la fraternité, telle qu’en parle si bien Gabriel MARCEL, est la soixantième roue du carrosse de la pensée politique contemporaine en général, et socialiste en particulier. La notion de fraternité, chez les socialistes, a tendance à s’appliquer à ceux qui partagent leurs croyances au sein des loges maçonniques et qu’ils appellent justement de frères ; elle ne semble pas s’étendre à ceux des Français qui ne partagent pas les idéaux desdites loges. Celles-ci n’ont pas de mots assez durs pour désigner, par exemple, les adhérents de La Manif Pour Tous, sous les noms de fachos, d’intégristes, de rétrogrades. Il me semblerait plus juste de comprendre les raisons profondes qui jettent des centaines de milliers de Français sur le pavé de la capitale.
L’égalité formelle, juridique et pragmatique établie sur les bases d’un droit purement positif, lui-même fondé sur des options anthropologiques hasardeuses, repose effectivement sur l’exploitation du ressentiment nietzschéen : pourquoi lui et pas moi ? Elle alimente la violence parce qu’elle accroît l’indifférenciation, et par conséquent le désir mimétique (si bien analysé par le très regretté René GIRARD). La fraternité a une tout autre couleur, et Gabriel MARCEL le souligne bien.
Voilà pourquoi (voir mon billet d’hier) en déniant aux plus petits l’accès au plus haut des savoirs, madame VALLAUD-BELKACEM a blessé la fraternité, et n’a pas fait croître d’un pouce l’égalité formelle et pragmatique, comme je l’ai dit hier : elle l'a au contraire aggravée, en aggravant le ressentiment.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Il n'a pas eu de bol, mais nous non plus ! (Du site du Boulevard Voltaire.)

"Depuis hier, plusieurs magazines et journaux nous livrent quelques morceaux choisis du livre Conversations privées avec le Président. Pas moins de 32 entretiens ont été nécessaires aux auteurs (deux journalistes, l’un d’Europe 1, l’autre de France 2) pour recueillir les confidences du Président. Un rythme effréné mais François Hollande a toujours adoré le contact des journalistes. On imagine qu’il a dû se délecter. Eux aussi, sans doute.
Certains extraits nous laissent tout de même pantois, notamment celui concernant la fameuse inversion de la courbe du chômage : « Je n’ai pas eu de bol », a carrément avoué – et pas sous la torture, on l’imagine bien – le Président. Nous non plus, d’ailleurs, nous n’avons pas eu de bol ! Cette phrase magique aurait, du reste, pu faire un magnifique sous-titre à ce livre. Quel sens de la formule, en tout cas. Imaginez de Gaulle après le Petit-Clamart, recevant le journaliste Michel Droit ou son ministre-écrivain André Malraux et se confiant sans détour, ni alexandrin : « P…, j’ai eu du c… ! » Cela aurait eu de la gueule, non ? Vous me direz qu’il s’agit de conversations privées avec le Président. Alors, si c’est privé, ce n’est pas avec le Président."

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À lire, de toute urgence, cet article passionnant, publié sur le site du Figaro : une interview de Brice COUTURIER.









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