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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[...]. Nous sommes si habitués
à voir les mots égalité et fraternité accouplés, que nous ne nous demandons
même pas s’il y a compatibilité entre les idées que ces mot désignent. Mais la
réflexion permet justement de reconnaître que ces idées correspondent, pour
parler comme RILKE, à des directions du cœur absolument opposées. L’égalité
traduit une sorte d’affirmation spontanée qui est celle de la prétention et du
ressentiment : je suis ton égal, je ne vaux pas moins que toi. En d’autres
termes, l’égalité est centrée sur la conscience revendicatrice de soi. La
fraternité au contraire est centrée sur l’autre : tu es mon frère. Ici
tout se passe comme si la conscience se projetait vers l’autre, vers le
prochain. […]. Dire à l’autre : tu es mon égal, c’est en réalité se placer
en dehors des conditions effectives d’appréhension concrète qui sont les nôtres.
À moins que cela ne veuille dire : tu as les mêmes droits, formule
purement juridique et pragmatique dont le contenu métaphysique est à peu près
inélucidable."
In
Gabriel Marcel.
Les hommes contre l’humain.
La Colombe, Éditions du Vieux Colombier,
Paris, 1951, p. 154-155.
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2. COMMENTAIRES.
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À plusieurs reprises, dans mes
billets, j’ai souligné le caractère abstrait des deux premier mots de la devise
de la soi-disant République : Liberté, Égalité, et le caractère concret du
troisième, celui de Fraternité. Il se trouve que la fraternité, telle qu’en
parle si bien Gabriel MARCEL, est la soixantième roue du carrosse de la pensée
politique contemporaine en général, et socialiste en particulier. La notion de
fraternité, chez les socialistes, a tendance à s’appliquer à ceux qui partagent
leurs croyances au sein des loges maçonniques et qu’ils appellent justement de
frères ; elle ne semble pas s’étendre à ceux des Français qui ne partagent
pas les idéaux desdites loges. Celles-ci n’ont pas de mots assez durs pour
désigner, par exemple, les adhérents de La Manif Pour Tous, sous les noms de
fachos, d’intégristes, de rétrogrades. Il me semblerait plus juste de comprendre les raisons profondes qui jettent des centaines de milliers de Français sur le pavé de la capitale.
L’égalité formelle, juridique et
pragmatique établie sur les bases d’un droit purement positif, lui-même fondé
sur des options anthropologiques hasardeuses, repose effectivement sur l’exploitation
du ressentiment nietzschéen : pourquoi lui et pas moi ? Elle alimente
la violence parce qu’elle accroît l’indifférenciation, et par conséquent le
désir mimétique (si bien analysé par le très regretté René GIRARD). La
fraternité a une tout autre couleur, et Gabriel MARCEL le souligne bien.
Voilà pourquoi (voir mon billet d’hier)
en déniant aux plus petits l’accès au plus haut des savoirs, madame
VALLAUD-BELKACEM a blessé la fraternité, et n’a pas fait croître d’un pouce l’égalité
formelle et pragmatique, comme je l’ai dit hier : elle l'a au contraire aggravée, en aggravant le ressentiment.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Il n'a pas eu de bol, mais nous non plus ! (Du site du Boulevard Voltaire.)
"Depuis hier, plusieurs magazines et
journaux nous livrent quelques morceaux choisis du livre Conversations privées avec le
Président. Pas moins de 32 entretiens ont été nécessaires aux
auteurs (deux journalistes, l’un d’Europe 1, l’autre de France 2)
pour recueillir les confidences du Président. Un rythme effréné mais François
Hollande a toujours adoré le contact des journalistes. On imagine qu’il a dû se
délecter. Eux aussi, sans doute.
Certains extraits nous laissent tout de
même pantois, notamment celui concernant la fameuse inversion de la courbe du
chômage : « Je n’ai pas eu de bol », a carrément
avoué – et pas sous la torture, on l’imagine bien – le Président. Nous non
plus, d’ailleurs, nous n’avons pas eu de bol ! Cette phrase magique
aurait, du reste, pu faire un magnifique sous-titre à ce livre. Quel sens de la
formule, en tout cas. Imaginez de Gaulle après le Petit-Clamart, recevant le
journaliste Michel Droit ou son ministre-écrivain André Malraux et se confiant
sans détour, ni alexandrin : « P…, j’ai eu du c… ! » Cela
aurait eu de la gueule, non ? Vous me direz qu’il s’agit de conversations
privées avec le Président. Alors, si c’est privé, ce n’est pas avec le
Président."
En savoir plus sur http://www.bvoltaire.fr/georgesmichel/francois-hollande-jai-pas-eu-de-bol-nous-non-plus,278435#COYkvhTZsTGLIhQl.99
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À
lire, de toute urgence, cet article passionnant, publié sur le site du Figaro :
une interview de Brice COUTURIER.
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