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Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[Donc], toutes choses étant
causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes
s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et
les plus différentes, je tiens impossible de connaître les partie sans
connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître
particulièrement les parties."
In
Blaise PASCAL.
Pensées.
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2. COMMENTAIRES.
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J’ai en ce moment, avec un jeune
lecteur inconnu, un grand débat sur Facebook à propos des intrications entre la
République, les guerres de Vendée, l’esclavage et les idées de CLEMENCEAU sur
le bloc qu’est la Révolution. Le point de départ est une opinion de Luc FERRY.
Voici le lien qui vous permettra d’y avoir accès. FERRY avance que les guerres
de Vendée sont génocidaires et ont fait 500 000 morts : Je serai
obligé de répondre en plusieurs billets. Je reviendrai dans la conclusion de ce premier billet sur
les raisons qui m’ont poussé à citer PASCAL.
Commençons aujourd'hui par les guerres de Vendée
Paul conteste la notion de génocide, parle de répression,
selon lui compréhensible, sinon justifiée, d’une rébellion. Je soutiens, moi,
avec Luc FERRY ou Reynald SEYCHER, que c’est un génocide :
Voici
la définition généralement admise d’un génocide (source Wikipédia) :
Un génocide est un crime extrême qui consiste en
l'élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national,
ethnique ou religieux, en tant que tel, ce qui veut dire que ses membres sont
détruits (voire seulement rendus incapables de procréer) pour la raison de leur
appartenance au groupe. Le génocide peut être perpétré par divers moyens, dont
le meurtre collectif, direct ou indirect. Certains juristes et historiens
précisent la définition, estimant notamment que le génocide est systématique et
programmé.
Ortolang donne la définition suivante
qui n’est pas sans intérêt pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui :
Génocide : Extermination
systématique d'un groupe humain de même race, langue, nationalité ou religion
par racisme ou par folie.
L’intérêt de cette
deuxième définition est qu’elle inclut la folie comme motivation du génocide.
Pour savoir si les
guerres de Vendée sont de nature purement répressive ou génocidaire, il
convient de connaître les véritables motifs de ceux qui les ont commandées, et
bien entendu de ceux qui les ont conduites.
Le 1er
août 1793, à la Convention, un décret rapporté par Barère ordonne de détruire
la Vendée. ["Détruisez la Vendée et la République sera sauvée." (Barère.) ;
Il sera
appliqué à partir de janvier 1794. La guerre civile devient terreur organisée
depuis Paris dans l' intention de détruire, outre les rebelles, population,
fermes, cultures et autres «berceaux de brigands». La guillotine ne suffit
plus ; dès décembre 1793, Carrier a recouru aux noyades collectives. Les
troupes républicaines, divisées en «colonnes
infernales», ont mission de
brûler sur leur chemin toute habitation et d'exterminer les populations. L'opération
dure jusque en mai 1794. Barère déclare à la Convention: « Le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures
qui tendent à exterminer cette race rebelle. L'humanité ne se plaindra pas, c'est faire son bien que d'extirper le mal »
; et Tureau, commandant en chef de l' Armée de l'Ouest: « Je vous donne l' ordre de livrer aux flammes tout ce qui est
susceptible d' être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous
rencontrerez d' habitants ». Un camp d'extermination est créé à Noirmoutier, un atelier de
tannage de peau humaine à Pont-de-Cé. Pierre
Chaunu a observé « Si
nous n'avons jamais eu d'ordre écrit de Hitler concernant le génocide juif,
nous possédons ceux de Barère et de Carnot relatifs à la Vendée ».
Le
général Louis-Marie Turreau, un Normand de 37 ans, présente son plan
d'extermination. Le 15 janvier 1794, il écrit aux représentants en
mission : « Mon intention
est de tout incendier et de ne préserver que les points nécessaires à établir
nos cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles, mais cette grande
mesure doit être prescrite par vous. Je ne suis que l'agent du Corps
législatif, que vous devez représenter en cette partie. Vous devez également
décider sur le sort des femmes et des enfants que je rencontrerai en ce pays
révolté. S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une
pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité ».
(Source : https://www.herodote.net/19_janvier_1794-evenement-17940119.php)
Revenons
donc à la définition de génocide : dans les guerres de Vendée, il y a bien
une volonté délibérée d’exterminer une population vivant sur un territoire
donné ; il y a bien actes de barbarie, torture, extermination sans nuance
d’êtres humains au motif qu’ils sont simplement soupçonnés de s’être opposés à
la République, et surtout qu’ils sont restés catholiques fervents.
L’INSEE
donne les statistiques suivantes pour la population du département de la Vendée :
1801 :
243 426 habitants.
2013 :
655 500 habitants.
En
faisant abstraction des morts du Choletais (car le sud de l’Anjou était également
visé par les mesures des Conventionnels) et en affectant les 140 000 morts
au seul département de la Vendée, on peut estimer qu’un tiers de la population
de ce département a été anéanti par les Bleus. On peut aussi supposer que ces
ordres barbares étaient donnés par des fous.
Revenons
à PASCAL. Les débordements des Conventionnels étaient causés ? Par qui,
par quoi ? Il suffit de se reporter à la conception que les philosophes
des Lumières avaient de l’humanité pour constater (de la bouche même de BARERE)
que l’humanité qui, ses yeux, comptait, devait se débarrasser ce qu’il
considérait lui, comme une sous-humanité. C’est très exactement une conséquence
de la philosophie des VOLTAIRE, DIDEROT et compagnie. Les débordements des
Conventionnels étaient causants. Quelles conséquences ? Ces débats sans
fin, des polémiques stériles, alors qu’il suffirait de reconnaître les faits, d’en
faire repentance et de réconcilier enfin les Français avec eux-mêmes. Mais en
cachant la poussière sanglante sous le tapis des grandes abstractions, on
ignore la partie pour ne prendre en considération que le tout, et on ne
considère en fait rien du tout : du vent, des mots, des postures…
Bien
entendu, si j’omettais de mentionner que la Révolution avait été causée non
seulement par les Lumières, mais par des abus criants d'une partie de la noblesse (la noblesse de cour), je manquerai de probité
intellectuelle. Toutefois, il serait bon de relire l’analyse que TAINE fait des
cahiers de doléances ; ceux-ci sont loin de laisser prévoir le cataclysme ;
il y a donc manifestement d’autres causes.
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