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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir
vrai, c’est la lâcheté,
mais c’est parfois les deux !
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1.
LES CITATIONS DU JOUR.
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Voici
un florilège de quelques propos tenus par VOLTAIRE ; vous avez le droit, et même le devoir de vous en servir pour dénoncer la plus grande mystification intellectuelle de la prétendue République !
"Ce commerce [la traite des noirs]
n’est pas sans doute un vrai bien (sic) ;
mais les hommes s’étant fait des nécessité nouvelles, il empêche que la France
n’achète chèrement de l’étranger un superflu devenu nécessaire. Que
rencontré-je de différents dans les animaux nègres [par rapport au langage de
tous les animaux], que puis-je y voir, sinon quelques idées et quelques
combinaisons de plus dans la tête, exprimées par un langage différemment
articulé. […]. Leurs yeux ronds, leur nez épaté, et la mesure même de leur
intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses." (In Traité de métaphysique [écrit en
1734-1737]. Œuvres complètes. [1818]. Lefèvre et
Deterville, Paris, tome 20, pp. 8-56, à la p. 32.)
"Ces animaux féroces appelés Juifs." (In Histoire de Jenni ou l’Athée et le Sage par Mr Sherloc, traduit
par M. de la Caille. [1775]. dans ses Romans et contes. Publié par R. POMEAU.
Garnier-Flammarion, Paris, réimpression de 1998, pp. 611-668, à la p. 650.)
"Le peuple est entre l’homme et la
bête." (In
Voltaire. Notebooks. Publié par Th. BESTERMAN. Deux volumes. Deuxième édition,
University of Toronto Press, Toronto, 1968, tome 2, p. 534.)
"Le peuple « est toujours sot et
toujours cruel quand on lâche la bride à la superstition. »" (In Lettre de VOLTAIRE au lieutenant de
police BERRYER de RANOUVILLE, du 10 octobre 1748. Best., D 12571, tome 10,
Genève, 1970, p. 330.)
" Distingue toujours les honnêtes gens qui
pensent, de la populace qui n’est pas faite pour penser." (Notice Blé ou Bled des Questions sur l’Encyclopédie. [3e
partie ; 1770]. In Œuvres. Op. cité, Beuchot, tome 27, 1829, p.
397.)
Citation de VOLTAIRE à propos de
ROUSSEAU : "Il n’y a que lui qui soit assez fou pour dire que tous
les hommes sont égaux." (Lettre de VOLTAIRE au duc de RICHELIEU, du 22
juin 1762. Best., D 10522, tome 25, Banbury, 1973, p. 42.)
"Adieu, mon cher philosophe, ne
comptez pour votre prochain que les gens qui pensent, et regardons le reste des
hommes comme les loups, les cerfs, les renards qui habitent nos forêts."
(Lettre à HELVÉTIUS du 16 juillet 1760. Best., D 18831, tome 25, Banbury, 1975,
p. 472.)
"J’ai lu, dans un philosophe, que
l’homme le plus grossier est au-dessus du plus ingénieux animal. Je n’en
conviens point. On achèterait beaucoup plus cher un éléphant qu’une foule
d’imbéciles." (Lettre de Memmius à Cicéron [1771]. In Œuvres complètes. 42 volumes [1818]. Lefèvre et Deterville,
Paris, tome 20, pp 180-209, à la page 205.)
"C’est quand les rois n’étaient pas absolus
que les peuples étaient malheureux." (Lettre de VOLTAIRE à DAMILAVILLE du
4 mars 1764. Best. D 11747, tome 27, Banbury, 1973, p. 259.)
"Tous les opprimés ne sont pas
absolument malheureux, car le travail continuel les empêche de trop sentir leur
situation." (Notice Égalité dans
le Dictionnaire philosophique [1764]. Garnier-Flammarion, Paris, 1964, p. 172.)
"Il faut absolument qu’il y ait des
pauvres." (Lettre de VOLTAIRE destinée [mais non parvenue] à MACHAULT
d’ARNOUVILLE, contrôleur général des finances, du 16 mai 1749. Best., D 3927,
tome 11, Genève, 1970, p. 66.)
"Plus il y aura d’hommes qui n’auront
que leurs bras pour toute fortune, plus les terres seront en valeur."
(Notice Fertilisation des Questions
sur l’Encyclopédie. [6e partie ; 1771]. In Œuvres. Op. cité, Beuchot,
tome 29, 1829, p. 370.)
"Tous les paysans ne seront pas
riches ; et il ne faut pas qu’ils le
soient. On a besoin d’hommes qui n’aient que leurs bras et de la bonne
volonté." (Notice Propriété des Questions
sur l’Encyclopédie. [8e partie ; 1771]. In Œuvres. Op. cité, Beuchot,
tome 32, 1829, p. 21.)
"[…]. Car il est à propos que le
peuple soit guidé, et non pas qu’il soit instruit." (Lettre de VOLTAIRE à
DAMILAVILLE du 30 mars 1766. Best. D. 13212, tome 30, Banbury, 1973, p. 155.)
Citation de VOLTAIRE à propos de
l’infanticide : Il consiste à "dérobe[r] une petite masse de chair
aux misères de la vie." (Lettre de VOLTAIRE à monsieur et madame CLAVEL de
BRENLES du 31 décembre 1754. Best. D 6057, tome 15, Genève, 1971, p. 365.)
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2.
COMMENTAIRES.
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Je
vous dois d’abord une explication. La correspondance de VOLTAIRE a été éditée par
Theodor BESTERMAN (indiqué ici par Best.). Elle fait 51 volumes, publiés à Toronto, à Genève ou à Banbury. Les citations des lettres qui sont ici données s’étagent de l’année 1748 à l’année 1766, sur une durée de
18 ans par conséquent. Il est très important de souligner ce point, car il
indique une constance de la pensée et des opinions d’un homme présenté comme un
parangon de tolérance, un frère universel, ouvert à toute l’humanité. C’est un
mensonge pur et simple, et il convient de le dénoncer. Les autres citations
sont tirées de diverses éditions des œuvres complètes ou partielles.
Toutes sont données par Xavier MORIN dans son ouvrage intitulé Naissance du sous-homme au cœur des
Lumières. Les races, les femmes, le peuple (DMM, Bouère, 2014). Ecrit d’une plume alerte, l’ouvrage (remarquable autant par sa probité que sa qualité scientifique) ne
fait pas que citer VOLTAIRE. On y trouve pêle-mêle DIDEROT, d’HOLBACH, HELVETIUS,
un peu de ROUSSEAU et bien d'autres encore. Les idées de ces « philosophes » sont
terrifiantes. Elles ont eu leur prolongement dans les déclarations enflammées
de Jules FERRY sur le devoir des races supérieures d’aller civiliser les races
inférieures, et sur le racisme d’un PROUDHON ou d’un BLANQUI.
Voilà
les idées du grand « philosophe » choisi comme éponyme par les
sortants de l’ENA en 1980. Je vous fais grâce de la liste des membres de cette
promotion au nombre laquelle si l’on rencontre un Dominique de VILLEPIN, on
croise essentiellement d'actuels grossiums socialistes. Un tel enracinement explique-t-il leur
arrogance pour le peuple, leur mépris de tout ce qui n’est pas de leur caste (« Nous
sommes la France » disait un énarque mécontent à madame Edith CRESSON qui
venait de délocaliser l’ENA à STRASBOURG ; j’ai entendu en son temps l’interview
qu’elle a donnée sur ce sujet), leur accueil inconditionnel d’une
main d’œuvre bon marché issue de l’immigration, et incidemment toutes les
décisions qui consistent à ôter la vie à une petite masse de chair pour la
dérober aux misères de la vie ?
C'est bien vrai : le propre de l'idéologie c'est d'ignorer le sort de l'homme concret.
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