mercredi 18 janvier 2017

18 janvier 2017. Nouvelles de la Résistance. La nation n'est pas la patrie.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[…]. La stupéfiante et heureuse inconscience épique du Français à se sentir de plain-pied avec l’universel accuse dans la psychologie nationale au moins deux traits expressifs. L’un demeure, pris que nous sommes dans un geste à la mesure du monde, l’incapacité nationaliste. Quoiqu’il nous tienne, pas de nationalisme français ou peu. Le nationalisme implique des frontières ; le Français a vécu cette distorsion de n’avoir que des frontières physiques. Citoyen du monde, dès lors ? Certes pas, mais le monde, une autre France. Ainsi l’absence fondamentale de nationalisme français peut-elle être interprétée soit comme une incapacité humorale, mentale ou doctrinale, soit au contraire comme un supernationalisme outrageant de superbe innocente. L’autre trait serait justement cette indifférence à l’étranger, qui est un faux-semblant de l’accueil, mais aussi en mode passif peut-être, une capacité de l’universel et de l’humain. Que ce pays soit très peu « raciste » avoue des fonds à la mesure de la terre entière et des hommes."
In
La France et les Français.
Michel FRANÇOIS (sous la direction de).
Alphonse DUPRONT
Du sentiment national.
Encyclopédie de la Pléiade.
Gallimard, Paris, 1972, p. 1450.
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2. COMMENTAIRES.
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Il me semble que ce constat, si fin et si nuancé résume une partie du débat politique actuel à propos de l’immigration et de l’accueil des migrants et réfugiés : il nous dit que la nation et la patrie, ce n'est pas la même chose. Et me semble aussi que selon que l’on penche pour une interprétation – celle de l’incapacité humorale ou mentale, défendue par les bobos et la gôôôche (c'est la nation) – ou pour une autre – le monde perçu comme une autre France (c'est la patrie, universelle certes, mais c'est la patrie) -, on a de la question de l’immigration une analyse et des solutions très différentes aux problèmes qu’elle soulève.
Les uns, pour faire vite, les bobos et la gôôôche, sont multiculturalistes par idéologie, ce que DUPRONT appelle l’incapacité humorale ou mentale, et que je crois essentiellement mentale (idéologique).
Les autres refusent toute autre solution à l’immigration que celle de l’assimilation à ce qu’ils considèrent comme le fond de la France.
Il faut bien comprendre que les deux tendances dérivent toutes les deux de cette arrogance des Lumières qui pensaient avoir résolu une fois pour toute la question de l’universalité en prétendant que ses analyses étaient les seules possibles. Ou bien on gobe et on accueille tout, ou bien on accueille tout à condition que ce tout soit comme une autre France.
On voit bien qu’aucune des deux solutions n’est la bonne, on l’on voit aussi que les deux découlent d’un jacobinisme mortifère, centralisateur, négateur des corps intermédiaires, des traditions, des coutumes, et des langues qui ne rentrent pas dans le moule centralisateur. On voit bien aussi que ça ne marche pas. C’est ce que WEINSTEIN appelle la négation de la subjectivité sociale.
Le mal français est cette tendance cartésienne à la généralisation, à l’abstraction, à l’incapacité de prendre en compte le réel.
Il est évident que l’on ne peut sans danger pour la cohésion de la patrie, laisser se développer des sociétés parallèles qui ne partagent ni la langue, ni la culture, ni les manières de vivre, ni des valeurs communes (qui ne sont pas proprement françaises comme on le croit, mais relèvent de la longue et chrétienne histoire de l’Europe). C’est pour cette raison, et cette seule raison, que le développement d’un islam radical et intégriste ne peut être accepté. Mais, et sans doute vais-je étonner, je ne vois pas pourquoi on interdirait l’étude de la langue arabe classique à ceux de nos compatriotes qui pratiquent cette langue depuis leur enfance. En revanche, on est en droit de leur demander de posséder parfaitement la langue de leur patrie et l’on doit exiger que, dans les mosquées, les prêches se fassent en français.
            Je raconte encore une fois cette histoire qui m’est arrivée lors d’une visite à l’Université de LAUSANNE. Un charmant collègue, francophone, et très connu dans le monde entier pour ses recherches sur des cellules particulières que l’on appelle les macrophages, me disait : « Vous, les Français, vous ne pouvez vous empêcher de penser à l’échelle du monde. Nous, nous pensons à celle de notre canton ». Cette histoire vraie résume et la grandeur et la faiblesse du génie français, car il faut beaucoup d’humilité pour proposer l’universel sans l’imposer, et modifier quand cela s’impose des vues que l’on croyait définitives.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Manuel VALLS giflé à LAMBALLE.

Je trouve cette agression inqualifiable et son auteur doit être sanctionné. Rien d’autre à rajouter sur cet épisode qui n’honore pas le jeune homme responsable de ce geste. Monsieur VALLS a raison de porter plainte.





3 commentaires:

Yann a dit…

Gifle: 3 mois avec sursis et 105 heures de travail d'intérêt général pour l'agresseur de Valls. "Justice" rendue quelques heures après seulement...
Les "caillasseurs" de CRS en revanche ne sont pas jugé aussi vite. Lorsqu'ils le sont...
Alors non, je ne suis pas d'accord. C'est une nouvelle fois une démonstration de la dépendance de notre justice. Il suffit de constater la toute récente décision de justice au bénéfice de Madame Christine Lagarde.
La France, ses élus et ceux qui sont censé protéger le peuple en toute impartialité me déçoivent tous les jours un peu plus...

Philippe POINDRON a dit…

Tout à fait d'accord avec vous Yann, pour ce qui est des non-condamnations des auteurs de ces délits ou erreurs.Je n'ai pas d'amour politique particulier pour Manuel VALLS, vous le savez. Mais ce genre de réaction de la part d'un opposant n'est pas acceptable.Il avait la possibilité de parler et de dire très haut les raisons pour lesquelles il était contre l'ancien premier ministre. C'est ce que j'essaye de faire ici. Mais l'humiliation publique, que, du reste, les socialistes ne se gênent pas de pratiquer quand il s'agit de leurs opposants, n'a jamais été un moyen de gouvernement. Il faut dénoncer, chez eux, le goût du pouvoir, le totalitarisme de la pensée et l'incapacité à régler les problèmes qui se posent à la France (immigration sauvage, insécurité, pauvreté, naufrage de l'enseignement, perte de compétitivité, diplomatie en perdition : tout ce qu'ils ont fait, c'est de défendre dans les idées des opinions sorties tout droit de la lutte des classes, et dans les faits des actions d'une rare violence en faveur de la mondialisation et de la relegation des classes dites populaires.

Yann a dit…

Manuel Valls s'en serait sorti avec plus de fierté à ne pas porter plainte. Il ferait mieux de comprendre l'origine de cet acte, les raisons qui ont poussé ce jeune homme à agir de la sorte plutôt que de demander une sanction punitive.
C'est surtout cette justice à x vitesses que je dénonce...