"Du maniement de la Loi", tel est le titre que dans "Les Quatre Fléaux", LANZA, mon cher LANZA del VASTO, a donné à la section 58 de son chapitre 5, Fatalité ou délivrance. Le texte mérite d'être cité dans son ensemble. Il me permettra de résoudre pour mes lecteurs les apparentes contradictions de billets, dispersés ici et là dans ce Blog , et relatifs à la Loi. Et notamment deux affirmations opposées, à savoir que d'une absence de droit ne saurait naître un droit (à propos des sans-papiers), mais qu'une accumulation excessive de lois n'est qu'une oppression (à propos de l'incident de la bibliothèque, raconté par Eugénie), ainsi que nombre de billets sur l'attitude scandaleuse des banquiers. Il faut des lois, il en faut peu, il faut les appliquer.
"Mais pour l'esprit de Profit comme pour l'esprit de Domination, quel instrument de choix est l'appareil légal ?
Quels naïfs, quels nigauds, ces filous qui prennent l'art de voler pour un métier manuel, alors que c'est un exercice de l'esprit ! [N'est-ce pas messieurs les traders ?]
En un tournemain, avec un bon procès, on rafle, sans risque aucun, des domaines, des châteaux, des mines, des fortunes. [N'est-ce pas messieurs du Crédit Lyonnais qui ont fait faire des millions d'euros de bénéfices à leur établissement en volant monsieur TAPIE, un expert pourtant dans les opérations légales de rachat et de revente d'entreprises en difficultés ?]
Pour lier les mains du prochain pendant qu'on lui tape sur la tête, il n'y a rien de tel que le Droit.
Les lois sont les clefs et les leviers du Pouvoir et de la Richesse. Celui qui sait les manier est au-dessus du blâme. Il tient le couteau par le manche." [Nest-ce pas messieurs les responsables des URSAFF qui n'hésitez pas à ruiner des entreprises, à les faire fermer, quand, pour des raisons de trésorerie, elles ne peuvent payer leurs cotisations sociales au jour dit ?]
Qui ne voit que, dans les deux premiers cas, celui des sans-papiers, comme celui de la bibliothécaire, il y a, dans l'un, un désir de s'approprier ce qui n'est pas dû, en utilisant toutes les ressources de la réglementation, en jouant habilement sur ses ambiguïtés, les subtilités de la procédure, et en suscitant l'émotion de l'opinion pour trancher l'ambiguïté dans le sens de l'intérêt des demandeurs contre celui de la communauté nationale ; dans l'autre, un moyen d'affirmer un pouvoir, un tout petit pouvoir, celui d'empêcher autrui de faire ?
Et puis il y a le troisième cas, très scandaleux, celui des banquiers qui utilisent le Droit, ou plus exactement ses failles, pour accroître leur fortune au détriment du bien commun. Je vois d'ici les critiques : vous voyez bien qu'il faut des lois, puisque, même avec leur existence, il y a des abus. Désaccord total ! Désaccord ! Car si l'on part du principe fondamental que tout tort causé à autrui doit être réparé par celui qui en est l'auteur, la communauté nationale est fondée à demander des comptes à ces chevaliers de la finance, en apportant la preuve, bien sûr, qu'elle a été lésée par leurs agissements. A mon avis, ils réfléchiraient avant d'agir en raison de leur totale responsabilité.
Il y a toujours deux types de lois : les unes ont un caractère apodictique, c'est-à-dire qu'elles présentent une évidence de fait ; les autres ont un caractère casuistique et elles ne sont que circonstantielles ; il y en a trop chez nous.
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