Jean SARKOZY renonce à briguer le poste de Président de l'EPAD. Sa déclaration de renonciation est digne, et montre la fermeté de caractère de ce jeune homme. Si je maintiens que cette candidature était prématurée en raison du manque d'expérience du prétendant, je pense que les critiqueurs de tous poils projettent sur lui leur bassesse d'analyse et leur manière viciée et vicieuse d'envisager la démocratie.
Je vais m'expliquer. Le raisonnement que je tiens sur l'absence d'expérience de Jean SARKOZY, tout le monde peut le faire. Le poste est soumis à l'élection, et rien n'oblige les électeurs à renoncer à leur conviction, s'ils estiment que le candidat n'est pas apte à occuper la fonction. Les grands criailleurs de la gauche font un procès d'intention à leurs pairs de la majorité en imaginant qu'ils auraient voté, nolentes volentes, pour Jean SARKOZY au motif qu'il est le fils du Président de la République. En d'autres termes, ils prêtent à leurs adversaires politiques une attitude qu'ils auraient eue sans doute, ou se seraient crus forcés d'avoir au cas où, par exemple, monsieur Jean-Christophe MITTERRAND eût été candidat à la fonction sous le septennat de son père. Monsieur Jean-Christophe MITTERRAND a échappé au filtre de l'élection et a occupé d'importantes fonctions auprès du Président MITTERRAND, sans que quiconque s'en émeuve. Ses pouvoirs étaient immenses, ses fonctions occultes et opaques, en raison de la mission qui lui était confiée.
Mais on peut aussi imaginer que la critique est fondée, et que ce sont vraiment les moeurs de la démocratie actuelle que de voter systématiquement pour un représentant de la majorité, sans réfléchir, auquel cas la dite démocratie est bien malade, viciée en ses fondements par l'esprit de parti, l'esprit de clan, et la coalition des intérêts personnels.
Nous voyons bien que rares sont les élus qui gardent, avec la liberté de vote, la liberté d'esprit. Il me souvient qu'un ministère de gauche a manqué être renversé sous François MITTERRAND, à une voix près. La voix qui manquait était celle de monsieur Raymond BARRE qui estimait ne pas pouvoir adhérer aux motifs qui expliquaient le dépôt de la motion de censure. Je ne parle pas non plus de monsieur Guillain de BENOUVILLE, homme de droite s'il en fut, mais grand ami de François MITTERRAND, qui n'a jamais mêlé sa voix à celles de ses "amis" politiques par fidélité à son ami François. La raison de cette discrétion pourrait paraître discutable pour un homme politique. Elle ne l'est pas pour qui met l'amitié au-dessus de l'esprit de parti. Il faut encore citer monsieur CHEVENEMENT qui a préféré démissionner que de rester dans un gouvernement dont il n'approuvait pas les décisions en matière d'engagement militaire.
En somme, la démocratie souffre d'un vice initial qui est celui de l'esprit de parti, et elle est viciée par le fait qu'il est pratiquement impossible d'y déroger si l'on veut survivre politiquement. Mais ce travers est tout particulièrement français et trouve son origine dans la guerre sans merci que se livrèrent sous la Convention, les Girondins, les Jacobins, les Indulgents, les Enragés, les Brissotins et autres factions qui se déchiraient et avec elles déchiraient notre patrie. On y reviendra.
3 commentaires:
Mon cher PP
Je ne crois pas faire partie des rouspéteurs "par principe"; mais je suis complètement d'accord sur le fait que Jeannot ne soit pas élu pdt de l'EPAD. Même si c'est un jeune homme plein de bonnes choses.
Comment expliqueriez vous qu'un étudiant bardé de diplomes (ce qui n'tait pas son cas), trés jeune (c.a.d. vers 27 ans; ce qui n'atit pas son cas) avec un peu d'expérience en faculté (2/3 ans ce qui n'était pas son cas) ait pris une place de professeur en pharmacie/biologie?
Allons donc, c'est vraiùment une grave erreur de s'être présenté à cette fonction et quand on voit que les représentants de l'état avaient décidés de ne pas voter!!! quelle spectacle pitoyable.
Je suis contre votre exposition des faits. Voyez le cas sans aller chercher des exemples ailleurs.
Vous m'avez déçu, cher PP.
Cher Olibrius,
je vous invite à relire attentivement le contenu de ce billet : Je suis moi aussi très étonné d'une telle absence de sens critique de la part de Jean SARKOZY. Mais ce n'est ni son nom ni son âge qui me dérangent, c'est l'incroyable décalage entre les capacités et l'ambition. Bien entendu (et Julien DRAY l'a dit du reste), on pouvait toujours voir comment il aurait fait ses preuves.
Mais il y a là une prétention que je ne peux pas comprendre. Le développement de ce billet est clair et je le résume : quand on doit élire des responsables de haut niveau, on ne regarde ni son parti, ni son nom, ni son âge (je serais mal placé) ; on essaye de jauger ses qualités et son adéquation au profil du poste à pourvoir. Ce que je trouve inique ans la polémique, c'est d'accuser de népotisme le Président SARKOZY, alors qu'aucun électeur du conseil d'administration n'est contraint de choisir celui-ci ou celui-là. J'ai donné quelques exemples de personnalités qui ont préféré suivre la voix de leur conscience que celle de leur parti. Il n'y a donc aucune ambiguïté sur ma position.
L'étudiant "bardé de diplôme" avait 32 ans quand il a été nommé professeur. Il était donc jeune, c'est vrai. Il avait alors trois ans d'enseignement comme Assistant (fonction qui, hélas n'existe plus) à l'Université de PARIS.
Il a, comme tous ses collègues de l'époque, passé le concours d'agrégation (aujourd'hui supprimé ; on coopte ou quasiment), et croyez-moi, ce n'est pas facile ni donné d'avance.
Décidément, vous êtes assez bien renseigné, cher Olibrius, et votre identité est pour moi de plus en plus intrigante. Mais sans doute dois-je moi vous connaître assez bien, car il est impossible de faire ces commentaires sans qu'il existe une vraie relation entre nous.
Je ne retire rien de ce que j'ai affirmé par rapport au jeannot... heu j'ai voulu dire jeunot.
Point marqué pour moi, dans le cas de l'étudiant bardé de diplômes dont je parlais, il ne s'agissait pas de vous mais d'une généralité. Enfin si je suis bien tombé, c'est un signe. N'empêche qu'en,tre 23 et 32 on inverse les chiffres, vous confirmez donc que j'ai raison sur le principe.
Allez donc (comme diraient les belges) je vous aime bien, une fois, cher PP
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