samedi 17 octobre 2009

Gwir

L'un de mes lecteurs s'étonne que je connaisse un (petit) peu l'histoire de la Bretagne, en tout cas au moins l'extension extraordinaire des peuples celtiques au temps anciens. Il n'y a là rien de bien étonnant. Comment peut-on être un farouche adversaire du mensonge officiel distillé par les dinosaures de l'Education Nationale, tourmentés à leur insu par les fantômes de la Révolution, et ne pas défendre un peuple qui a été opprimé par les promoteurs des carnages ?


Il y a dans la manière dont on nous raconte notre histoire une tentative de mythification au sens où René GIRARD le dit dans la quasi totalité de ses livres. Il y a eu du sang répandu, et tout particulièrement celui d'une victime parfaitement innocente, Louis XVI. Après bien des convulsions civiles, l'ordre est revenu, et l'on a eu droit à Napoléon. Du sacrifice inaugural de l'innocent et des sacrifices démultipliés à l'image de celui-ci, nous ne voulons plus voir que les fruits (amers) de ce nouvel ordre. Dans ce but, il est nécessaire de trier dans les faits et les opinions ce qui est utile à cet ordre, y compris dans ses aspects positifs. Et le mensonge est ancien qui a commencé avec le pire des tyrans que la France ait jamais connu. Le mythe, en effet, est né très tôt après les événements. Voici ce que l'Empereur écrivait à son ministre de l'Intérieur, le Comte CRETET, le 12 avril 1808 :

« On doit peindre les Massacres de Septembre et les horreurs de la Révolution du même pinceau que l'Inquisition et les Massacres des Seize. Il faut avoir soin d'éviter toute réaction en parlant de la Révolution. Aucun homme ne pouvait s'y opposer. Le blâme n'appartient ni à ceux qui ont péri, ni à ceux qui ont survécu. Il n'était pas de force individuelle capable de changer les éléments et de prévenir les événements qui naissaient de la nature des choses et des circonstances».
Autrement dit on doit mentir. Le mensonge, vous le voyez est ancien. Seulement voilà, il n'est plus possible de faire de l'ordre sur du sang. Il y a toujours eu et il y aura toujours des aveugles. Mais il y a aussi Jésus injustement crucifié et qui a dévoilé l'origine sanglante des religions apparues antérieurement à sa venue. Nous ne pouvons plus l'ignorer. La Révolution, avec Louis XVI a voulu refaire le coup du bouc émissaire, mais ça ne marche plus. Le mécanisme est éventé.
Dans la profonde cohérence des interprétations que nous sommes en train, tous ensemble, de construire, je me permets de vous souligner que BONAPARTE utilise le mot "on", bien utile pour ne pas avoir à désigner la machine d'Etat et les faiseurs de vérité. Mais "Rachel dans Rama pleure toujours ses enfants" : ni les puissantes sociétés d'idées, ni les complices du mensonge ne pourront empêcher que les sanglots de cette mère montent vers le Ciel. Car ce qui est vrai (Gwir, en breton) est vrai, et le demeure éternellement.

12 commentaires:

Roparzh Hemon a dit…

Cher auteur,

vous ne croyez pas si bien dire avec votre "Gwir" : en breton actuel
le notion de "droit" en général admet deux traductions différentes : "droed" et "gwir". Le
premier, emprunt évident au français, désigne le droit conçu à la française,
avec des illuminés qui dictent leur arbitraire, des lois
incompréhensibles, des lois que personne n'applique,
etc. Tandis que "gwir", beaucoup plus ancien (et apparenté au latin veritas, si
je ne m'abuse) désigne à la fois la vérité et le "bon droit", ce à quoi Joseph
de Maistre faisait allusion lorsqu'il parlait de la nullité des constitutions écrites.



A wir galon (littéralement "de la part d'un coeur vrai"),

E. D.

Geneviève CRIDLIG a dit…

16 oct 18h45


« Dat as woar » ! approuve, en platt-daïtsch, Fourmi à présent exilée dans les Ballons vosgiens - certes toujours en Lorraine - mais pas la même que celle où elle est née, dans cet espace linguistique du Mosellan occidental luxembourgeois - le « westmosellothringish ».
Je vis à présent dans « l’autre » Lorraine : la romane - pas la francique. C’est l’étranger.
Pire qu’un exil. Là j’exagère dans l’expression mais il y a qqchose de juste.

En fait je ne suis plus « chez moi « depuis le jour où je suis partie faire des études à Strasbourg et me plonger dans une autre vie, profondément ancrée dans une autre langue. Aussi un exil, alsacien, qui a duré quasiment plus de trente ans durant lequel je ne pouvais déjà plus dire : je suis chez moi. Un contexte culturel, une prospérité épanouie dans tous les domaines, un caractère pour le moins ‘trempé’, une civilisation unique à mon sens à l’intérieur de la France que j’aime toujours beaucoup.
Mais le hic c’est qu’on a beau faire : si on n’est pas né en Alsace et si on ne parle pas la langue, on ne sera jamais alsacien. Jamais. Point final. Il suffit de le comprendre, de l’accepter et on arrive à bien y vivre, même en étant rien de plus qu’une pièce rapportée.

Les commentaires actuels m’ont conduite à ce type de réflexion qui peut paraître exprimer une nostalgie ou un regret ou un mal-être : ce qui n’est pas le cas.
J’ai beaucoup aimé chacun des lieux où j’ai vécu et j’ai choisi mon environnement présent. Mais dans aucun d’eux je ne vis cette profondeur de joie, de communication immédiate, de compréhension qui va sans mots que j’ai pu connaître durant mon enfance et mon adolescence dans mon petit village où j’entendais tout le temps parler le platt – L’une de mes grand-mères ne connaissait pas du tout le français, l’autre un petit peu parce qu’elle avait été servir comme ‘bonne’ à Paris dans une grande famille bourgeoise –ce qui se faisait à l’époque de sa jeunesse.
Il était inconcevable de participer à une fête ou simplement une rencontre familiale sans le parler. Seul « le patois (?) » pouvait être le lieu de la parole « vraie ».
Les quelques mots de français qui flottaient dans l’air paraissaient saugrenus, dérisoires, artificiels, pleins de superficialité, bref inutiles et tout à fait imparfaits pour rendre compte de ce que nous avions à dire : qu’il s’agisse de louer les plats et la cuisinière, de discuter des chevaux ou des vaches, du partage des travaux de fenaison, des derniers morts, de la vie tout simplement... et de la ‘guerre’ : je garde ce sentiment qu’on en finissait pas de parler de la ‘krij’ (= phonétique) - des deux - parce que chaque homme survivant en avait fait au moins une.+ les récits de la Résistance.

Nous les jeunes, nous étions plutôt silencieux. J’écoutais tout le temps pour deux raisons :
Un : je faisais partie de la génération qui allait commencer à quitter cette langue, ne pouvait presque plus la parler faute d’usage entre nous et à l’école puis au lycée : quelle honte cela aurait-il été ! Déjà comme ça que nous n’étions pas habillées comme les filles de la ville et que nous n’avions pas les mêmes « manières »...Alors parler en patois...D’autant plus que même située à quelques kms, cette ville se trouvait sur la ligne de démarcation des deux zones linguistiques – si bien que de nombreuses élèves et professeurs ne le pratiquaient pas du tout. En outre ça faisait plus que « pecnot » et « arriéré... »
Deux : cette époque étant celle de l’après-guerre, avec toutes les souffrances inimaginables vécues par les uns et les autres, avec en plus les histoires à demi-mot de collaboration au ras des « dons » de jambons et autres richesses locales, mes parents ne parlaient jamais allemand à la maison : décision tacite de mon père.

PS 1.
Dat as woar = cela est vrai

PS 2
Dernière Nouvelle des Vosges :
« La neige tombe en voletant... Flocons flottants... »
Enfin pas beaucoup: 5' . Parole de Froemi ou Fromyo.
Je m’en vais « câcatè » avec une autre Fremil ou Fremecin et peut-être « frigouser »...

Geneviève CRIDLIG a dit…

Erreur: nous sommes le 17.

Cher Philippe,

La Providence", en passant, ne pourrait-elle mettre l'horloge de ton ordinateur à l'heure?
Bien amicalement.

olibrius a dit…

pour fourmi: je lui avis dejà dit que son heure n'était pas la mienne. Mais il n'a rien changé. Je commence à comprendre certaines choses car, moi aussi je suis lorrain, mais du bon côté à savoir versant Nancy. Avec toujours cette impresssion de rester un "herrgelofeneur" (pas certain de l'ortographe).On fait ce que l'on peut. La schwarzwald était aussi blanche ce soir.

Philippe POINDRON a dit…

Pour les chronophiles !
Je voudrais bien mettre mopn horloge à l'heure, mais je ne sais pas comment !

Pour les amoureux des langues assassinées par la République : les Alsaciens ont une expression très savoureuse pour revendiquer le droit de parler leur langue qui est du franco-alémanique au Sud de la forêt de Haguenau et du francique au Nord ("Outre-forêt). Ils disent, je traduis, qu'il faut parler "comme le bec il nous a poussé" (quelque chose comme "wie der schnabel gewoschene hett")
En France, on ne respecte les différences que quand elles sont d'origine africaine ou maghrébine, ce qui est parfaitement louable, certes, mais que diable pourquoi ne pas le faire quand il s'agit de nos compatriotes ? Je reviendrai sur ce point.
A tous, amicalement.

Geneviève CRIDLIG a dit…

18 oct. 9h 33
Cher Philippe,

Si j’ai évoqué la participation de « la Providence », c’est que son rôle essentiel consiste à ‘protéger’ la marche du monde.

Donc pour trouver la clef de la mise en route de l’horloge :
1. « L’ »’invoquer.
2. Attendre – un peu – qu’un ‘sauveur’ sonne à la porte.

3. Si personne ne se présente, regarder si, dans un périmètre proche, il n’y en a pas un qui se cache sous des dehors ordinaires.

4. Si rien à l’horizon, prendre son ordi dans la poche et aller dans un des multiples informatique-services qui doivent pulluler à Paris : ce serait un comble que d’habiter la capitale et de ne pas dénicher un « mécanicien » au ras de pâquerettes de cette science qui reste, parfois désespérément pour le commun des mortels utilisateurs, l’une des inventions des plus énigmatiques.

5. Si « Elle » ne passe pas toujours pas, prendre toujours son ordi sous le bras et l’apporter à l’association Tibériade : là je suis sûre que quelqu’un « saura ».

Avec tous les... encouragements d'une hyperchronophile

olibrius a dit…

Pour PP
Double clicquer sur l'heure affichée en bas à droite et une fenêtre s'ouvre pour changer les paramètres
ou
entrer dans les paramètres et cliquer sur horlige...

Dominique S de P a dit…

Cher Philippe,
L'expression exacte est: "mir rede wie de Schnavel uns gewachse isch" comme aurait dit Germain Muller.
Amicalement.

Philippe POINDRON a dit…

Merci cher Dominique S de P pour avoir précisé en alsacien le parler "comme le bec il nous a poussé". Quelle langue savoureuse, et comme j'aime l'Alsace à quoi (je devrais dire "à qui", car c'est presque une personne pour moi) je dois tant : amis, traditions, convivialité, profondeur du jugement et rectitude des comportements. Merci à vous (je devrais dire "à toi", me le permettras-tu ?) et avec mon amitié et mon affection.

Geneviève CRIDLIG a dit…

Providence bis :
Et voilà ! Qu’est-ce que je vous disais ! Il suffit de demander.

NB 1. Et voici Olibrius qui sonne à la porte du blog. Vous avouer que je n’en attendais pas moins de ses réflexes de secouriste qui vole au secours de toute détresse.

NB 2. Ce que femme veut...

NB 3. Et qu’on ne me raconte pas que la Providence c’est du pipeau pour humains pré- modernes...des êtres qui seraient encore dépendants de forces obscures.

NB 4. Je sais combien la réponse de la réalité ne correspond pas souvent comme ça à un souhait : ce n’est pas une croyance aveugle espérant l’exécution d’automatismes.
= Une autre réflexion à poursuivre.

Geneviève CRIDLIG a dit…

Providence ter :

NB 5. J’oubliais : Olibrius ne serait-il pas particulièrement bien vu dans ce monde
« là-haut » ?

Philippe POINDRON a dit…

Olibrius est très bien vu dans le monde dans haut et dans le monde de la toile, c'est évident !