mardi 13 octobre 2009

Larmes de crocodile

Je recommande vivement à mes lecteurs le livre de Jean SEVILLIA, intitulé Le terrorisme intellectuel. En son chapitre intitulé Liberté, Égalité, Sexualité, il nous apprend bien des choses intéressantes sur les champions et les promoteurs de la licence sexuelle qu'ont été, notamment, les médias de gauche, comme Libération ou le Nouvel Observateur et toute une partie du monde du show-business. Cette lecture leur montrera combien est hypocrite le déchaînement de certains éléphanticules, comme de certains "libéraux" de droite, contre monsieur Frédéric MITTERRAND.
Voici, par exemple, un extrait d'un article du Nouvel Observateur en date du 8 juillet 1999. L'article fait partie d'un dossier consacré au Paris branché. Je vous cite ce monument de la littérature gaucho-bobo : "Un bar, une piste de danse, parfois un restaurant, et des alcôves ouvertes à tous et chacun, où les gens font l'amour à deux, à quatre, ou à plus..." Tout y est : ellipse savante, énumération des possibilités, et, suprême ordure, des points de suspension, pour la clore momentanément. On se dirait au zoo de Vincennes, à l'époque des amours des singes.
Arrêtez-moi si je me trompe. Entendites-vous sonner les trompettes de la réprobation du côté de la gauche ? Vîtes-vous des défilés de protestation contre cette promotion du vice ? Monsieur HAMON - mais il devait encore être dans les langes, il y a dix ans - qu'aurait-il dit s'il avait été porte-parole du PS à l'époque ?
Bien entendu, je n'entends pas ici défendre ni condamner monsieur Frédéric MITTERRAND. Il s'agit d'une affaire de conscience. Je maintiens que la dignité de la fonction ministérielle devrait l'inciter à prendre un peu de repos, mais cela relève de sa seule appréciation, et les protestations de monsieur HAMON, les attaques virulentes de Ségolène ROYAL contre le choix qu'a fait le Président de la République (car c'est le centre de sa réaction) de son ministre de la Culture, et qui reviennent à lui imputer la responsabilité des errements de ce dernier, ne changent rien à l'affaire.
Permettez-moi de citer un passage de ce chapitre fort bien écrit du livre de Jean SEVILLIA :
"Certains osent rappeler qu'en matière de sexualité, la démolition des barrières morales, des conventions culturelles et des conceptions religieuses ne constitue pas un progrès. Que les entraves d'autrefois n'étaient pas arbitraires. Qu'elles correspondaient à un besoin HUMAIN autant que SOCIAL (majuscules de votre serviteur, pour indiquer qu'il ne s'agit ici que de l'ordre "charnel", pour reprendre l'expression de Paul de Tarse ; mais la voie étroite du disciple de Jésus va plus loin : elle vise le bonheur dans la durée et cela ne va pas sans renoncement à toutes sortes d'idolâtrie, dont celle du plaisir immédiat). Que l'homme, esprit et corps, forme un ensemble. Qu'il grandit par l'exercice de la responsabilité. Que l'amour est lié au respect. Que conférer un sens à l'acte de chair est un signe de civilisation. Que la fidélité est une vertu. Que la reconstruction de la famille est une nécessité."
Voyez-vous, quand des médias précautionneux ou des gens du monde de l'éducation ou de la culture (j'avais d'abord écrit "on" au lieu de "médias précautionneux, etc.") protestent contre la pédophilie, il faudrait aussi qu'ils réprouvent la licence sexuelle que tous vantent (ou presque tous) : journaux, cinéma, théâtre, école, télévision, publicité, littérature. Sinon, nous pouvons toujours pleurer sur le sort que réservent aux fillettes et garçonnets thaïlandais nos "touristes" européens ; ces larmes versées, ne sont que des larmes de crocodiles, des larmes politiciennes. Elles n'en sont que plus amères pour ces pauvres victimes.
PS : j'ai été amené à modifier les termes de billet, après les remarques de Fourmi et celles de Roparzh. Il s'agit donc d'une version nouvelle et amendée.

17 commentaires:

NORMAN a dit…

Un presse bienveillante, ou il est interdit d’interdire, dans le journal Bobo, Libération: le 01 03 1979. Sonne le glas de l’ordre moral.
Un nouveau groupe vient de naître: le FLIP (Front libération Pédophiles) dont vous pourrez lire ci-dessous la plate-forme constitutive. Qui sont-ils ? Pour l’essentiel, des lecteurs de Libération qui à la suite d’une « lettre ouverte aux pédophiles dans notre édition du 9/2/77 nous firent parvenir un courrier abondant – dont quelques-unes dans une double page le 24 03.77 intitulée: Relations Adultes-Enfants. Le 2 avril dernier se tenait à Jussieu une première réunion regroupant une trentaine de personnes. Sans doute, peut-on regretter que l’essentiel des préoccupations ait été d’ordre judiciaire. Il ne fut en effet question que de répression, de défense et de poursuite des pédophiles. Sans méconnaître ces dures réalités, un tel groupe a tout à gagner s’il élargit son champ de réflexions. Quelques objectifs essentiels ont déjà pu être lancés:— Combattre l’injustice pénale et mener une réflexion critique sur la famille et l’école, fondée sur une analyse politique de la sexualité entre mineurs et adultes.— S’associer à la lutte des enfants qui veulent changer leur mode de vie et de tout groupe politique qui vise à l’établissement d’une société radicalement nouvelle où la pédérastie existera librement.— Développer une culture pédérastique qui s’exprime par un mode de vie nouveau, et l’émergence d’un art nouveau. — Prendre la parole dans des organes d’information qui lui en donnent les moyens et par les voies qui s’imposent.— Manifester sa solidarité avec les pédophiles emprisonnés ou victimes de la psychiatrie officielle. La « tyrannie bourgeoise » fait de l’amoureux des enfants un monstre de légende qui croque les chaumières. Nous casserons ensemble monstres et chaumières. Pour joindre le FLIP, écrivez xxxxxParis « j’ai supprimé » , Libé définit la pédophilie comme une culture, (libé 10 . 04.79) qui cherche à briser la « tyrannie bourgeoise qui fait de l’amoureux des enfants un monstre de légende » (Libé 07-08.05.77). La rédaction affirme vouloir tout simplement « traiter des relations entre les gens comme des faits de société (…) et ne pas les ghettoïser,» libé 10. 04 .79 , Il publiera le plaidoyer de G Matzneff et T Duvert en faveur des "amours minoritaires" (titré: "Année de l’enfance"…) mais c’est deux mois plus tôt que l’horreur absolue a été atteinte, avec l’interview pleine page, sur deux jours, de J Dugué, violeur d’enfants, et de ses propres enfants, que le journal ne manque pas de louer pour "sa franchise quant à la sodomie". « Pourquoi un homme n’aurait-il pas le droit d’aimer un enfant? », interroge Dugué qui prend un malin plaisir à se répandre en descriptions obscènes: « Un enfant qui aime un adulte, sait très bien qu’il ne peut pas encore donner, aussi, il comprend et il accepte très bien de recevoir. « C’est un acte d’amour. C’est une de ses façons d’aimer et de le prouver. Ce fut le comportement avec moi des quelques garçons que j’ai sodomisés. Et puis disons les choses comme elles se passent. Il aime ressentir dans son corps, le membre viril de celui qu’il aime, d’être uni à lui, par la chair. Cela donne de grandes satisfactions. Il a aussi la satisfaction d’être agréable à celui qui le sodomise qui jouit en lui. Cela lui procure aussi une grande joie, car aimer c’est aussi bien donner que recevoir. »
Cela dans un quotidien NATIONAL… (le 25. 26. 01. 79. Devant l’horreur de ces déclarations, la société, dans un ultime sursaut "réactionnaire", brave la dictature de la pensée unique et osera une protestation. Le monde nouveau que Libé rêvait pour demain, devait- il avoir la pédophilie pour principe ?…Etonnant ! non !

Geneviève CRIDLIG a dit…

13h15

Larmes de crocodiles. Crocodile ? Fourmi avoue ne pas s’y reconnaître dans cet animal – et encore moins dans l’argumentation présentée pour y plonger tous ceux qui souhaitent exprimer leur opposition au maintien à un poste ministériel de F. Mitterrand. Je comprends encore moins votre position que cela ne ressemble pas aux opinions successives que vous avez émises dans les billets. Je ne m’y retrouve pas.

Autant je comprends les raisons mises en avant par Norman pour démontrer l’aspect illusoire d’une pétition, autant je comprends votre prudence mais pas du tout le motif selon lequel les personnes qui adhèreraient à une expression publique ne disent pas et ne manifestent pas parallèlement leur rejet et leur dégoût face aux autres actes de laxisme, de déchéance morale existant dans les différents secteurs de notre société.

Ce n’est pas parce qu’il y aurait un engagement extérieur contre un de ses aspects qu’il serait le seul et qu’il exclurait les autres : parfois on ne peut pas tout faire en même temps et on saisit une expression circonscrite dans le temps. Mais delà à accuser ces personnes d’avoir des larmes de crocodiles et des larmes politiciennes, il y a un pas.

Il me semble que chacun, à sa mesure et selon ses possibilités, le dit dans l’espace qui est le sien. Je me sens rejetée dans une mare de crocodiles lâches ou embrigadés dans les rets d’un parti ou d’un groupe encartonné pour un seul objectif.

Question : que deviennent également ceux des autres lecteurs qui ne cessent de répercuter dans le blog leur ras le bol devant cette dégradation morale ? Parce qu’ils protestent contre la pédophilie, ils ne réprouveraient pas aussi toute la licence sexuelle ?
Sont-ils aussi taxés de pleurer des larmes de crocodiles politiciens ?

Philippe POINDRON a dit…

Chère Fourmi, vous me faites dire des choses que je n'ai pas dites. Les larmes de crocodiles sont les larmes versées par ceux qui s'offusquent du comportement de monsieur MITTERRAND, en arguant qu'il a abusé des enfants thaïlandais, mais qui trouvent que ce qui n'est pas bon quand on a moins de quinze, peut le devenir quand on quinze ans et un jour. J'ai toujours dit et je redis qu'il ne faut jamais enfermer un être humain dans un acte ou dans une parole ; il s'agit là de s'interdire de juger, au sens moral du terme. Mais je ne vois pas comment il est possible de mettre comme seule barrière à la licence sexuelle celle de l'âge, quand par ailleurs on exalte tous les comportements les plus déviants. Je ne vais pas ici les détailler. Norman en dit assez là-dessus. La presse fait de publicité, car ça fait vendre vendre ; elle moque la vertu et vénère le vice.
Je maintiens donc que les larmes de ces messieurs-dames, (sont-ce des larmes ?) sont d'une rare hypocrisie. Je redis aussi que le choix de rester ou de partir revient à monsieur MITTERRAND, mais que rien ne nous interdit d'exprimer à notre député notre surprise de voir la dignité de la fonction ministérielle offensée par les aveux de l'actuel ministre de la culture. Je m'efforce donc, autant qu'il est possible, de faire la différence entre le fors externe et le fors interne. Mais est-ce à vous que je vais expliquer cette différence alors que vous êtes dix fois, mille fois plus compétente que moi en matière de théologie morale ? Mais peut-être n'ai-je pas compris ce que vous voulez dire ?
Amicalement.

Roparzh Hemon a dit…

Cher auteur,

je suis tout-à-fait d'accord avec vous et avec M. SÉVILLIA lorsque
vous dénoncez l'hypocrisie de la gôôche-si-adorable. Tout bien
pour la partie "démolition", donc, mais la partie "reconstruction" est
moins convaincante : la réponse de M. SÉVILLIA (comme la vôtre)
n'est pas chrétienne, elle est seulement ``de droite". Ah, vous êtes
bien loin du "Dieu premier servi" de Jeanne d'Arc ! Avec M. SÉVILLIA
ce n'est que "besoins humains et sociaux" (et pourquoi avez-vous
rajouté des majusucles? Vous pensiez peut-être que laissés tels quels,
ces mots désigneraient des choses plutôt insignifiantes (ce en quoi
vous n'auriez pas tort), d'où la nécéssité de réhausser par des
majuscules ... ) Par ailleurs, je n'ai pas compris pourquoi M. SÉVILLIA
parle de "reconstruction" (au lieu de "construction" simplement) de la
famille.


Amicalement,

E. D.

Philippe POINDRON a dit…

Cher lecteur,

J'ai rajouté des majuscules, parce que, m'adressant à de possibles lecteurs "de gauche", il me semble qu'ils peuvent comprendre ce que sont des besoins humains et sociaux. J'aurais pu dire en effet que la famille humaine est l'image de la Sainte Famille, mais je ne touchais là que des croyants. Il est intéressant de noter que MARX, dans ses thèses sur FEUERBACH, dit justement qu'il faut détruire la famille humaine pour détruire l'image de la Sainte Famille et non pas l'inverse !)
Mais puisque vous m'y incitez, je vais faire un billet plus précis sur la famille chrétienne. Vous avez raison, je n'en suis resté qu'à la superficie des choses.
J'espère avoir répondu partiellement à vos objections.
Bien amicalement.

Geneviève CRIDLIG a dit…

Affaire Mitterrand
C’est fou comme cette affaire qui n’aurait pas agité les ailes d’une mouche il y a quelques années agite les esprits. De vieux cadavres sortent des placards – tout vivants.
De tout ça et du peu que j’en vois de mes jumelles vosgiennes, ça me donne la nausée.

Malgré ce que vous avez dit, Philippe, je maintiens que la conséquence de votre raisonnement en soi logiquement dans le dernier paragraphe aboutit à ce que j’ai avancé. Un lecteur ne peut savoir que le "ON" recouvre le style de gens évoqués dans votre réponse: votre présentation est trop ramassée donc induit un très large « panel » de gens, dont moi-même et d’autres.

Enfin bon ... Je vous remercie pour votre réponse qui ajoute une précision (manquante dans le billet je le rappelle) qui me rassure.

NB. Je ne résiste pas à donner un complément d’information sur la nature du « ON » et de son usage : d’abord qu’il est l’un des mots les plus riches de notre langue < homo – l’homme.
Ce petit ‘on’ a fait l’objet d’immenses thèses linguistiques (des milliers de pages...): je dirais simplement que son emploi est très codé et que, au vu la multiplicité de ses facettes et de ses interprétations (toujours le même pb récurrent ), il est préférable d’utiliser un nom précis et comme ‘on’ le conseille quand ‘on’ énonce sa pensée > dire : ‘je’ ou ‘nous’ ou M. X ou Mme Z ou les habitants de Y etc. Sinon ‘on’ fonce droit dans le mur ou de l’incompréhension - ou du désengagement car 'on' se cache derrière.
Et arrive ce qui est arrivé.

NORMAN a dit…

Cher Monsieur Poindron, "le choix de rester ou de partir reviendrait à monsieur MITTERRAND", il a été nommé par le Président sur ses mérites, nous le pensons tous. S'il avait voulu renoncer à ce poste il l'aurait fait depuis quelques jours. Donc il restera, un accord à été passé entre l'opposition et la majorité gouvernementale. Que constatons nous après les premières indignations justifiées: la reculade. Fourmi dans ses mises au point suit le mouvement; des questions en forme de ? d'une mare aux crocos, de vieux cadavres qui sortent des placards,des analyses littéraires du ON qui désigneraient les autres que l'on ne voudrait pas nommer. Critiquer oui, mais pas trop! "ON" pourra toujours se consoler par le manque d'arguments des ON.
PS: demain je pars sur un chemin ULTREIA.

olibrius a dit…

c'est quoi un chemin ULTREIA?

Geneviève CRIDLIG a dit…

A Norman:"Buen Camino!"

NORMAN a dit…

A FOURMI. Merci, je ferais une prière pour vous, et pour le courage de Philippe.

Roparzh Hemon a dit…

Remarque sur le commentaire de Fourmi : Il semblerait que l'étymologie qui fait dériver "on" de "homme" vienne des jansénistes. Joseph de Maistre exprime une opinion contraire, faisant dériver "on" de "unus" (cf. la prononciation française des terminaisons latines en -um).

E. D.

Geneviève CRIDLIG a dit…

14 oct 9h15
En particulier pour OLIBRIUS :
Je vous propose 2 explications du sens d'ULTREIA :
La 1ère < extraite d'un témoignage:

"Lors de la partie française de ma pérégrination, j’ai souvent entendu le mot “Ultreïa“.

En Espagne : les pèlerins se saluent par “Holà” (Bonjour) et se quittent avec “Buen Camino” (Bon Chemin).

Un exemple (vécu) de l’usage courant en France du mot “Ultreïa” :

Nous sommes dans la France Profonde, un dimanche sur le moment de midi. Un jacquet passe sur le chemin devant une maison… Sur la pelouse dans le jardin, une joyeuse troupe est attablée et mange les merguez et côtelettes que grillent le barbecue…

Il se trouve toujours une personne dans la troupe des convives (ou tous saluent en coeur) pour encourager le jacquet avec un “Ultreïa! ” crié au dessus de la clôture bien fermée.

Il est mîdi, le Jacquet a peut-être faim comme tout autre à cette heure…

Quand en Afrique Noire (c’est ce que j’ai vu au Mali), vous passez près de gens en train de manger, tous autour de la gamelle, le salut qu’ils vous donnent (même sans vous connaître) est :

“viens manger ! “.

De là j’en ai donc déduit la signification cachée du mot “Ultreïa” (;-) :

Ultreïa veut donc dire quelque chose comme : “va plus loin” (”…et surtout ne t’arrêtes pas..!”), ou plus vulgairement “Tires-toi, ton truc c’est Compostelle, vas-y, t’y es pas encore ..!“


Ultreïa : cf. le texte de la chanson des pèlerins
__________________________________

Geneviève CRIDLIG a dit…

14 oct 9h15
En particulier pour OLIBRIUS :
Je vous propose 2 explications du sens d'ULTREIA :
La 1ère < extraite d'un témoignage:

"Lors de la partie française de ma pérégrination, j’ai souvent entendu le mot “Ultreïa“.

En Espagne : les pèlerins se saluent par “Holà” (Bonjour) et se quittent avec “Buen Camino” (Bon Chemin).

Un exemple (vécu) de l’usage courant en France du mot “Ultreïa” :

Nous sommes dans la France Profonde, un dimanche sur le moment de midi. Un jacquet passe sur le chemin devant une maison… Sur la pelouse dans le jardin, une joyeuse troupe est attablée et mange les merguez et côtelettes que grillent le barbecue…

Il se trouve toujours une personne dans la troupe des convives (ou tous saluent en coeur) pour encourager le jacquet avec un “Ultreïa! ” crié au dessus de la clôture bien fermée.

Il est mîdi, le Jacquet a peut-être faim comme tout autre à cette heure…

Quand en Afrique Noire (c’est ce que j’ai vu au Mali), vous passez près de gens en train de manger, tous autour de la gamelle, le salut qu’ils vous donnent (même sans vous connaître) est :

“viens manger ! “.

De là j’en ai donc déduit la signification cachée du mot “Ultreïa” (;-) :

Ultreïa veut donc dire quelque chose comme : “va plus loin” (”…et surtout ne t’arrêtes pas..!”), ou plus vulgairement “Tires-toi, ton truc c’est Compostelle, vas-y, t’y es pas encore ..!“


Ultreïa : cf. le texte de la chanson des pèlerins
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Geneviève CRIDLIG a dit…

Explication 2 ( source comme la 1ère < Internet)

ULTREIA
Présenté comme cri de ralliement ou d'encouragement des pèlerins, le mot Ultreia conserve un certain mystère. Il concourt à la magie des chemins de Saint Jacques et alimente les rêves des pèlerins de Compostelle
Question :
Je cherche la signification et le sens d'Ultreia.
Réponse :
L’origine de ce mot n’est pas encore bien établie. Pour certains, elle vient du latin ultra. Pour d’autres elle aurait plutôt une autre origine, en vertu de ce qu’on trouve ce mot deux fois sous une forme étrangère dans le Livre I du Codex Calixtinus, manuscrit du XIIe siècle de la cathédrale de Compostelle. Il est inclus dans deux poèmes latins dont les titres soulignent cet apport de mots étrangers, «grecs et hébreux» :

1) une fois au chapitre XXVI fol. 120 v°, dans la messe de saint Jacques dite de Calixte, dans ce vers : suseia, ultreia. Ce vers appartient à la 10e strophe de la «prose de saint Jacques en mots latins, grecs et hébreux abrégée par le pape Calixte» et composée comme un poème de 14 strophes. Au-dessus des mots suseia, ultreia sont écrits dans le manuscrit les mots sursum perge, vade ante qui signifient «lève-toi, va de l’avant»
2) une fois dans les «suppléments», fol. 193/122, dans la 4e strophe (sur 13) d’un poème intitulé Alleluia in greco
Herru Sanctiagu / Gott Sanctiagu / E Ultreia, e suseia / Deus aia nos
Cette strophe de quatre vers est écrite dans une langue à caractère germanique. On peut la traduire ainsi :
«Monseigneur saint Jacques / Bon saint Jacques / allons plus loin, plus haut / Que Dieu nous aide»
D’où vient ce quatrain ? Il est sans doute né de chansons populaires germaniques reprises, dès le XIe siècle au moins, dans des textes cléricaux largement répandus dans toute l’Europe, soit en entier (exemple 2), soit partiellement (exemple 1) avant d’arriver jusqu’à Compostelle d’où elle a pu essaimer encore : après 1150, on le retrouve dans une deuxième version du Livre de saint Jacques, dans un chant versifié intitulé «vers d’Aimeri Picaud, prêtre de Parthenay» qui résume la vie de saint Jacques et nomme les 22 miracles qui lui sont attribués [1] .
On peut imaginer que le mot ultreia, isolé, fut repris comme cri de ralliement ou cri de joie par les pèlerins de saint Jacques, qu’ils aillent à Compostelle, vers ses autres sanctuaires ou vers tout autre sanctuaire. On le retrouve, francisé, dans de nombreux textes médiévaux, ainsi dans le Roman de Renart :
«ils ont crié oultrée / Et puis chez eux s’en sont retournés»
Mais il a pu être aussi cri de guerre, associé à la démarche de pèlerinage que furent les Croisades : au XIIIe siècle, le trouvère Guiot de Dijon l’emploie dans ce sens lorsqu’il fait chanter la jeune fille pleurant son beau chevalier parti en Terre Sainte :
«Mon Dieu, quand ils crieront Oultrée,
Ô Seigneur, aidez mon pèlerin pour lequel je suis épouvantée car impitoyables sont les Sarrasins».
Cette strophe née voici plus de mille ans est toujours vivante. Aujourd’hui, elle est le refrain d’une chanson pour les pèlerins de Compostelle composée par Claude Bénazet et figurant dans le Guide spirituel du pèlerin de l’abbaye de Conques :
Ultreia, ultreia, et suseia / Deus adjuva nos
écouter la musique de cette chanson offerte par un ami de La Rochelle
Bernard Gicquel
Avec la collaboration de
M. V. Cambriels et D. Péricard-Méa Février 2003

1un manuscrit est transcrit dans Histoire littéraire de la France, 1847, t. XXI, p. 277
[1]

Philippe POINDRON a dit…

Sur Ultreia

Merci à notre savante et diserte Fourmi. J'avais idée que ce cri était celui des pèlerins de Compostelle. Les explications sont superbes.

olibrius a dit…

Eh bien chère Fourmi, chapeau. Merci pour les explications.
Et comme PP je me doutais que ca avait quelque chose à voir avec Compostelle. Ah ce que je voudrais bien faire ce pélérinage!

Geneviève CRIDLIG a dit…

Jeudi 8h
Dommage Olibrius que vous ne puissiez voler à son secours, armé de votre savoir de secouriste, d’une aiguille, de fil et de mercurochrome pour soigner ses éventuelles ampoules...
Quelle aventure ! Il paraît qu’on en revient changé...autrement.