jeudi 8 octobre 2009

Une curieuse notion de la liberté

Je ne connaissais pas le journal Technikart. Nous en avons acheté le dernier numéro paru parce qu'il consacrait dans sa rubrique "L'homme du mois", deux pages à l'un de nos enfants, le philosophe. J'ai nommé Cédric.
En voilà un périodique qu'il est à la mode (aurait dit COLUCHE) ! C'est un excellent reflet de la société culturo-moderno-gaucho-branchée, présentée comme modèle aux jeunes-gens qui fréquentent les bons lycées parisiens.
Une phrase, tirée d'une interview arrachée à un certain Julian CASABLANCA, le chef d'un groupe musical appelé The Strokes, une phrase mise en exergue, en lettre grasses, au milieu de la page 56, en dit long sur les valeurs qui courent dans notre monde. Pour être tout à fait honnête, j'ignore si elle s'applique à la création "artistique" ou à la vie tout entière car j'ai renoncé au bout de deux lignes à lire ce tissu d'inepties, truffé de mots anglais, de termes de techniques musicales, et de "nouvelles" touchant la vie sentimentale de ce monsieur. Mais LA PHRASE, je vous la livre :
"La liberté, c'est d'avancer sur une idée sans déterminer avant si elle est bonne ou mauvaise."
Ainsi pour ce Julian CASABLANCA, il n'est pas nécessaire de délibérer avant d'agir, il suffit d'avoir une IDEE, de la mettre en oeuvre, et de voir si, à l'usage, elle porte ou non du fruit. Simone WEIL, ma chère Simone doit se retourner dans son pauvre tombeau, elle pour qui la liberté était l'accord de la PENSEE et de l'acte. Souffrez, je vous en prie, que je vous redise ce que Simone WEIL écrivait dans ses Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale.
"La liberté véritable ne se définit pas par un rapporte entre le désir et la satisfaction mais par un rapport entre la pensée et l'action ; serait tout-à-fait libre un homme dont toutes les actions procéderaient d'un jugement préalable concernant LA FIN QU'IL SE PROPOSE et l'enchaînement des MOYENS PROPRES A AMENER CETTE FIN."
Simone WEIL dit très exactement le contraire de ce monsieur CASABLANCA qui pense après avoir agi. Je suis certain qu'elle parlait de la vie morale, mais je crois non moins fermement que sa définition s'applique aussi à la création artistique. Et c'est même cette délibération intérieure préalable qui fait la différence entre un MANESSIER ou un MATISSE et les innombrables nuls qui tentent ou ont tenté de les singer avec un bonheur tout relatif. Comme quoi les philosophes médiévaux avaient raison quand ils disaient que l'un, le beau, le bon et le vrai (les transcendantaux) sont équivalents.

17 commentaires:

Geneviève CRIDLIG a dit…

jeudi 8h15

Liberté : plus je vais et plus je crois que je suis libre quand je consens à mon présent – qu’il soit désiré, voulu ou imposé comme on dit par la force des choses.

Il ne s’agit pas de prôner une passivité totale à la manière de spiritualités asiatiques ni une acceptation de telle idéologie ou politique qui existerait à ce moment-là mais littéralement : 'faire avec ' et avec toute ma personne et pas une demi-moitié.

Plus d’une personne a prouvé que, même dans les pires conditions d’emprisonnement ou de camp ,elle était libre- intérieurement - et parfois davantage que lorsque les conditions matérielles favorisent l’exercice d’une soi-disant liberté.

Car plus je vais et plus je vois que les gens s’emprisonnent eux-mêmes soit dans leur passé qu’ils portent comme un joug (qui n’est pas léger celui-là ) soit dans leur avenir qu’ils ont déjà programmé.

Etre présent au présent : point barre.
D’ailleurs c’est le seul « réel ».

Enfin voilà ma première réflexion matinale,après la ‘canicule’ d’hier ( 30°) et l’orage nocturne.

Philippe POINDRON a dit…

Chère Fourmi, c'est exactement cela, ou en tout cas c'est un élément essentiel de la liberté. Encore une fois, merci pour cette contribution sur laquelle je reviendrai. Amicalement.

NORMAN a dit…

Chère gentille fourmi, Que d'évidence, que de porte que l'on enfonce, mais déjà ouverte quant on parle de liberté. Liberté des peuples nomades Mongoles,liberté des chrétiens religieux, liberté des nord coreens,liberté des nord- américains,liberté des Tibétains,liberté d'un Français qui vit dans une "cité difficile" et une dernière, liberté d'un Français qui vit sur la montagne à hauteur des nuages, et qui ce soir allumera sa cheminée pour le plaisir et dira: La vie est belle je suis libre et je le veux. Point barre !

olibrius a dit…

c'est étonnant comme il peut y avoir de différences entre les philosophes et Paul (celui qui serait tombé de xxx sur la route de Damas). Il dit en effet que lo'rsqu'on exerce des charismes (qui nous arrivent sous forme d'idées) il faut y aller et c'est aux fruits que l'on voit d'où ils sont donnés.
PP va encore me dire d'une façon glaciale que je me suis encore trompé de question.

Philippe POINDRON a dit…

Cher Olibrius, je ne savais pas que je répondais de façon glaciale ! Je suis navré que vous puissiez avoir cette impression. Je vais répondre à votre objection. Paul, dans l'épitre aux Galates, chapitre 1, verset ? (je ne sais plus), dit que son savoir sur le Christ Jésus lui a été REVELE par une action spéciale du Saint Esprit. Il dit (je ne sais plus où) "Ayez entre vous les pensées du Christ". Il ne dit pas "idées", il dit "pensées", ce qui est tout autre chose. Les charismes ne sont pas des idées, mais des pensées, des paroles qui NE VIENNENT PAS DE NOUS, mais de
l'action du Saint Esprit en nous, du fait de notre baptême. Une idée est une pensée dépendante d'un système prétéabli, une pensée résulte d'une délibération intérieure, elle n'est jamais réaction à une impulsion extérieure, mais elle est action réfléchie, libre de toute attache partisane ou idéologique. Je ne crois pas qu'il soit possible à l'homme d'avoir une véritable pensée, si elle ne lui est pas inspirée d'en-haut.
J'espère ne pas avoir été trop glacial. Je suppose que la glacialité de mes propos est relative à la réponse que je vous ai faite sur Didier MIGAUD. Il faut la nuancer, car effectivement, je suis l'auteur d'une des opinions émises dans ce billet, et qui est la préférence pour un emprunt, plus que pour une prise de participation au capital d'une banque en difficulté. J'espère que cette précision fera monter la température de quelques degrés.
Amicalement.

Geneviève CRIDLIG a dit…

PARTIE 1.
Encore une fois un commentaire un peu développé présenté en plusieurs parties

Liberté II
En réponse à Norman : je suis peut-être déjà dans la fumée de ma cheminée mais j’hésite entre deux interprétations de votre commentaire. Alors (si je me trompe, excusez-moi) j’opte pour celle qui exprime un désaccord : tous les peuples cités ne pourraient connaître l’état de liberté, je serais seule - avec d’autres sans doute mais de ma tendance - à vivre dans les nuages et être libre uniquement parce que je le voudrais devant un feu de cheminée que j’aurais allumé > pour le plaisir.

* 1er argument : ni ma montagne ni mon chalet ne se situent pas à la hauteur des nuages - sauf quand le ciel est bas.

* 2 ème argument : et même s’ils les frôlaient, cela n’entraîne pas le fait que ma tête flotte dans ces mêmes nuages.

* 3ème argument : je place la notion de liberté non dans sa forme extérieure mais intérieure.

* 4 ème argument : quelle que soit ma situation, ce n’est pas elle qui détermine ma liberté. L’acte de consentir à son présent, l’accepter et vivre en ne restant planté ni dans son passé ou même dans un seul évènement qui me ligoterait ni dans un rêve d’un futur hypothétique : ah ! Quand les gens seront comme ça- que je serai ceci ou cela etc. est bien plus difficile et exigeant qu’il ne paraît.
C’est dans ces deux cas de figure que je suis prisonnière : ou bien entravée par les liens mortifères d’une mémoire traumatique dont les flots se jettent sans cesse dans mon présent pour l’annihiler ou bien ligotée par les liens d’une projection vers un avenir plus heureux mais inexistant. A chaque fois je ne vis pas, je plane dans un virtuel marqué par la souffrance.

*5 ème argument : ce n’est donc pas le fait d’être placé dans une situation physique, morale, familiale, sociale, politique, religieuse etc. de non-liberté qui m’empêchera d’être intérieurement libre.

6 ème argument : un exemple, le témoignage d’Etty Hilsenhum dont le choix de vie et de mort expriment au plus haut degré ce que je tente de dire - à ma mesure toujours.

Si vous ne la connaissez pas, je vous invite à la découvrir - quelles que soient vos opinions par ailleurs.
Voici quelques extraits de son unique livre :

« Vivant dans une joie miraculeuse et charismatique l’une des pages les plus noires de l’Histoire, une jeune juive hollandaise de vingt-neuf ans s’apprête à être déportée avec une liberté d’esprit surprenante face aux événements et face à elle-même. Jour après jour, dans un combat lumineux et singulier pour rencontrer la vérité et la réalité telle qu’elle est, elle confie à son journal son cheminement mystique et son inébranlable parti pris d’espérance : la vie est “belle et pleine de sens” à chaque instant.

_L’attention portée à la vie brève et féconde d’Etty Hillesum dépasse de loin le cercle des initiés. Son itinéraire est celui d’une femme sensuelle et “banalement moderne” qui, en se laissant transformer par l’amour des hommes et les événements du monde, est devenue un être éminemment libre.

Le feu intérieur de cette jeune femme juive, qui se proposait d’“aider Dieu” au sein de l’enfer des camps, a quelque chose à nous dire de la liberté et de la bonté qui habitent ceux qui consentent à dire “oui” à la vie, quelle qu’elle soit, à dire “oui” malgré tout.__________________________________________________________________________

Geneviève CRIDLIG a dit…

PARTIE 2 FIN

Elle œuvra pendant plus d’un an dans le camp de détention de Westerbork comme assistante sociale volontaire auprès des réfugiés juifs (elle s’y sent plus “utile” qu’ailleurs). Déportée anonyme avec ses parents et l’un de ses frères, Misha, elle est embarquée le 7 septembre 1943 dans un convoi de 987 personnes et meurt à Auschwitz le 30 novembre 1943.

Elle laisse derrière elle onze petits cahiers à spirale, confiés à une amie, et des centaines de lettres écrites, qui sont devenus, quarante après sa mort, son inoubliable et unique ouvrage posthume, "Une vie bouleversée".

Un matin de printemps, le 8 mars 1941... “je dois me replonger sans cesse dans la réalité, m’expliquer avec tout ce que je rencontre sur mon chemin, accueillir le monde extérieur dans mon monde intérieur et l’y nourrir - et inversement”

... On assiste, en direct, à l’éclosion d’une personnalité, “à l’immense élan d’une force nue, toujours plus nue, plus libre, insoumise aux puissances du mal qui sévissent alors”, comme l’écrit Sylvie Germain dans la biographie qu’elle lui a consacrée.

Son retour à soi n’est pas un retour sur soi, elle va vers plus grand qu’elle. Pour Etty, le maître mot c’est comprendre, comprendre la réalité. Elle ne se laisse pas faire et cherche à entendre ce que les événements ont à lui dire.

“Je connais l’air traqué des gens, l’accumulation de la souffrance humaine, je connais les persécutions, l’oppression, l’arbitraire, la haine impuissante et tout ce sadisme. Je connais tout cela et je continue de regarder au fond des yeux le moindre fragment de réalité qui s’impose à moi.

” Elle apprend, ni plus ni moins, à aimer sans compter : “À la fin de la journée, j’éprouvais toujours le même sentiment, l’amour de mes semblables. Je ne ressentais aucune amertume devant les souffrances qu’on leur infligeait, seulement de l’amour pour eux, pour leur façon de les endurer, si peu préparés qu’ils fussent à endurer quoi que ce fût...”

Lentement, elle prend conscience de son identité profonde, au-delà de ses conditionnements familiaux et des événements historiques douloureux.
Cet espace intérieur qu’elle découvre et creuse patiemment lui permet de “tenir le coup” au camp de transit de Westerbork, au nord du pays, dans un paysage de lande déserte. L’étau se resserre. Elle pressent qu’elle sera happée par la “fatalité de masse”, elle ne la fuit pas. Elle oriente sa nouvelle force intérieure (ce qu’elle appelle ses forces créatrices) vers le secours à porter à tous, sans se cantonner à elle et à ses proches.


... Etty a su “s’expliquer”, même avec la barbarie : “La saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d’autre solution que de rentrer en soi-même et d’extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons d’abord corrigé en nous.
L’unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs.”

...Regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir cette vie. A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, d'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie.

Quand je dis, j'ai réglé mes comptes avec la vie, cela veut dire : l'éventualité de la mort est intégrée dans ma vie. En excluant la mort de sa vie, on se prive d'une vie complète, et en l'y accueillant, on élargit et on enrichit sa vie.
...Une fois, c'est un Hitler, une autre fois un Ivan le Terrible, par exemple, une fois, c'est la résignation, une autre fois, les guerres, la peste, les tremblements de terre, la famine. Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact à travers les épreuves

un morceau de son âme."
_________________________________
Conclusion de Fourmi : "Point barre."

NORMAN a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
NORMAN a dit…

Chére fourmi, Pour être clair,
je vous cite: "tous les peuples cités ne pourraient connaître l’état de liberté". Réponse: tous ces pays vivent la liberté qui est très différente, certaines choisies d'autres subies. Cependant j'ai bien compris que ce n'est pas la liberté dans sa forme extérieure mais intérieure. J'ai bien compris aussi, la triste et extraordinaire histoire de cette jeune fille. C'était une sainte et une martyre. voici peut être là notre désaccord, je vous cite: " Une fois, c'est un Hitler, une autre fois un Ivan le Terrible, une autre fois, c'est la résignation, une autre fois, les guerres". Chère fourmi pourrions nous tous vivre cette liberté; cette liberté confisquée à Etty Hillesum avec des saints et des martyrs ? Oui diraient P.P et la Fourmi et moi-même d'ajouter, des saints oui! mais AVEC d'autres hommes qui ne se résignent pas, et qui écrivent par exemple ce billet "TANT QUE JE RESPIRERAIS". Gentille Fourmi même la liberté intérieure peut rendre l'âme. Et comme nous ne sont pas tous égaux, j'aimerais avoir votre belle plume. Amicalement

Geneviève CRIDLIG a dit…

8 octobre environ 22h
Liberté III : nouvelle réponse à Norman

PARTIE 1

Quatre débuts de réponse à votre interpellation :
° Le passage que vous citez fait partie des extraits du livre d’Etty H avec sa présentation.
‘Ma production’ personnelle comprend l’introduction et ma réaction qui s’achève à « voici quelques extraits de son unique livre » + la conclusion : « Point barre ».
____________________________
° De toute façon ‘ liberté intérieure’ n’est pas synonyme de ‘résignation’ : ce petit passage prête effectivement à confusion > si vous en avez la possibilité, lisez ce livre en entier, vous comprendrez mieux le cheminement de cette vie et le sens de cet état – vous trouverez d’ailleurs sur Internet de très bonnes analyses et de longs extraits. Cf. ci-dessous

« Outre son altruisme absolu que traduisent les derniers mots de son journal ("On voudrait être un baume versé sur tant de plaies"), Etty Hillesum, dans "un monde saccagé", décrit, en se décrivant elle-même, les possibilités humaines de chacun. Sa sincérité et sa liberté dans les choses du sexe, ses états d'âme, sa sensibilité lyrique, l'évidence de plus en plus aveuglante d'une "vie bouleversée" autour d'elle, cette constante évolution vers une forme de vie tout entière opposée à la haine qui empoisonne amis et ennemis .[...]

Etty Hillesum nous confie au jour le jour, dans une langue incomparable, ce que d'autres -- les sages d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui -- n'ont de cesse de nous répéter: ne pas pleurer, ne pas rire, ne pas blâmer, ne pas railler mais voir, comprendre et, si possible, combattre.
Résister à la haine sans lui ressembler, épanouir, consumer l'ego dans un amour plus vaste. Devenir un avec tout, ébranler et faire tomber tous les murs qui divisent, voir la réalité comme elle est, l'accepter, voire l'aimer. La lucidité, disait Prajnânpad, est la seule chose qui sauve. On peut accepter aussi le pire: (...) la vie et belle et pleine de sens dans son absurdité, pour peu que l'on sache y ménager une place pour tout et la porter tout entière en soi dans on unité...

Je suis surtout reconnaissante de n'éprouver ni rancoeur ni haine, mais de sentir en moi un grand acquiescement qui est bien autre chose que de la résignation... advienne que pourra, et tout sera bien" (Etty Hillesum, Une vie bouleversée). »

Copyright © Olivier Verdun / La République des Lettres, mercredi 02 avril 2008

Geneviève CRIDLIG a dit…

PARTIE 2


Je viens de tomber sur cet article : dommage de ne pas avoir été au Québec la semaine dernière...

Université de Laval
Le journal de la communauté universitaire ÉDITION DU 1er OCTOBRE 2009
Volume 45, numéro 6

Etty Hillesum ou quand l’histoire se fait art

La communauté universitaire est conviée à une conférence accompagnée de lecture d’extraits de la pièce Etty Hillesum
Dans le cadre des Grands projets du Département des littératures, la Chaire publique de l’ÆLIÉS convie la communauté universitaire, ce vendredi 2 octobre, à assister à la conférence «Etty Hillesum ou quand l’histoire se fait art» qui se tiendra exceptionnellement de 19 h à 21 h à la salle Dufour de l’Hôtel Clarendon (57, rue Sainte-Anne). Rappelons qu’une pièce de théâtre intitulée Etty Hillesum sera présentée du 6 au 8 octobre par la compagnie Théâtre de l’Arc-en-Ciel (France) au Théâtre Petit Champlain, et que cette conférence découle de cet événement.

Les conférencières seront Alexandra Pleshoyano, professeure associée à la Faculté de théologie, d’éthique et de philosophie de l’Université de Sherbrooke et spécialiste mondiale d’Etty Hillesum et chercheuse associée au Centre de recherche Etty Hillesum de Gand (Belgique), Cécile Maudet, comédienne française et metteuse en scène de la pièce Etty Hillesum, et Sophie-Iris Aguettant, comédienne française. Liviu Dospinescu, professeur au Département des littératures de l’Université Laval, jouera le rôle de modérateur.

Née en Hollande en 1914, à l’aube de la Première Guerre mondiale, Etty Hillesum était une jeune fille libre (une juive d’Amsterdam) dont la vie a été étroitement liée aux deux grands drames humains du 20e siècle. Lorsque son pays a été envahi par les armées nazies et la violence et la mort se sont mises à déferler, elle a réagi à la haine et au mal par un amour inconditionnel de la vie, de l’humanité et de Dieu. Refusant la clandestinité, elle a consacré toute son énergie à aider et à réconforter les prisonniers au Camp de transit de Westerbork en 1942. Elle a été déportée à Auschwitz le 7 septembre 1943, où elle a trouvé la mort le 30 novembre à l’âge de 29 ans. Si on la connaît aujourd’hui, c’est grâce à un journal intime qu’elle a tenu durant ces années d’horreur, soit de 1941 à 1943.

L’œuvre d’Etty Hillesum a rapidement suscité l’intérêt du public dès la parution des premiers extraits de son journal en 1981.
Mais qu’est-ce qui justifie un tel intérêt envers ce personnage encore méconnu au Québec et qui inspira l’élaboration d’une représentation théâtrale centrée sur Etty Hillesum?
Est-ce que l’art doit assumer un rôle dans la préservation d’une mémoire collective en rendant accessible des œuvres qui sont parties prenantes de l’histoire de l’humanité? Dans quelle zone de liberté interprétative est-il possible d’évoluer sans offrir consciemment ou non une représentation erronée de la réalité historique?
Telles sont quelques-unes des questions autour desquelles se réuniront les conférencières.

Cette conférence est organisée conjointement par la Chaire publique de l’ÆLIÉS et Espace Art Nature en association avec la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval. Cette conférence sera accompagnée de lecture d’extraits de la pièce Etty Hillesum.

Geneviève CRIDLIG a dit…

PARTIE 3 Fin

° A partir de là vous comprendrez que non seulement le texte de Philippe P. mais toute l’entreprise de son blog suivent la même motion qu’Etty H : les ressorts d’un combat et non d’une résignation. : le combat pour une liberté intérieure qui amène peu à peu les consciences et les actions à paraître au grand jour et un combat situé pour lui dans la lumière d’une foi chrétienne

> « tant que je respirerai, je ne cesserai de lutter contre le mensonge ... » et pas seulement de l’histoire de la Révolution.
Enfin c‘est comme ça que je le perçois.
J’ajoute, chacun à sa mesure et selon son charisme.
__________________________________

° Enfin je reçois votre appréciation de ‘ ma plume’ : serez-vous étonné si je vous dis que je découvre ma capacité d’écriture au fur et à mesure de mon entrée dans ce blog ?
J’en avais déjà eu quelques premiers effets lors des écrits suscités par la vie de l’association dont j’ai fait partie il y a quelques années (évoquée il y a quelque temps dans un billet.)

Sait-on que les actes d’écriture d’un professeur de Lettres, s’il n’a pas d’occasions extérieures,
se résument aux annotations de copies, aux kms de corrections diverses et évidemment aux observations sur les bulletins ? Parfois un discours ou une animation théâtrale ou une oraison funèbre pour tel collègue...
Point barre.

En fait c’est ma première expérience d’écriture suivie. Comme quoi...il suffit d’attendre...
Pas évident tout de même. Je ne sais pas si je vais durer.

Philippe POINDRON a dit…

Les commentaires de ce billet sont tellement riches que je ne puis y répondre succintement. ls feront l'objet de billets séparés. Merci à Fourmi, merci à Norman et à tous les autres. Le débat est riche. Il faut le poursuivre.
Amicalement à tous.

NORMAN a dit…

Pour Fourmi. Oui je suis étonné que vous découvrez votre capacité d’écriture, je suis heureux d’y participer. Juste une toute petite suggestion, raccourcir vos billets, je pense que cela est vraiment à votre portée littéraire..... élève Geneviève. Et voilà comment on devient la reine des fourmis.

olibrius a dit…

foui et moi je me sens devenir le roi des xxxxxxxxxx! Comment voulez-vous que je vous suive et encore plus vous comprendre. Même PP à qui j'ose donner une comparaison via l'expression des charismes me reprend philosophiquement. Mais moi, je n'ai pas dépassé le bepc et la philo, je rame. C'est aussi une façon de constater que l'on se sent mis au dehors tout doucement! Et ne croyez pas cher PP que j'ai une trés mauvaise image de moi, elle est réaliste je crois. D'ailleurs Jésus a dit de ne pas se prendre plus haut que l'on est, ni plus bas , mais à sa juste valeur.

Philippe POINDRON a dit…

Cher Olibrius, votre impression est erronée. Vos commentaires et vos objections sont toujours les bienvenues. Je vous demande de me croire. Il me semble que vous vous dévalorisez injustement et inutilement. PP fait pipi comme tous les hommes, et il a bien conscience de ses limites. M%ais PP a des convictions, et il essaye de penser, sans doute de manièrte abrupte, mais en tout cas toujours avec la plus grande probité intellectuelle possible. Je tiens à vous cher Olibrius, plus que vous ne pourriez le pesner. Amicalement;

NORMAN a dit…

Cher Olibrius, quelle chance vous avez, monsieur Plilippe Poindron à une grande estime pour vous et ses compliments sont sincères. Amicalement