lundi 24 juin 2013

Nouvelles de la Résistance ; ma nuit avec les Veilleurs (suite), troisième billet du

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Comme promis ce matin, voici une très (enfin une assez) courte description de la veillée d'hier soir.
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Je suis arrivé à 21 heures 50 avec Antoine. La station de métro Latour-Maubourg était ouverte et il n'y avait aucune force de police sur l'esplanade des Invalides quand nous sommes arrivés près du groupe de Veilleurs. Les participants commençaient à arriver et à se rassembler à l'endroit prévu. Il faisait assez froid, et nous craignions que la pluie ne vienne perturber une soirée tant attendue et ne fasse fuir certains des présents. De fait, quand Madeleine ouvre la veillée, nous sortons nos parapluie car il pleut. L'animatrice nous rassure, la météo affirme qu'il ne pleuvra pas. De fait, la pluie cesse et ne reviendra plus.
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La soirée est consacrée au langage, célébré sous toutes ses formes, romanesque, musicale, poétique, philosophique. Mais d'abord, le responsable des Veilleurs de LILLE vient témoigner. A leur première veillée, ils étaient 40, un bien petit nombre pour une si grande ville. Ils sont conspués par quelques dizaines de jeunes "antifa", ces groupes dont faisaient partie Clément MERIC et qui se sont donné comme vocation de "casser du fasciste", c'est-à-dire de dézinguer tout ce qui ne pense pas comme eux et qu'ils qualifient de ce vocable pour justifier leur violence. De fait, jet de pétards, de préservatifs, de lubrifiants (je n'ose imaginer de quel lubrifiant il s'agit...), des moqueries, des injures, des insultes. Nos veilleurs stoïques ne bougent pas un cil. Le responsable reste imperturbable. A la dernière veillée, il y avait 500 lillois. Ô bienheureuse non violence qui attire à elle les amoureux de la paix civile.
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Un philosophe vient nous parler du langage, de la manière dont les idéologies le détournent, et du statut qui lui est donné par ceux qui pensent que le langage désigne le réel, et par ceux (les nominalistes) qui pensent qu'il n'est que convention et par conséquent incapable de dire quoi que ce soit de ce qui est.  Poème de HUGO, lecture diverses (je reviendrai dans un billet spécifique sur la lecture de quelques pages de monsieur PEILLON ; elle fait froid dans le dos, elle est terrifiante et je me demande si on ne devrait pas appeler ce "ministre" François-Vincent FOUQUIER-PEILLON-SAINT JUST : littéralement effrayant). Témoignage d'un jeune interne en psychiatrie qui vient nous indique le sens exact et légitime du mot "gender", forgé par les spécialistes des troubles psychiques pour désigner un symptôme qui fait que l'on ne paraît, ni ne sent conforme à son sexe biologique. La théorie du gender consiste donc à légitimer auprès de gens à peu-près équilibrés, qu'en vérité il s'agit d'un équilibre métastable maintenu par la pression sociale, familiale, etc. A cet égard, Madeleine nous lira quelques extraits du vocabulaires du gender : je ne saurais vous dire les nouvelles classifications que leurs théoriciens assignent au paraître et au ressenti de l'identité sexuelle, laquelle se donne le droit d'être versatile et de changer au cours de l'existence. C'est risible, tellement c'est pédant, abscons, déconnecté. Elle a eu un entretien avec une responsable des promoteurs de l'enseignement de cette théorie à l'école ; il paraît que les enfants de 6 ans, à qui ils veulent donner des explications non culpabilisantes sur les pratiques sexuelles diverses auxquelles s'adonne l'humanité depuis la nuit des temps, savent parfaitement de ce qu'elles sont. Bref, il n'est pas immoral d'en parler à des enfants de 6-7 ans puisque dit cette responsable, ils sont déjà au courant ! Les parents n'ont qu'à bien se tenir. Non seulement l'état veut tout savoir des citoyens, mais encore il veut s'occuper de l'éducation sexuelle et de l'intimité du sexe de nos enfants. De quoi je me mêle. Je préférerais qu'il trouve du travail à leurs parents.
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Très belle intervention de Philippe ARINHO, dont j'ai déjà parlé ici même, un homosexuel converti à la personne de JESUS, dont les travaux ont soulevé l'ire de l'une de mes anciennes lectrices, Elisseievna, laquelle, depuis que la loi qui lui tenait tant à coeur est promulguée, ne semble plus guère s'intéresser à ce que je dis... Elle a tort, Elliseievna, elle a tort ! Philippe nous indique que les opposants à la loi TAUBIRA ont été pris pour des hétérosexuels et des homophobes, et que cette accusation idiote a passé sous silence la radicale différence des sexes. Il n'y a pas d'homo ou d'hétéro : il y a des hommes, et des femme. Je dois dire que personnellement je bémoliserais l'accusation "hétérosexuels" et je m'en suis expliqué dans un billet assez récent. Lecture d'un long passage d'ORWELL sur la novlangue, plusieurs airs de biniou joués par un jeune breton (enfin je le suppose breton) ; le dernier est celui de l'hymne des Veilleurs repris par la petite foule. Pour ne pas sombrer dans le pathos, je ne dirai rien de plus de ces moments où nous l'avons chanté. Intervention de la responsable des Veilleurs de MARSEILLE, émue d'avoir à parler devant tant de personnes. Soutenons son action. Suscitons des vocations de Veilleurs chez nos amis marseillais, si nous en avons. Chant de la paix en hébreu moderne : quelle beauté, quelle tension vers ce bien suprême auquel, nous le savons, aspirent les habitants de l'antique terre qui a vu passer tant de peuples, de conquérants, des habitants recrus d'appréhension, des deux côtés du mur de haine édifié par des décennies d'incompréhension, de guerres, d'attentats, de spoliation, de colonisation injuste. Superbe intervention de KAMEL, un porte-parole de la Manif pour tous qui, en tant que musulman, vient célébrer une France qu'il sent, perçoit et veut catholique, un KAMEL qui célèbre sa patrie, la France, avec une ferveur que nous devrions lui envier et qui nous appelle avec humour les Gaulois de l'Europe !
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Les CRS ont pris position peu avant minuit, et forment le cordon dont j'ai parlé dans mon premier billet de ce matin. Deux très bons acteurs jouent devant nous une scène de l'Alouette d'ANOUIHL, celle dans laquelle, devant Lord WARWICK, elle revient sur son abjuration et demande qu'on lui restitue ses habits d'homme, car elle a été appelée par "monseigneur saint Michel et mesdames sainte Catherine et sainte Marguerite" à chevaucher pour sauver sa patrie. Cette scène n'a pas été choisi au hasard. Jeanne y montre sa féminité, une féminité virginale à laquelle elle tient par fidélité à ce qu'elle désigne sa mission (bien que le mot ne figure pas dans la scène en question). Et puis vient cet incroyable surgissement de notre petite foule, cette marche résolue et calme vers les CRS. Jamais je n'oublierai ce moment, l'un des plus forts témoignages qu'il m'ait été donné de vivre au cours de mon existence. J'ai sans doute oublié des détails, oublié de citer des intervenants. Qu'ils me pardonnent s'ils me lisent, mais une attention, fût-elle soutenue, peut être perturbée par l'émotion toute nue qui étreint le cœur, fait lever l'espérance, et commence à transformer la société (avec un petit nombre de personnes, mais de personnes décidées, des jeunes gens et des jeunes filles bien dans leurs baskets, pleins de vie, d'humour, de résolution , modernes au bon sens du terme, maître d'eux-mêmes). Ainsi est en train de naître en Europe, conformément au génie de notre patrie, lequel imprègne aussi bien AXEL que KAMEL, MADELEINE qu'AQUILA, une force inédite. Je prie le Seigneur auquel je crois de m'accorder encore suffisamment d'années pour voir mûrir un fruit dont nous ne connaissons encore ni la couleur, ni la taille ni le goût ; nous ne sommes pas dans l'immédiateté, mais dans un mouvement de transformation intérieure personnelle, dépourvu de tout souci d'efficacité immédiate et visible.

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