mercredi 26 juin 2013

Toute ressemblance..., second billet du 26 juin 2013

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Sigurdur OLI, un policier enquêteur, est l'acteur principal du roman (écrit par  Arnaldur INDRIDASON, un maître islandais du roman policier) intitulé La Muraille de lave. Voici les paroles qu'il met dans la bouche de son héros. OLI passe par le commissariat et il voit un jeune homme violent assis sur un banc et qui attend d'être interrogé. Voici comment il réagit, après avoir échangé quelques mots aigres-doux avec le jeune délinquant (le roman est  traduit de l'islandais par Eric BOURY):
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"Menotté au banc, les épaules tombantes, la tête baissée sur sa poitrine, les yeux rivés au sol, le jeune homme espérait qu'on ne tarderait plus à le conduire dans la salle d'interrogatoire afin de pouvoir repartir. Les policiers comme Sigurdur OLI savaient qu'il n'était pas le seul à se jouer d'un système qui remettait en liberté ceux qui enfreignaient la loi dès qu'une affaire était éclaircie. Cela signifiait qu'il allait avouer, qu'il serait relâché et qu'il pourrait reprendre ses activités. Ensuite, il écoperait sans doute d'une petite condamnation avec sursis, et, s'il cumulait un nombre suffisant d'effractions sur une période donnée, il finirait par passer quelques malheureux mois à la prison de LITLA-HRAUN où il purgerait la moitié de la peine prononcée, car les autorités pénitentiaires participaient à ce que Sigurdur OLI appelait le chouchoutage des criminels. Le jeune homme et ceux de son espèce plaisantaient copieusement sur les juges, les périodes de mise à l'épreuve et la vie confortable qu'ils menaient aux frais de la Direction des affaires carcérales."
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Toute ressemblance avec la situation française etc. Vous connaissez la suite. Nicolas BERNARD-BUSSE n'a pas trafiqué de drogues, n'a rien détruit, n'a commis aucune infraction jusqu'à sa comparution devant un juge dont la presse tait soigneusement le nom ; il a refusé, comme les faucheurs d'OGM, que l'on relève ses empreintes génétiques et il a eu bien raison. Quant à la rébellion, elle est absolument imaginaire comme le prouve la vidéo projeté par son avocat lors de l'audience. C'est pourquoi, à la différences des chouchous de madame TAUBIRA et parce qu'il a osé protester conte une loi inique, il se retrouve pour deux mois derrière les barreaux d'une des pires prisons françaises. Mais injustes auront des comptes à rendre à la justice, et  si ce n'est tout de suite, ce sera plus tard. Ils peuvent se draper dans la toge dont ils enveloppent leur pauvre carcasse, se caresser le menton avec l'épitoge bordée de fausse hermine qui en fait l'inutile ornement (j'ai moi-même porté la toge des professeurs d'Université et je sais de quoi je parle), ce procureur et ce juge, ils peuvent jouer les offensés, les outrés, les stricts observateurs de la loi, ils ont commis une injustice que nous ne pouvons ni accepter ni oublier. Je vous recommande ce roman ne serait-ce que pour les paroles roboratives de Sigurdur OLI, un mec assez sympa !
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Par ailleurs, comme je ne suis pas sûr que mes courriers arrivent à Nicolas, et que mon Blog est manifestement surveillé, je signale que j'ai envoyé à notre jeune emprisonné ce roman, assorti d'une lettre et de 3 timbres, vendredi dernier, départ de la poste du Boulevard Murat, que je lui ai écrit une première lettre, postée dans une boîte de la rue de Paris à BOULOGNE-BILLANCOURT, le dimanche 23 juin, départ le lundi, timbre représentant le proverbe "Quand le chat n'est pas là, les souris dansent", que j'en ai postée une autre hier soir à 17 h 50, boîte aux lettres de devant la poste du Boulevard Murat, levée à 18 h, timbre représentant l'expression "Sauter du coq à l'âne", et que je m'apprête à en poster une autre ce soir avec un timbre illustrant fort opportunément l'expression "Être serrés comme des sardines". (Pour dire le vrai, je ne l'ai pas fait exprès...) Je témoigne ici de ces gestes pour que, si je suis lu par les censeurs de la République, que je salue ici respectueusement, on ne bloque pas mon courrier et que Nicolas, au sortir de prison, puisse voir qu'il a été soutenu.
 

2 commentaires:

tippel a dit…

Philippe vous êtes formidable, vous billets sont émouvants, je pense me faire l'interprête de vos nombreux lecteurs.

tippel a dit…

Le premier salon parisien du "mariage gay" a fait un trés gros bide, et un gros trou dans leurs bourses, cela procure à TIPPEL un joli brin de gaieté !