lundi 17 juin 2013

Nouvelles de la Résistance, premier billet du 17 juin 2013

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Je rentre de ma chère Alsace... Et je reprends la deuxième partie de la lettre dont vous eûtes primeur dans le premier billet du 15 juin. Cette fois-ci, le scripteur demande à monsieur BACRI de transmettre à sa compagne madame Agnès JAOUI ses remarques. Je me fais un plaisir de vous les transmettre :
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" En revanche, je me sens capable d’essayer de répondre aux incompréhensions de madame Jaoui, en lui expliquant ce « qu’elle hallucine ». Vous transmettrez, s’il vous plaît. Je ne vais pas perdre de temps à décortiquer ce qui ne va pas dans ce pseudo « mariage pour tous ». Ses incohérences anthropologiques, juridiques, politiques, philosophiques ont été expliquées en long et en large… S’il prenait à madame Jaoui l’envie de véritablement essayer de comprendre ce « qu’elle hallucine », elle aurait tout sous la main en quelques clics.
Je ne vais pas, non plus, insister sur le fait que cette loi concerne une micro-minorité (probablement autour de 0,2% de la population en âge de se marier, d’après l’INSEE) et qu’elle est supportée par une poignée d’activistes qui ne représentent qu’eux-mêmes, et certainement pas les homosexuels.
Mais je vais plutôt rester dans votre registre, celui des « merveilles que le mariage homosexuel va produire ».
Le mariage homosexuel va produire une société merveilleuse dans laquelle chaque sexe va enfin pouvoir se passer de l’autre. Progrès immense, les femmes vont enfin pouvoir s’opprimer entre elles. Car, comme le savent tous ceux qui essaient de voir un peu plus loin que le bout de leur nez, non seulement certaines femmes battent leurs maris, mais elles cognent aussi leur « compagne » à l’occasion. On va donc désormais expliquer au citoyen circonspect que l’égalité des sexes exige qu’il y ait autant de femmes que d’hommes partout dans la société, sauf dans la famille et pour faire des enfants. Brillant. Cohérent.
Le mariage homosexuel va aussi produire une catégorie inédite et merveilleuse d’enfant : l’orphelin né dans un chou. Celui qui aura été choisi pour être adopté par deux hommes sera officiellement né d’eux et privé de toute idée de mère, jusqu’à la fin de ses jours. La société, qui aura décidé de son sort, affirmera dans l’état-civil de cet être humain, de ce citoyen, qu’aucune femme ne l’a jamais porté ni mis au monde. La loi qui impose à un enfant de vivre dans un mensonge officiel, voilà un bien beau progrès pour l’humanité.
Mais tout ceci vous apparaîtra sans doute un peu trop subtil. Pourquoi se préoccuper de tous ces détails, quand on sait, comme c’est votre cas, que tous les hommes mariés boivent, battent leurs femmes et violent leurs enfants ? Passons donc à plus concret.
Malgré les manœuvres dilatoires de nos gouvernants, le mariage homosexuel finira par produire la PMA. Ça n’est bien évidemment qu’une question de temps, et vous le savez d’autant mieux que vous l’appelez certainement de vos vœux, comme tant d’autres. La PMA finira donc par être autorisée aux lesbiennes mariées. Puis, par égalitarisme, aux lesbiennes concubines. Aux célibataires. Puis, aux « non-lesbiennes », en couple ou pas, mariées ou pas. Bref « à tous », comme le mariage éponyme. Cela ne fait certainement ni chaud ni froid à madame Jaoui, qui ne comprend pas « comment certains définissent la façon dont les autres doivent vivre ou avoir des enfants ». On ne s’attardera sur la vacuité abyssale d’une telle déclaration, que pour se demander comment madame Jaoui imagine que l’humanité puisse subsister si, à un moment ou un autre, « certains » ne définissent pas quelques règles sur la « façon de vivre » « et de faire des enfants » des « autres »… De quel droit madame Jaoui entend-elle empêcher votre voisin de palier de faire ses besoins ailleurs que devant sa porte, si c’est « sa façon de vivre » ? De quel droit veut-elle interdire le viol, si c’est une « façon d’avoir des enfants » ? Visiblement, madame Jaoui a des hallucinations sélectives, puisqu’elle comprend parfaitement, par ailleurs, que « certains » (adultes) imposent à d’« autres » (enfants) leur « façon de vivre » (homosexuelle) sans mère ou sans père. On a les cohérences qu’on peut, et madame Jaoui semble finalement n’être pas si « complètement d’accord » que ça avec les bons conseils du monsieur-Bacri-du-début-de-l’interview…
En revanche, il semble plus intéressant de s’attarder sur un autre point concernant la PMA. La PMA qui va se généraliser, consistera à acheter du sperme pour fabriquer un enfant à la commande. Bien sûr, le système du don anonyme n’a aucun avenir dans le monde « merveilleux » où la PMA thérapeutique aura laissé la place à une PMA de convenance. A partir du moment où le soin aura cédé la place à la prestation de service, les femmes qui auront recours à la PMA voudront du sperme de qualité. Elles voudront choisir son producteur. Et on les comprend : comment pourrait-on bien imposer à une femme de s’inséminer du sperme dont elle ne choisirait pas l’origine, alors que la société toute entière exige de savoir si ses lasagnes contiennent du bœuf ou du cheval ? Comme on en voit les prémices sur internet, la PMA va donc déboucher sur un marché mondial où l’on pourra sélectionner et acheter la semence d’un « étalon » sur catalogue, en fonction de sa race, de sa taille, de son électrocardiogramme, de son tour de biceps… La sélection raciale à domicile, sur tablette numérique... Cet eugénisme commercial de convenance est une des merveilles que le mariage homosexuel va produire. Merci, monsieur Bacri. Merci, madame Jaoui.
Et puis, par égalitarisme, le mariage homosexuel va finalement produire la merveille de la GPA. Vous me permettrez de la décrire dans sa réalité la plus sordide : un contrat par lequel deux homosexuels passent commande à une femme plus pauvre qu’eux d’un enfant qu’elle va concevoir, porter, puis mettre au monde, pour le leur remettre contre paiement d’une somme d’argent. En bref, la location de l’utérus d’une femme en situation de précarité et la vente de son bébé. La femme réduite à un incubateur. L’enfant réduit à un bien de consommation. Une perspective magnifique pour les humanistes que madame Jaoui et vous êtes sans doute.
Comme pour la PMA, la GPA va générer un marché florissant, dont les pionniers font déjà fortune aux Etats-Unis, qui permettent de sélectionner les donneuses d’ovules sur leurs critères raciaux, intellectuels, religieux. Et les matrices sur leur largeur de hanches et la qualité de leur placenta. Allez jeter un coup d’œil sur le « catalogue » de ces juments poulinières, si vous voulez comprendre au lieu d’« halluciner ». C’est ici : https://www.eggdonor.com/search/. Vous cherchez une grande brune, sportive, bouddhiste, diplômée de l’enseignement supérieur mi-latino, mi-caucasienne, les cheveux bouclés et les yeux verts ? Pas de problème, vous trouverez le bon pédigrée pour quelques milliers d’euros. Un marché mondialisé d’exploitation de la misère humaine… Le lebensborn version capitaliste. De belles soirées en perspectives dans le Marais, durant lesquelles les acheteurs pourront sélectionner les critères génétiques d’un futur être humain comme ils élaboreraient leur cuisine aménagée.
Pour bien enfoncer votre nez dans l’ « hallucination », citons quelques cas de figure qui mériteraient vos analyses percutantes à tous deux:
·         Que se passera-t-il quand une femme sera morte en couches en délivrant « sa commande » ? Accident du travail comme l’imagine M. Bergé ? On versera l’argent aux orphelins de la dame, si elle élevait déjà seule ses premiers enfants ? Ou bien ceux-ci hériteront-ils de ce demi-frère ou de cette demi-sœur dont leur mère elle-même ne voulait pas ?
·         Que se passera-t-il si le couple de tourtereaux se sépare avant la naissance de l’enfant qu’ils auront commandé ? Il y aura une clause de rétractation ? On pourra forcer la mère à avorter, au moins ? Même après la durée légale ? Ou devra-t-elle le mettre au monde pour l’abandonner ? Il y aura un marché de l'occasion ?
·         Que se passera-t-il si la maman finit par aimer l’enfant qu’elle porte et veut le garder à la naissance ? On l’obligera à le livrer ? Le père biologique sera-t-il obligé de subir avec cette femme (quelle horreur !) une paternité qu’il comptait partager avec son « mari » (à lui) ?
·         Que se passera-t-il si l’enfant naît avec une infirmité non décelée durant la grossesse ? Les deux « maris » pourront-ils en refuser la livraison pour vice caché ? Demander une réduction de prix ?
·         Que se passera-t-il si la mère, après dû enregistrement de l’état-civil par les « deux pères » de l’enfant, réclame que soit reconnue sa maternité ? Refusera-t-on à l’enfant d’avoir une mère au motif qu’il a déjà deux pères et que c’est bien suffisant ? Ou finira-t-on par avoir des enfants avec trois, quatre, cinq parents, comme cela est en train d’être envisagé dans les pays qui, avant la France, ont joué aux apprentis-sorciers avec le mariage homosexuel ?
Bien sûr, la GPA ce sera d’abord pour les homosexuels puis, par égalitarisme, ce sera « pour tous ». Une actrice pourra ainsi sous-traiter sa grossesse à une étudiante bulgare sans le sou, afin de conserver la ligne et de tourner son nouveau film sans subir nausées et vergetures. Ou comment faire - ou plutôt ne pas faire - des enfants « à sa façon », selon l’expression délicieuse de madame Jaoui.
Après le « salon du mariage gay », on aura les agences de tourismes pour choisir sa mère porteuse aux antipodes, les sociétés de sperme « bio », le commerce d’ovules équitable, les gamètes discount, les offres « deux grossesses pour le prix d’une »… Le sperme au rayon surgelé chez Leclerc ? Quelles merveilles va nous apporter le mariage homosexuel .
Voilà, monsieur Bacri, comment ceux-là mêmes que l’on attendait à la pointe du combat pour la dignité humaine se retrouvent complices de la création du pire marché d’exploitation de l’être humain depuis l’invention de l’esclavage. Bravo les artistes ! C’est vrai que la guerre c’est moche, monsieur Bacri. Et, si vous vous en étiez tenu à ce genre de banalités, vous seriez passé pour un gars pas bien malin, mais gentil. Cela aurait été un moindre mal.
Alors, un conseil pour finir, si vous permettez : vous devriez relire plus souvent vos interviews, monsieur Bacri. Cela vous passerait peut-être l’envie d’infliger vos fulgurantes imbécillités à ceux qui ont a mauvaise idée de les lire.
 

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