lundi 24 juin 2013

Nouvelles de La résistance : victoire sur le mensonge, sur l'iniquité et sur les ténèbres, premier billet du 24 juin 2013

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Rentré fort tard cette nuit chez moi (2 heures 30 du matin), je n'ai pu rédiger mon premier billet du jour très tôt, comme je le fais chaque jour. Que mes lecteurs matutinaux me pardonnent. Comme j'ai eu du mal à m'endormir ! Et comme il me tardait de pouvoir donner mon témoignage sur la veillée qui s'est tenue hier soir sur l'esplanade des Invalides, dans une atmosphère fraîche, humide et recueillie, s'il est possible d'associer en cette étrange collocation trois épithètes si dissemblables ! Je me suis rendu à cette veillée, comme à l'habitude, avec Antoine. Il avait fort sagement pris avec lui un sous-cul imperméable (en fait sac poubelle qu'il a fendu en deux afin que je puisse y poser une fesse vouée à l'endolorissement), sur un réceptacle plus digne que la boue de l'esplanade... Et comble de luxe, il s'était muni de barres chocolatées et de compote de pomme logée dans ces petites poches à laquelle on peut goulûment s'aboucher sans en flanquer partout, et surtout pas, pour ce qui me concerne, sur le beau sweat-shirt de la Manif pour tous que je me suis procuré à la boutique de Boulogne-Billancourt (79 route de la Reine).
 
Avant de résumer ce qui s'est passé, dans un billet prévu pour ce soir, je voulais donner l'impression générale sur quoi j'ai quitté la veillée à son expiration. Quand, un peu passé minuit, (alors qu'une vingtaine de cars de CRS étaient maintenant garés près de le pelouse, et que les forces de police avaient pris quelques temps après position entre le rassemblement et le bâtiment des Invalides, magnifiquement illuminé, en formant un cordon d'isolement), Madeleine nous a demandé de nous lever en nous indiquant que nous allions avancer (sans préciser où), nous l'avons fait, et nous avons marché lentement vers les CRS. J'étais tellement ému de ce qui ce passait que je ne me souviens plus si nous étions en silence ou si nous chantions l'hymne de l'espérance. Ce que je sais - j'étais au premier rang à droite - c'est qu'arrivé au contact des hommes du maintien de l'ordre, ceux-ci se sont efforcés de former un cordon infranchissable ; nous avons continué de marcher, et ils sont reculé, oh, pas beaucoup, d'une dizaine de mètres, mais ils l'ont fait, sans violence ni haine ni ressentiment. A ma hauteur, il s'était formé une brèche et il eût été facile de s'y engouffrer et d'isoler une partie (celle de gauche) des forces de l'ordre. Nous ne l'avons pas fait et Madeleine, avec un imperturbable sang-froid a continué de nous faire glisser le long du cordon, vers l'allée arborée qui se trouve à gauche en regardant les Invalides. Là, il m'a semblé entendre un sec "arrêtez !". Nous ne pouvions donc plus avancer. Alors nous nous sommes assis. Miraculeusement pour la préservation de mon pauvre dos en compote, j'ai pu m'asseoir sur le muret donnant sur une grille métallique, sans doute recouvrant un parking.
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Comme nous étions très nombreux, et qu'il y avait à craindre un accident qui aurait terni la réputation des forces de l'ordre, on nous a demandé d'avancer vers le mail arboré, de façon à quitter la très problématique grille sur laquelle nous étions placés. Nous l'avons fait. Le rassemblement a été alors entièrement encerclé par les CRS. Très honnêtement, ils étaient détendus, et j'ose le dire compréhensifs. Et Madeleine nous a dit que nous venions de remporter une immense victoire, non pas sur les forces de police, contraintes d'obéir à des ordres qu'elles ne semblent pas approuver en totalité, mais sur la peur, sur le mensonge et sur l'iniquité. De nouveau nous nous sommes assis. Nous avons été invités, et les forces de l'ordre aussi, à dire notre prénom à notre voisin de droite, ce que j'ai fait. Ma voisine de gauche s'appelait Béatrice. Et j'ai cru voir de mes yeux que certains membres des forces de l'ordre se prêtaient au jeu. En tout deux ou trois jeunes filles se sont levées ont été donner leur nom aux CRS devant qui elles venaient de s'asseoir. J'ai vu, de mes yeux vu, quelques CRS s'écarter pour fumer une petite cigarette, j'en ai vu d'autres sourire, d'autres qui ne savaient quelle contenance prendre. Hymne de l'espérance, chant des partisans, lecture ("La dernière classe" de DAUDET, notamment, un poème de Victor HUGO sur les mots inconsidérément lancés et qui font leur chemin avant de blesser leur cible, parfois mortellement). Cyrille nous a joué un morceau de flûte, magnifiquement, le morceau d'un compositeur moderne. Il fallait entendre ces notes pures s'épanouir dans un silence absolu, contemplatif, un silence de communion. Il m'a semblé que ce moment était pour les forces de l'ordre, un moment de catéchèse, un moment inespéré et qu'elles ne manqueraient pas de réfléchir avant de réagir conformément aux ordres reçus, certes, mais avec discernement.
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Nous nous sommes séparés à 1 h 30 du matin. Lorsque nous avons passé le cordon de CRS qui fermait par derrière le rassemblement, l'un d'eux m'a dit - il était fort jeune - "bonne soirée - après que lui eus dit "bonsoir". Long chemin à pied. (Le pont était interdit aux piétons et aux cyclistes ; deux cars de CRS sur chacun des trottoirs ;  et un policier réglait minutieusement le flux des rares voitures qui voulaient gagner la rive droite de la Seine.) Enfin, passé le pont de l'Alma, nous avons pu trouver un taxi qui nous a laissé à la Porte de Saint-Cloud. Victoire de la non-violence, victoire de la fraternité, victoire de la communication... Victoire sur le mensonge, sur l'iniquité et sur la manipulation. L'espoir a changé de camp... Et ils ne le voient pas !
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Dans le billet de ce soir, je donnerai de plus amples détails sur le déroulé de la veillée (notamment sur le cas de Nicolas BERNARD-BUSSE, à qui je vous demande d'écrire), sur les textes qui nous ont été lus, sur les élucubrations totalitaires de monsieur PEILLON, et sur l'utopie de l'abolition des frontières (le queer ? Orthographe non garantie) à quoi réfléchit un think-tank socialiste qui compte en ses rangs Thomas HOLLANDE, lequel croyant faire de l'universel, et servant son père - ce que l'on ne peut lui reprocher - fait le lit de l'ultralibéralisme à l'américaine... Franchement ils ont du souci à se faire.
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Demain matin, je consacrerai mon billet à l'analyse incroyablement haineuse, superficielle, idéologique qu'un imbécile bernanosien de service du journal Libération a consacré aux Veilleurs. Que de telles inepties puissent être publiées dans un journal qui se voudrait sérieux (et qui l'est parfois), est parfaitement incroyable. Je vous garantis que je le ferai sans hargne (mais avec ironie) mais de manière implacable ; il y a des limites à ne pas dépasser, des insinuations, des déformations, des jugements, des injures latentes, absolument insupportables.
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Bonne nouvelle : naissance des Veilleurs à POISSY et à BOURG-EN-BRESSE ! Voir la carte sur le site des Veilleurs officiels.

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