jeudi 6 juin 2013

Nouvelles de la Résistance

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Ceci est le premier billet de ce jour. Je consacrerai le second à ma soirée avec les Veilleurs, en réponse au commentaire d'Aerelon.
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Ce qui suit est le témoignage d'une des personnes mise à mal par la police, lors de la visite de monsieur HOLLANDE au Lycée BUFFON. Il se suffit à lui-même et je vous laisse conclure vous-même sur la nature d'un régime qui "rafle" les opposants pour la "convenance personnelle" de son chef (termes utilisés par le magazine Le Point pour qualifier ces initiatives intempestives). Je vous invite aussi à voir en fin de billet la rubrique la palme de l'humour résistant.
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"Parquée dans un lieu public ( !) puis séquestrée dans un bus de police et transférée au commissariat pour avoir exprimé mon opinion sur le trottoir en bas de chez moi !

Lundi 27 mai, 15h20, je travaille chez moi, rue de Vaugirard, en face du Lycée Buffon, le quartier est bouclé en raison de la visite de Monsieur Hollande.

Quand j’entends crier les slogans de la Manif pour tous, je descends et trouve à l’angle de la rue Vaugirard et du boulevard Pasteur, une cinquantaine de personnes dispersées sur les deux trottoirs.

Je me joins à eux, nous sommes majoritairement sur les deux trottoirs, aucune gêne à la circulation (de toute façon, la police a bloqué les rues depuis plusieurs heures en raison de la venue d’Hollande). Contrairement à ce qui est dans la presse, la plupart des gens présents n’appartiennent à aucun mouvement radical mais sont des passants ou habitants du quartier venus spontanément exprimer leur opinion dans la rue..

Alors que nous scandons quelques slogans de la Manif pour tous, deux cordons de policiers se forment de part et d’autre du groupe. Là commence une véritable rafle : d’abord les « meneurs » (repérés et pointés du doigt par le responsable de la police, menacés d’une bombe lacrymogène à quelques centimètres du visage s’ils résistent), puis les hommes, et ensuite les femmes..Au total, 93 personnes prises au piège dans la nasse policière dont 1 prêtre, 1 femme enceinte, 1 personne aveugle..

Alors que je crois pouvoir y échapper (je n’ai ni drapeau, ni t-shirt), je me rends compte que plus personne ne peut sortir du périmètre policier, pas même cette mère de famille qui se fait embarquer en pleurs (on peut imaginer qu’elle a des enfants qui vont l’attendre à la sortie de l’école..).

Je suis scandalisée et je ne croyais pas si bien dire en déclarant que nous ne sommes plus en démocratie si on ne peut plus s’exprimer dans un lieu public sans risquer de se faire inquiéter par la police..



 Deux mins plus tard, c’était mon tour : entourée de deux policiers, je suis conduite dans un bus de police sécurisé. Nous sommes environ 50 dans chacun des deux bus qui partent escortés de plusieurs véhicules de police ouvrant la circulation toutes sirènes hurlantes, grillant tous les feux rouges à travers Paris (La Concorde, Madeleine..) jusqu’au commissariat du 18° !

Arrivés sur place, nous sommes maintenus enfermés dans le bus qui devient vite une fournaise pendant un temps interminable : heureusement qu’un des responsables de la police prend quelques libertés avec la règle et décide d’ouvrir la porte (à défaut, plusieurs évanouissements étaient à craindre).

Pour finir, nous sommes emmenés par petits groupes pour une fouille corporelle puis un contrôle d’identité.

Il faudra attendre que la totalité des 93 personnes interpellées soient contrôlées pour que nous soyons relâchés par petits groupes de 10 après avoir été maintenus dans un terrain clos de fils barbelés !

Je rentre chez moi, il est environ 20h..

A transmettre à tous ceux qui douteraient encore du traitement réservé aux opposants au mariage pour tous par Manuel Gaz et sa police politique ! (On ne peut que plaindre la plupart des policiers aux ordres bien malgré eux)."
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LA PALME DE L'HUMOUR RESISTANT
Elle revient à ces manifestants du 26 mai. Ils portaient une banderole de grande taille (malheureusement je ne parviens pas à joindre ici la photo) sur la quelle on lisait :
 
"Le nombre des chômeurs augmente ? Une solution : faites-les compter par la police !"
 
 

 

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