mercredi 3 août 2016

03 août 2016. Nouvelles de la Résistance. Déni du réel, idolâtrie de l'argent et de la machine

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté, la honteuse lâcheté !

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1. LA CITATION DU JOUR
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"L’irréalisme est la conséquence normale de l’aberration par laquelle l’esprit humain, orgueilleusement centré sur lui-même, s’abstrait à la fois de la nature et de Dieu. Ainsi coupé du concret sensible et du concret spirituel, il verse fatalement dans la seule forme de pensée qui puisse s’exercer hors de tout contact avec le monde vivant : la pensée quantitative et mécanique. L’anémie de l’esprit séparé se traduit au-dedans par cette mécanisation des pensées et des sentiments que nous avions dénoncée plus haut et, au-dehors, par la montée d’une civilisation technique sans contrepoids. Ces deux phénomènes sont connexes et s’aggravent sans fin l’un par l’autre : l’esprit, en se desséchant, tend à ne plus concevoir que les lois abstraites de la matière, lesquelles, en l’hypnotisant, achèvent de le dégrader.
"Car ce matérialisme moderne, hâtons-nous de le dire, n’est pas le matérialisme païen qui adore la matière vivante, lieu et matrice des formes. C’est celui de la matière pure, abstraite, réduite à sa seule arête quantitative. Ce n’est pas par hasard que les deux plus grande idoles du matérialisme moderne, la machine et l’argent, sont des productions artificielles, des entités arrachées à la pureté originelle des choses et d’où la chaleur de la vie s’est retirée."
In
Gustave THIBON.
Les hommes de l’éternel. Conférences au grand public (1940 – 1985) établies et présentées par Françoise CHAUVIN.
Mame, Paris, 2012.
Première conférence, p. 33.
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2. COMMENTAIRES.
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Est-il nécessaire de commenter l’évidence ? Nous sommes en plein irréalisme politique, économique et spirituel parce que nous refusons de voir ce qu’est l’homme. Les gouvernants — ils suffit de lire les journaux — croient qu’il suffit d’annoncer des mesures à tant de millions d’euros pour apaiser les angoisses, faire taire les doutes, donner du sens à la vie en commun. Mais qui a jamais fait une génuflexion devant une mesure ?
Il en va de même de la machine : la voiture qui conduit toute seule, les robots qui font le ménage (pendant que vous, vous faites la grâce matinée), les tablettes, les objets connectés, tous ces écrans épais qui nous coupent du contact avec les autres, avec la réalité, et établissent notre petite personne dans sa souveraine solitude.
C’est que l’homme vit de sens et non de mesures, de relations et non de connexions. Nous paierons cher ce schisme entre le réel et cette vie rêvée, totalement artificielle, celle d’une infime portion de privilégiés. Ils ne la connaîtront jamais les paysans africains, indiens, ou sud-américains, enchaînés à une terre ingrate, bien que les grossiums de la finance et de l’industrie leur fassent miroiter l’intérêt qu’ils auraient à la partager, à condition qu’ils soient bien sages et achètent un jour des produits dont ils n’ont pas besoin. Pourtant, nombre d’entre eux une dignité de vie autrement respectable ce qui ne signifie pas que les nantis doivent les laisser dans la misère. Voyez-vous, il me semble que la justice consiste à acheter aux pays en voie de développement leurs produits au prix que nous voudrions les vendre si nous en étions les fabricants ou les producteurs. Nous en sommes bien loin. C'est pourtant bien cela qui serait réaliste ! Mais l'argent, le dieu argent se met en travers de la justice.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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En voilà une nouvelle qu’elle est cohérente !

Le nouveau commissaire européen de nationalité britannique, Julian King, a été choisi par Jean-Claude JUNCKER.
JUNCKER nous prend pour des pommes !

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Une intéressante chronique du site « Boulevard Voltaire », qui consonne avec le texte de THIBON.

« Nous sommes tous des catholiques français », déclare Alain Finkielkraut, suite à l’assassinat du père Hamel. On attendait mieux de sa part ; on l’espérait porteur de l’étendard d’une lucidité aujourd’hui nécessaire, alors que s’accumulent les risques d’une guerre civile que le déni du réel amplifie.
Un débat s’impose sur le contenu de l’islam, sur sa nature théocratique, son rapport historique à l’Occident et sur la relation idolâtre de certains pratiquants à leur religion. Aider les musulmans à abattre la figure totémique du Prophète est un devoir pour les intellectuels.
L’occasion d’agir leur en est donnée cette semaine par une polémique. On a cru que le CFCM avait enfin osé avouer – avant que Floris de Bonneville, sur Boulevard Voltaire, n’en dénonce le « mirage » – que « le Prophète n’était qu’un homme pécheur avec des mœurs cruelles qu’il est abominable d’ériger en exemple », qu’il « ne saurait être idolâtré » et dont seuls « les élans mystiques vers Dieu » doivent être admirés. Vrai ou faux, ce texte peut être utilisé à des fins pédagogiques. […]"
En savoir plus sur

PS : Je regrette que ce site, absolument remarquable par la qualité et la diversité des contributeurs comme des opinions (n’en déplaisent aux grincheux) aient pris VOLTAIRE pour éponyme. On ne change pas un titre qui gagne, mais qui gagne sur une équivoque !
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Jacques RUIZ, un grand peintre !

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10209031697622127&set=a.10204775270694114.1073741827.1608165495&type=3

2 commentaires:

Unknown a dit…

Je regrette également le titre de ce journal, qui par réflexe m'en avait d'ailleurs initialement détourné. J'ai pris le parti de le voire comme une pique ironique (et non révolutionnaire).

Unknown a dit…

Je regrette également le titre de ce journal, qui par réflexe m'en avait d'ailleurs initialement détourné. J'ai pris le parti de le voire comme une pique ironique (et non révolutionnaire).