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A lieu d’un château fort dressé au milieu des
terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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ALBERT
CAMUS PARLE DE LA PRESSE.
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"À
une ou deux exceptions près, le ricanement, la gouaille et le scandale forment
le fond de notre presse. À la place de nos directeurs de journaux, je ne m’en
féliciterais pas. Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui
mènent à la servitude. Une société qui supporte d’être distraite par une presse
déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques, décorés du nom d’artiste, court
à l’esclavage malgré les protestations de ceux-là mêmes qui contribuent à sa
dégradation."
(Entretien
donné à la revue Caliban, 1951 ;
il est assez piquant de voir que Le Monde
a consacré un article à cette contribution de CAMUS.
Cf. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/18/les-devoirs-du-journaliste-selon-albert-camus_1669779_3212.html).
Cf. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/18/les-devoirs-du-journaliste-selon-albert-camus_1669779_3212.html).
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CONTREPOINT
DE JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD.
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"Lui non plus [il s’agit de PÉGUY]
n’a jamais raté une occasion de récuser la dérision
et ceux qu’ils appellent les blagueurs.
Dans son livre le plus connu, Notre
jeunesse, il assure qu’on « ne fonde aucune culture sur la
dérision », et que « le sarcasme et l’injure sont des barbaries. À
mes yeux, aujourd’hui comme jadis, les blagueurs dénigrent d’abord ceux qui
croient à quelque chose ou à quelqu’un. Ils jugent plus avisé ― ou plus prudent
― de ne pas croire. Est-ce un réflexe défensif ? Une façon de camoufler ce que
Régis DEBRAY appelle le « cynisme de l’acquiescement » ? Je ne
sais pas.
"Reste que lesdits railleurs ont
pris le pouvoir médiatique. Un parti pris de rigolade colonise la plupart des
radios et des télévisions. La directrice d’une radio publique en avait même
fait, en 2016, une « stratégie d’audience ». Soyez punks !
avait-elle demandé à ses troupes [Il s’agit de Laurence BLOCH.
Cf. https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/06/13/laurence-bloch-soyez-un-peu-punk_4433739_3246.html ; note personnelle ]. On entendit, et l’on entend toujours, des humoristes
intervenir du matin au soir sur les ondes, mêlés aux commentateurs et aux
journalistes. La plupart paraissent soucieux jusqu’à l’obsession de ridiculiser
la croyance en général et la foi en particulier. C’est la cible du moment."
In
Jean-Claude GUILLEBAUD.
La foi qui reste. (Page 44.)
L’iconoclaste, Paris, 2017.
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COMMENTAIRES
PERSONNELS.
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Dans
mon billet du 12 novembre, j’évoquais les Yann MOIX, Yann BARTHÈS, Laurent
RUQUIER et consorts. Je devrais y ajouter Stéphane GUILLON. Il ne s’agit pas de
tomber dans la vengeance et de désigner du doigt ces faux humoristes qui se croient
drôles et ne sont que vulgaires. Toute cible leur est bonne pour tenter de nous faire rire, surtout, du reste, les
chrétiens en général et les catholiques en particulier, sans compter Donald
TRUMP (à qui monsieur BARTHÈS déclare, dans un anglais très approximatif, qu’il
peut aller se faire foutre) ou les policiers dont une représentante a été
publiquement humiliée par monsieur MOIX lequel, avec l’élégance propre aux grands
esprits de ce siècle lui faisait le procès de « ch… dans son froc » à
l’idée d’aller se coltiner les banlieues difficiles. Elle n’est plus là pour
lui répondre puisque, quelques jours après cette humiliation, elle se donnait
la mort. MOIX a présenté ses excuses, et nous ne pouvons pas affirmer qu’il y a
une relation directe entre cette humiliation et ce suicide. Mais tout de même !
Est-ce ainsi que les médias doivent agir ?
CAMUS
l’a bien vu qui nous dit que la dérision des amuseurs publics nous conduit tout
droit à la servitude. Le parieur bénédictin ne tourne pas ses adversaires en dérision. Il peut faire preuve d'humour, sans doute, mais il les respecte, car comme le commente GUILLEBAUD, avec René GIRARD, il sait qu'ils sont dans la méconnaissance de l'innocence de leurs victimes.
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