samedi 10 novembre 2018

Vendredi 09 novembre 2018. On peut vivre en parieur bénédictin !


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Au lieu d'un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l'armée des étoiles jetée à travers le ciel.
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UN EXEMPLE À SUIVRE PAR LES PARIEURS BÉNÉDICTINS.
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Transmis par mon ami Dominique.

"À Castres, en face du Restaurant MacDonald, un agriculteur du Tarn a vendu ses propres hamburgers sous le nom de MacArel. C’est un succès populaire indéniable.
En face, c’est l’Amérique. Ici, c’est la vie de nos territoires. Philippe LACUBE, éleveur de vaches de race gasconne a Teillet (81) n’y va pas par quatre chemin pour vendre ses hamburgers baptisés « MacArel ». À l’invitation de l’association occitane Pais Nostre, il s’est installé à Castres, en face du restaurant MacDonald pour faire la promotion de ses hamburgers d’un nouveau genre, faits d’un steak haché issu de vaches de race rustique élevées sur sa propriété et d’un pain complet réalisé par le boulanger de son village. On peut y ajouter du sel et du poivre, de la moutarde aussi, et rien de plus. Le résultat est au-dessus de toute attente.
Enfin de la viande qui a du goût avec du pain de farine complète, réalisé de façon traditionnelle ! Les passants se l’arrachent, achetant même des steaks à l’unité pour les servir sur leur table, le soir venu, ou demandant encore les références de l’éleveur pour passer commande.
« Notre but certes est de vendre notre production selon des circuits courts, puisque les bénéfices rebondissent directement dans la bourse des éleveurs. Mais notre démarche est aussi militante. Nous voulons des campagnes avec des agriculteurs, des chasseurs, des randonneurs et des postes ! Faute de quoi elles mourront ». Une autre vision de la ruralité.
Ajoutez à cela un  petit Gaillac à consommer avec modération… et c’est toute une région qui dévoile ses fantastiques produits pas chers !
Pour info, prix de vente d’un MacArel : 1,50 euro ; prix MacDonald : 3,20 euros !
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CONTREPOINT DE ROD DREHER.
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Cité par Rod DREHER
De Yuval LEVIN : "La civilisation moderne n’a pas réussi à se garder un centre cohérent : nous devons donc créer nos propres centres, sous la forme de communauté de citoyens aux idées semblables à partir desquelles construire une éthique nationale. Les porteurs d’un message moral devenu non conventionnel ne trouveront plus leur auditoire là où il se trouvait jusque-là. Les chrétiens traditionnels doivent donc comprendre qu’ils ne parviendront à rien en s’exposant au cœur de la société comme s’ils formaient une grande institution, mais en se plaçant aux périphéries, dans des avant-postes. De cette façon, se recentrer sur sa communauté immédiate signifie non pas se retirer du monde, mais au contraire y prêter une attention toute particulière."

De Patrick DENEEN : "Nous en sommes arrivés à un moment crucial : c’est moins d’un mouvement politique que nous avons besoin — quelque important qu’il soit de chercher à atteindre un certain bien public — que d’une renaissance de la culture, des pratiques et des modes de vie durables et justes, tirés de l’expérience commune, de la mémoire et de la confiance. Mais pour ce faire, il ne faut pas chercher à retrouver ce qui a été perdu. Ironiquement, les moyens se trouvent dans le véhicule même de la destruction, dans la puissance du libéralisme lui-même : la créativité de l’homme et sa capacité à réinventer, à toujours recommencer."
In
Rod DREHER.
Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus. Le pari bénédictin. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Hubert DARBON. (Page 130 pour la citation de LEVIN, et page 140 pour celle de DENEEN.)
Artège, Paris/Perpignan, 2017.
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COMMENTAIRES.
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L’histoire du MacArel ne nous dit pas que son promoteur, Philippe LACUBE, est un chrétien de pointe. Elle nous indique simplement qu’il est possible de vivre humainement et bien, sans mobiliser des navires réfrigérés et polluants, pour faire venir de la viande d’Argentine, ni utiliser des produits d’outre-Atlantique, comme le ketchup, (sans doute excellent pour les américains, mais fort éloignés des pratiques alimentaires traditionnelles en notre pays). L’histoire du MacArel nous dit aussi qu’il est possible de faire de bons produits à moindre coût, et sans singer ce qui vient d’un pays aux mœurs fort respectables, sans aucun doute, mais fort éloignées des nôtres. Cette histoire montre aussi que de petites communautés humaines peuvent créer une manière de vivre fraternelle, éloignée de tout mondialisme tapageur, à la sauce BFMTV ou Libération.
Cette histoire prouve que les circuits courts, humains, écologiquement respectueux de l’environnement, ancrés dans une tradition locale sont parfaitement viables, n’en déplaisent aux grossiums de la grande distribution, de la finance et des grands marchands internationaux.
Philippe LACUBE a créé un mode de vie durable et juste. Prions pour que son initiative personnelle ne soit pas récupérée par les puissants. Mais, comme le dit si bien DEENEN, cité par DREHER, c’est en s’appuyant sur le libéralisme lui-même qu’il sera possible de se débarrasser de cette civilisation marchande, inhumaine, financiarisée, qui a un coffre-fort à la place du cœur.



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