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La vertu et le vice politiques, voilà, au contraire
ce sur quoi ceux qui se soucient d’une bonne législation ont les yeux fixés
(Aristote, Les politiques. Livre III,
Chapitre 9.)
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L’IDÉAL
DE LA VIE SIMPLE VUE PAR UN JOURNALISTE JAPONAIS.
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"Monsieur
le gentleman, vous monologuez sur la démocratie mais il semble que vous passez
complètement au-dessus de l’essence du politique. Quelle est-elle ?
Simplement de laisser les gens, aussi loin que leur volonté et leur
intelligence le permettent, bénéficier de la paix et du bonheur. Si nous choisissons
un système inadapté à la volonté et au niveau intellectuel des personnes,
comment pourraient-elles obtenir la paix et la prospérité"
In
Nakae
CHÔMIN.
Dialogues
politiques entre trois ivrognes. Traduit, présenté et annoté par Christine
LÉVY et Eddy DUFOURMONT.
CNRS
Éditions, Paris, 2008. (Page 132.)
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NOTRE
BON GUSTAVE FAIT UN BEAU CONTREPOINT.
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"[…]
donc tous les régimes se valent.
L’argument
est valable s’il veut signifier que tous les régimes sont imparfaits ; il
porte à faux s’il veut signifier que tous les régimes sont également imparfaits.
Songeons à ceci. Moralement, il se peut que tous les égoïsmes se vaillent. Il
reste cependant que, socialement,
certaines formes d’égoïsme (en particulier celle des hommes dont la volonté de puissance
se déploie à l’intérieur de cadres vitaux comme la famille, la corporation ou
la patrie) demeurent conservatrices et fécondes, tandis que d’autres s’avèrent
essentiellement désorganisatrices et consomptives. Un paysan ― ce type d’humanité
existe encore ! ― que l’avarice incline jour et nuit sur le sol, un chef d’entreprise
dévoré d’activité sont égoïstes. Un financier cosmopolite, un démagogue
corrupteur, un fonctionnaire parasite, un assisté social dont l’unique préoccupation
est de traire au maximum la vache étatique, le sont également. Il ne s’agit pas
de porter sur ces divers égoïsmes un verdict moral, il suffit de constater que
les uns servent l’harmonie et la prospérité collectives et les autres agissent
en sens inverse. Ceci posé, il est facile de comprendre que les institutions
qui tendent à cultiver cet égoïsme anti-social se condamnent par elles-mêmes."
In
Gustave
THIBON.
Diagnostic.
Essai de physiologie sociale. Préface de Gabriel Marcel.
Chapitre
Égoïsme et sens social, page 65.
Librairie
de Médicis, Paris, 1942.
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COMMENTAIRES
PERSONNELS.
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D’abord un mot sur
Nakae CHÔMIN (1847-1901). CHÔMIN a tenté, avec un certain succès, d’introduire
au Japon l’idée démocratique. Il a passé quelques années en France où il a
étudié divers auteurs politiques dont Jean-Jacques ROUSSEAU. Il en a traduit en
chinois classique une partie du Contrat
social. La Bibliothèque chinoise, Éditions des Belles Lettres vient juste
de faire paraître (22 novembre 2018) un livre bilingue (chinois-français)
intitulé Écrits sur Rousseau et les
droits des peuples traduits par Eddy DUFOURMONT et Jacques JOLY.
En
lisant celle de CHÔMIN, j’ai l’impression qu’il s’adresse à l’actuel
Président de la République dont le récent discours (manifestement intelligent
et habile) n’a pas convaincu et pour cause, les Gilets jaunes. Voir une armée
de fonctionnaires fiscaux traquer les messages personnels sur Facebook, obliger
les entreprises à passer par un logiciel d’État pour établir leurs factures,
enregistrées par le fisc, établir des normes inapplicables avec la bienveillante complicité
des parasites de Bruxelles relèvent tout simplement de l’égoïsme anti-social
dont parle THIBON. Que des agriculteurs, des employés, des artisans, défendent
leurs intérêts (en se voyant taxer par les parasites susnommés d’égoïstes anticiviques,
de peste brune, alors qu’ils ne demandent qu’à profiter dans la paix du fruit
de leur travail, comme l’indique CHÔMIN) est amplement justifié. Oh !
Certes, ils n’ont pas fait l’ENA et sans doute ne comprennent-ils pas les lois
économiques comme le prétend un article prétentieux et arrogant du journal Le Monde (Lois qui se sont toutes
révélées incapables de prévoir l’avenir économique ; elles ne font que
décrire le présent, et indiquer quelques tendances). Mais eux, ils nous
fournissent en légumes et fruits, ils transportent les marchandises, ils
réparent les machines à laver et les plomberies déficientes, ils fabriquent des
meubles. Ils sont socialement féconds, ce que ne sont ni les ministres, ni les
députés, ni cette armée malveillante de fonctionnaires fiscaux pour lesquels
chaque citoyen est un fraudeur en puissance. Pendant ce temps, les Facebook,
Amazone, Google et autres grossiums internationaux pompent notre argent et ne
payent pas un centimes d’impôts chez nous. Ne parlons pas de Total. C’est
inacceptable. Tout cela finira mal. Et s’il est vrai que tout agent agit en vue
d’un bien, il est aisé de comprendre que les élites défendent bec et ongle
leurs privilèges souvent indus, en faisant refluer les classes moyennes en périphérie
des métropoles, pas trop loin tout de même, pour qu’ils puissent profiter de
leurs services : ces rejetés en périphérie, ces cantonnés dans les campagnes, on les appelle les Gilets jaunes. Je les soutiens sans réserve (sans cautionner les quelques violences de quelques rares d'entre eux, bien entendu).
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