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Au lieu d’un château fort dressé au
milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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LES PROMESSES DE L’AUBE.
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"En Charente, la porte-fenêtre de mon
bureau est tournée vers l’est. Plein est, disait mon père. Chaque matin à
l’aube, j’ai sous les yeux un grand hêtre et le coin d’une grange. C’est là que
je guette l’arrivée du jour. Dès qu’apparaît derrière les branches la blancheur
timide de l’aube, puis le rose poudreux de l’aurore, je m’arrête d’écrire ou de
lire. Je suis suspendu à ce doux recommencement.
J’essaie d’en goûter chaque minute en regrettant qu’elle soit si brève. Je ne
me suis jamais « habitué » à cette puissance renouvelée qui blanchira
bientôt le ciel."
In
Jean-Claude GUILLEBAUD.
La foi qui reste. (Pae 205.)
L’iconoclaste, Paris, 2017
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CONTREPOINT
DE SAINT RAPHAËL ARNAIZ BARON. (1911-1938 ; moine trappiste)
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"Je
me suis penché à la fenêtre… Le soleil commençait à se lever. Une paix très
grande régnait sur la nature. Tout commençait à s’éveiller, la terre, le ciel,
les oiseaux. Tout, petit à petit, commençait à s’éveiller sous l’ordre de Dieu.
Tout obéissait à ses divines lois, sans plaintes ni sursauts, doucement, avec mansuétude,
aussi bien la lumière que les ténèbres, aussi bien le ciel bleu que la terre
dure couverte de la rosée de l’aube. Que Dieu est bon, pensais-je. Il y a la paix
partout, sauf dans le cœur humain.
Et
délicatement, doucement, Dieu m’enseigna aussi, par cette aube douce et tranquille
à obéir ; une très grande paix remplit mon âme. J’ai pensé que Dieu seul
est bon, que tout est ordonné par lui, que rien n’a de l’importance dans ce que
les hommes font ou disent, et que, pour moi, il ne dit y avoir dans le monde qu’une
chose : Dieu. […]."
In
Écrits
spirituels.
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ET
ENFIN, DE NOTRE TRÈS CHER BERNANOS.
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« Qui
n’a pas vu la route, à l’aube, entre deux rangées d’arbres, toute fraîche,
toute vivante, ne sait pas ce que c’est que l’espérance » [BERNANOS dans Monsieur Ouine. Cité Par Jean-Claude
GUILLEBAUD.]
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COMMENTAIRES
PERSONNELS.
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Tandis
que la nuit tombe, tout au contraire des promesses de l’aube, je regarde de
temps à autre les nouvelles terribles retransmises du site du Figaro, ou par la
Télévision, à propos de la manifestation des Gilets jaunes. Il me paraît
évident que nous vivons la fin d’un monde, un monde où l’état dit démocratique
révèle son vrai visage, celui qu’avait entrevu TOCQUEVILLE, celui d’une
tyrannie molle où quelques responsables politiques qui se drapent dans la
légitimité d’une élection manipulée par les médias et les grands financiers imposent
des vues, des impôts et des taxes, taillées à la mesure des intérêts des
puissants. Je suis littéralement effaré par les mensonges, les approximations,
l’arrogance de monsieur CASTANER. Finalement, je le plains : il est
aveugle, sourd, paralysé.
Heureusement,
il me reste l’aube, il me reste l’espérance, il me reste la certitude de l’amour
que Dieu porte à toutes ses créatures, y inclus le ministre de l’intérieur. Il
me faut faire un effort pour ne pas lui souhaiter de mal. Mais je n’en ai aucun
à faire pour critiquer son discours. En vérité, je crois que nous devons vivre
dans la tempérance, et une certaine frugalité ; nous n’avons aucune
obligation d’obéir en conscience à des ordres injustes et à des mesures coercitives
que rien ne justifient si ce n’est la
volonté de toute puissance de l’État.
Je
désapprouve les violences et les barricades (et je doute que les porteurs de
drapeaux au portrait de Guevara soient des sbires du Rassemblement National),
mais j’approuve sans réserve la révolte populaire contre un régime qui se permet
tant de mépris pour les humbles.
Car celui qui dit qu'il aime Dieu qu'il ne voit pas et n'aime pas ses frères qu'ils voient est un menteur.
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