Tu as 19 ans, Judicaël, l'âge de tous les possibles, la vie qui s'ouvre devant toi, les projets, les amours. Il y a quelques mois, tu as été pris dans une bagarre entre bandes rivales d'un quartier de banlieue. On a tiré des coups de feu. Une balle perdue s'est logée dans ta moelle épinière. Tu es paraplégique ; tu te déplaces en fauteuil roulant.
Ah qu'il est beau ton visage apaisé et souriant ! Comme ta parole est sereine et juste ! Tu n'en veux pas à celui qui t'a si cruellement blessé. Tu n'as pas de haine pour lui qui t'a ravi le mouvement. Tu n'as pas de haine, et tu expliques tranquillement pourquoi au journaliste qui t'interroge. Si tu entretenais ta haine, elle serait contagieuse et ton petit frère, élevé dans ce climat de vengeance circulaire, à son tour deviendrait violent. Tu ne le veux pas, toi qui as été la victime innocente de la violence humaine. Tu pratiques cette vertu éminemment rare qu'est le savoir pardonner. Je t'imagine disciple. Et en effet tu l'es, car le cameraman qui t'a filmé n'a pu dissimuler que tu portais une croix autour du cou .
Honneur à toi Judicaël. Tu as déjà une place dans le Royaume. Puissent les jeunes qui t'ont entendu, t'imiter, et contribuer à la paix dans la cité, dans les cités.
Oui ! Honneur à toi, Judicaël.
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