Madame MORANO soutient donc l'initiative qui consiste à donner des droits au "beaux-parents" d'enfants élevés dans une famille homoparentale. On aurait pu attendre qu'elle argumente son soutien par des éléments de réflexion : le bien de l'enfant par exemple. Pas du tout. L'opposition de madame BOUTIN à ces mesures est, d'après notre Secrétaire d'Etat, passéiste et idéologique, rien moins que cela. Il me semble moi que c'est tout le contraire. Que dit en effet madame MORANO ? Qu'il "faut être de son temps" (ou une formule approchée ; je la prie d'avance de m'excuser si ma citation n'est pas exacte). C'est précisément cette position qui est idéologique. Je ne vois pas en quoi une revendication de privilèges, qui n'est fondée que sur le désir de se voir reconnaître un statut équivalent à celui des familles recomposées, ou des familles ordinaires (je n'ose plus utiliser le mot normal, tant je crains de me faire agresser par les esprits politiquement corrects), et non pas sur le bien de l'enfant, doit être prise en compte par les pouvoirs publics. Il n'est pas nécessaire de légiférer. Il suffit que les "parents" se mettent d'accord entre eux pour partager l'autorité. Quel serait le bien de l'enfant, déjà privé de la figure de son père ou de sa mère ? Comment pourra-t-il développer une affectivité et une sexualité épanouissantes dans une situation de confusion des rôles et des sexes ? Aucune étude sérieuse n'a été conduite, à ma connaissance, sur l'interaction de l'homoparentalité et du développement psychique d'un enfant. Avant de penser à de possibles électeurs, il me paraît convenable de penser à ceux que visent la mesure, les enfants, qui eux ne peuvent parler (et c'est même ce qui leur vaut le nom d'enfant : infari, ne pas pouvoir parler en latin). Madame MORANO pense faux. Il faut prendre garde à ne pas trop éloigner la loi humaine de la loi de la nature. On m'objectera qu'il n'y a pas de nature qui tienne dans le cas de l'homme qui n'est que produit de la culture. C'est d'une imbécillité rare. Un jour viendra et il n'est pas loin, où coupé de tout désir du beau, du bien et du vrai, l'homme sera VRAIMENT réduit à ce que certains philosophes modernes présentent comme une certitude : un animal à peine supérieur. Ce jour, on pourra tuer les vieillards qui nous gênent et coûtent chers, éliminer les handicapés, laisser crever les pauvres. Car je ne vois pas pourquoi il faudrait s'en préoccuper si nous ne sommes que de paquet de pulsions, d'instincts et de désirs primaires.
Mais quand même une question : d'où nous viennent les interdits du meurtre, de l'inceste, du vol ? Ce sont là de vraies questions, et ce n'est pas une loi idiote qui les balaiera par un vote mou, démagogique, et dépourvu de vision anthropologique saine.
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