Il vous souvient, j'espère, que j'avais été déçu par la réaction de monsieur MIGAUD ; le Président de la Commission des Finances de l'Assemblée disait en effet ceci : "En entrant au capital de BNP-Paribas au moment où l'action valait 27,24 euros et en en sortant au moment où elle vaut 58,20 euros, le gouvernement s'est privé d'une plus-value de 113E % et d'un montant de 5,8 milliards d'euros". J'avais fait remarquer que l'Etat n'était pas entré dans le capital de cette banque, mais qu'il lui avait consenti un prêt avec intérêt, et que, par conséquent, la remarque était dépourvue de toute portée.
Voici ce que je lis, sous la plume d'Eric LAMARQUE, professeur à l'Université de BORDEAUX IV (appellation administrative et ridicule d'une Université qui doit avoir un nom autrement moins arithmétique et qui pourrait être Université Michel de Montaigne) ; il répondait à la question d'un journaliste (L'Etat aurait-il dû faire une plus-value plus importante dans l'opération ? Il s'agissait du remboursement des facilités consenties par l'Etat à la banque BNP-Paribas) :
"Il est facile de dire que l'Etat aurait mieux fait de prendre des participations au capital pour réaliser ses plus-values. Au moment où la décision a été prise, personne n'était capable de prédire où la baisse pourrait s'arrêter. Prendre des participations aurait été un risque énorme."
Je revendique l'antériorité de la remarque, et je vais de ce pas demander mon inscription au Cercle de l'Entreprise, au nom duquel s'exprimait le Professeur LAMARQUE dans le numéro 536, du journal gratuit Direct matin du vendredi 9 octobre. Ce Cercle est un club de réflexion qui regroupe ving-cinq professeurs des Universités. Pour les avoir fréquentés longtemps, je sais que la qualité de professeur des Universités n'est pas un gage d'impartialité, mais tout de même, il y a chez mes chers collègues un niveau de réflexion intéressant. Peut-être qu'ils accepteront un biocrate dans leur groupe d'économocrates ?
Je me permet de glisser cette petite notule dans mes billets quotidiens pour répondre à Olibrius qui eût préféré que l'Etat participât au Capital.
4 commentaires:
eh bien, olibrius persiste et signe. Deux cas de figure: 1/la banque fait faillite(ce qui aurait été absolument inimaginable car les banques n'étaient pas tellement en mauvaise situation), dans ce cas l'état se devait -en tant qu'actionnaire majoritaire- de sauver les économies des petites et des milliers d'emploi (c'est ce qu'il a d'ailleurs fait) et2/ les banques revenaient dans des périodes de bénéfices et donc l'état pouvait réaliser (mais ce n'était pas obligatoire) ses bénéfices.
Le plus important -pour moi- est que si l'état était devenu actionnaire majoritaire, il aurait pu empécher aux mauvaises affaires de recommencer (bonus scanfaleux - bénéfices basés sur de la richesse virtuelle et non pas réelle, etc...).Je me demande bien pourquoi l'état se plaint maintenant des banques qui ne veulent pas se réguler!!!
La proposition, de prise de participation de l'état dans le capital des banques en difficultés, du sieur Olibrius a du sens en termes économico-financiers mais heurte la problématique idéologique étatisation versus privatisation, ou gauche droite. C'est donc la stratégie politique qui a été retenue par notre Président avec comme contrepartie une inefficacité avérée pour la moralisation des pratiques financières douteuses évoquées par PP et Olibrius.
Quant aux propos du cercle Bordelais ils sont pour le moins étonnants de la part d'un spécialiste : l'objectif de l'état étant de toutes façons d'éviter la faillite de la banque !
Ah cher Olibrius, voilà le noeud du probléme; Votre développement et contraire à l'esprit de la liberté et des responsabilités. L'état majoritaire ? ça se termine aussi comme feu le crédit lyonnais à faire payer le contribuable, mais P.P expliquera mieux que moi le système libéral et le système socialiste.
Le scandaleux exemple du Crédit lyonnais montre que l'état n'est en rien capable de diriger quoi que ce soit au titre d'entrepreneur. Je rappelle que le contribuable a dû rembourser près de 45 milliards d'euros de pertes engendrées par la désastreuse gestion de ce fleuron bancaire qu'était le crédit lyonnais avant sa nationalisation, et ce via une société de désaisissement ; il n'est pas sûr que toute la dette ait été apurée aujourd'hui. La faillite de BNP-Paribas était parfaitement envisageable (Olibrius ne le nie pas), et la bonne vache à lait qu'est l'état, c'est à dire les contribuables, aurait dû doublement payer : une fois pour la participation au capital, un capital évaporé, l'autre fois pour renflouer les fonds propres. Il est alors probable que les déposants auraient accourus au guichet de leur banque pour retirer leurs dépôts sous la forme de liquidités que ladite banque n'auraient pas possédées ; elle n'eût pas été en faillite sinon. On aurait eu une situation à l'argentine : des kilomètres de queues pour récupérer des clopinettes. Les arguments présentés par Olibrius ne me semblent donc pas de nature à me faire changer d'avis : les bonus et les bénéfices fondés sur la richesse virtuelle auraient continué comme par le passé (au moins pour le deuxième aspect des choses, les bénéfices virtuels), car le propre des banques c'est de prêter de l'argent qui n'a aucune contrepartie en termes de liquidités ou de biens produits au moment du prêt. J'ajoute que par la loi, il est possible de réglementer les bonus, en les plafonnant.
Je veux bien que la décision ait été prise pour des raisons de prêter idéologiques. Mais en l'occurrence elle me semble parfaitement adaptée à la réalité. J'aimerais, chers lecteurs, que vous me citassiez une entreprise nationalisée qui fait des bénéfices, EDF mis à part, et peut-être la Poste
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