Si vous avez du temps et le goût des textes anciens ou antiques, lisez l'ouvrage de PLUTARQUE Sur les délais de la justice divine dans la punition des coupables (traduction de Joseph de MAISTRE), publié bien longtemps avant par AMYOT sous le titre Pourquoy (sic) la justice divine diffère quelquefois la punition des maléfices.
J'utilise ici la version de Joseph de MAISTRE. Au chapitre XIII, PLUTARQUE note :
"Considérons maintenant si quelques nations grecques n'ont pas adopté avec beaucoup de raison la loi égyptienne qui ordonne que 'si une femme enceinte est condamnée à mort, on suspende le supplice jusqu'à sa délivrance' ; maintenant, au lieu d'une femme qui a conçu matériellement, imaginons un coupable qui porte dans le fond de son âme une bonne action, une grande pensée, un conseil salutaire, une invention utile : ne préfèrera-t-on pas, d'une commune voix, la clémence qui laisse mûrir et naître ces fruits de l'intelligence, à la justice précipitée qui les aurait fait avorter ? Jusqu'ici la comparaison est exacte : elle devient fausse ensuite, mais c'est au profit de la vérité ; car cet enfant que la mère condamnée doit mettre au monde, ne peut lui-même sauver sa mère dont le sort est décidé ; au lieu que cette bonne action que Dieu voit dans l'avenir, sera pour le coupable un mérite qui aura la force d'adoucir le supplice, peut-être même de le prévenir. Comment donc la suprême bonté pourrait-elle annuller (sic) ce mérite en le prévenant par une punition précipitée ?"
Le hasard a voulu que je trouve récemment un livre sur le "Châtiment des Révolutionnaires". Vous trouverez ci-dessous, classés par ordre des départements d'origine le sort des députés régicides de la Convention ; quelquefois, les noms sont suivis d'une autre mention comme "bannissement" ou "réclusion". Dans ce cas ces députés n'ont pas voté en faveur de la mort de Louis XVI. Si je vous donne cette liste, c'est pour montrer comment une Révolution, la française en particulier, dévore ses enfants. Dans un premier mouvement, on ne peut s'empêcher de penser que ces fanatiques ont reçu le juste châtiment de leur iniquité. Mais en vérité, on ne peut que pleurer tant de sang versé au nom de la démocratie et de la liberté. Je la donne pour que vous ayez une documentation irréfutable et factuelle, et non pas une vague idée de ce fut la terreur qui régnait aussi sur la Convention. Il est assez étonnant qu'aucune réflexion n'ait été faite et enseigné à nos collégiens et lycéens sur cet aspect universel de toutes les révolutions.
Sort de quelques députés ayant voté la mort de Louis XVI et de quelques autres ayant voté le bannissement ou la réclusion. La liste ne semble pas exhaustive. Elle est donnée par ordre alphabétique des départements desquels provenaient ces élus. Vous constaterez que 31 départements ont vu leur représentant condamné à mort. Les plus gros contingents de victimes étaient les élus de la Gironde, de Paris, des Bouches-du-Rhône, puis l'Eure-et-Loir et le Puy-de-Dôme.
Saint-Just (Aisne). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Condorcet (Aisne). — S'est empoisonné dans la prison du
Bourg-la-Reine, près Paris.
Rabaud Saint-Etienne (Aube). — Guillotiné le 15 décembre 1793.
Jean Duprat (Bouches-du-Rhône). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Rebecquy (Bouches-du-Rhône). — S'est noyé à Marseille en 1793.
Barbaroux (Bouches-du-Rhône). — Guillotiné à Bordeaux le 7 messidor an II.
Gasparin (Bouches-du-Rhône). — Ce martyr de la liberté est mort d'indigestion à Toulon.
Rovère (Bouches-du-Rhône). — Mort à Cayenne en 1798.
Deperret (Bouches-du-Rhône) : la réclusion. — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Fauchet (Calvados) : la détention. — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Cussy(Calvados). — Guillotiné le 15 novembre 1793.
Bazire (Côte d'Or). — Guillotiné le 15 avril 1794.
Hugyes (Creuse). — Guillotiné le 6 octobre 1796.
Buzot (Eure). — Trouvé dans un champ, dévoré par des oiseaux de proie (suicide, mort à saint-Magne [Gironde] en 1794).
Duroy (Eure). — Condamné à mort par une commission militaire le 16 juin 1795. Il s'est poignardé après la lecture de son jugement ; n'étant pas mort de ses blessures il a été exécuté le même jour.
Lacroix (Eure-et-Loir) — Guillotiné le 5 avril 1794.
Brissot (Eure-et-Loir) — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Pétion (Eure-et-Loir) — Trouvé dans un champ, dévoré par des oiseaux de proie (suicide, mort à Saint-Émilion en 1794).
Rabaut-Pommier (Gard). — Guillotiné le 16 décembre 1793.
Desazy (Haute-Garonne). — Guillotiné le 5 avril 1793.
Vergniaud (Gironde). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Guadet (Gironde). — Guillotiné le 23 juin 1794.
Gensonné (Gironde). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Grangeneuve (Gironde) : La réclusion — Guillotiné le 20 décembre 1793.
Ducos (Gironde). — Guillotiné le 30 octobre 1793.
Boyer-Fonfrède (Gironde). — Guillotiné le 31A octobre 1793.
Lacaze (Gironde) : La réclusion. — Guillotiné le 30 octobre 1793.
Duval (Hérault). — S'est tué.
Fabre (Hérault). Tué le 12 janvier 1794.
Chabot (Loir-et-Cher). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Coustard (Loire-Inférieure) : La réclusion. — Guillotiné le 7 novembre 1793.
Delaunay (Maine-et-Loire). — Exécuté en l'an II.
Charles Charlier (Maine-et-Loire). — S'est suicidé en 1797.
Sallès (Meurthe) : La détention. — Guillotiné à Bordeaux le 19 juin 1794.
Lehardy (Morbihan) : La détention. — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Gillet (Morbihan) : La détention. — Tué par Le Cat.
Anacharsis Clootz (Oise). — Guillotiné le 24 mars 1794.
Dufriche-Valazé (Orne). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Robespierre (Paris). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Danton (Paris). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Collot d'Herbois (Paris) — Déporté en Guyane. Mort là-bas dans des affreuses angoisses, torturé par le remord. Pour aller plus vite dans sa besogne de tueur à Lyon, il utilisait des canons de marine contre les condamnés.
Manuel (Paris) : La détention. — Guillotiné le 14 novembre 1793.
Camille Desmoulins (Paris). — Guillotiné le 5 avril 1794 (en même temps que Danton).
Billaud-Varennes (Paris). — Déporté en Guyane. Refuse l'amnistie de Bonaparte (!). Passe en Haïti au retour des Bourbons. Meurt à Port-au-Prince (!) en 1819.
Marat (Paris). — Tué par Charlotte Corday le 14 juillet (eh oui !) 1793.
Fabre d'Églantine (Paris). — Guillotiné le 5 avril 1794 (l'inventeur du calendrier républicain était un concussionnaire notoire).
Osselin (Paris). — Guillotiné le 27 juin 1794.
Robespierre le jeune (Paris). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Louis-Philippe dit Égalité, duc d'Orléans (Paris). — Guillotiné le 7 novembre 1793.
Duquesnoy (Pas-de-Calais) — S'est suicidé par le poignard.
Lebas (Pas-de-Calais) — S'est suicidé.
Couthon (Puy-de-Dôme). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Romme (Puy-de-Dôme). — Condamné à mort par la Convention thermidorienne, se suicide en 1795.
Soubrany (Puy-de-Dôme). — Guillotine en 1795, après une tentative de suicide pour échapper à l'exécution voulue par la Convention thermidorienne.
Féraud (Hautes-Pyrénées). — Assassiné dans la Convention le 20 mars 1793.
Biroteau (Pyrénées-Orientales). — Guillotiné à Bordeaux le 14 octobre 1793.
Cusset (Rhône-et-Loire). — Fusillé le 10 octobre 1796.
Javogue fils (Rhône et-Loire) . — Fusillé le 9 octobre 1796.
Phélipeaux (Sarthe). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Gorsas (Oise). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Héraut de Séchelles (Seine-et-Oise). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Teillier (Seine-et-Marne). — S'est tué le 17 septembre 1795.
Duchastel (Deux-Sèvres) : Le bannissement — Guillotiné le 30 octobre 1793.
Sillery (Somme) : La détention — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Lasource (Tarn). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Lesterpt-Beauvais (Haute-Vienne). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Maure aîné (Yonne). — S'est tué.
Lepelletier Saint-Fargeau (Yonne). — Tué le 20 janvier 1793 au Palais Royal.
Boileau (Yonne). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Bourbotte (Yonne). — Guillotiné le 15 juin 1795.
J'utilise ici la version de Joseph de MAISTRE. Au chapitre XIII, PLUTARQUE note :
"Considérons maintenant si quelques nations grecques n'ont pas adopté avec beaucoup de raison la loi égyptienne qui ordonne que 'si une femme enceinte est condamnée à mort, on suspende le supplice jusqu'à sa délivrance' ; maintenant, au lieu d'une femme qui a conçu matériellement, imaginons un coupable qui porte dans le fond de son âme une bonne action, une grande pensée, un conseil salutaire, une invention utile : ne préfèrera-t-on pas, d'une commune voix, la clémence qui laisse mûrir et naître ces fruits de l'intelligence, à la justice précipitée qui les aurait fait avorter ? Jusqu'ici la comparaison est exacte : elle devient fausse ensuite, mais c'est au profit de la vérité ; car cet enfant que la mère condamnée doit mettre au monde, ne peut lui-même sauver sa mère dont le sort est décidé ; au lieu que cette bonne action que Dieu voit dans l'avenir, sera pour le coupable un mérite qui aura la force d'adoucir le supplice, peut-être même de le prévenir. Comment donc la suprême bonté pourrait-elle annuller (sic) ce mérite en le prévenant par une punition précipitée ?"
Le hasard a voulu que je trouve récemment un livre sur le "Châtiment des Révolutionnaires". Vous trouverez ci-dessous, classés par ordre des départements d'origine le sort des députés régicides de la Convention ; quelquefois, les noms sont suivis d'une autre mention comme "bannissement" ou "réclusion". Dans ce cas ces députés n'ont pas voté en faveur de la mort de Louis XVI. Si je vous donne cette liste, c'est pour montrer comment une Révolution, la française en particulier, dévore ses enfants. Dans un premier mouvement, on ne peut s'empêcher de penser que ces fanatiques ont reçu le juste châtiment de leur iniquité. Mais en vérité, on ne peut que pleurer tant de sang versé au nom de la démocratie et de la liberté. Je la donne pour que vous ayez une documentation irréfutable et factuelle, et non pas une vague idée de ce fut la terreur qui régnait aussi sur la Convention. Il est assez étonnant qu'aucune réflexion n'ait été faite et enseigné à nos collégiens et lycéens sur cet aspect universel de toutes les révolutions.
Sort de quelques députés ayant voté la mort de Louis XVI et de quelques autres ayant voté le bannissement ou la réclusion. La liste ne semble pas exhaustive. Elle est donnée par ordre alphabétique des départements desquels provenaient ces élus. Vous constaterez que 31 départements ont vu leur représentant condamné à mort. Les plus gros contingents de victimes étaient les élus de la Gironde, de Paris, des Bouches-du-Rhône, puis l'Eure-et-Loir et le Puy-de-Dôme.
Saint-Just (Aisne). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Condorcet (Aisne). — S'est empoisonné dans la prison du
Bourg-la-Reine, près Paris.
Rabaud Saint-Etienne (Aube). — Guillotiné le 15 décembre 1793.
Jean Duprat (Bouches-du-Rhône). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Rebecquy (Bouches-du-Rhône). — S'est noyé à Marseille en 1793.
Barbaroux (Bouches-du-Rhône). — Guillotiné à Bordeaux le 7 messidor an II.
Gasparin (Bouches-du-Rhône). — Ce martyr de la liberté est mort d'indigestion à Toulon.
Rovère (Bouches-du-Rhône). — Mort à Cayenne en 1798.
Deperret (Bouches-du-Rhône) : la réclusion. — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Fauchet (Calvados) : la détention. — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Cussy(Calvados). — Guillotiné le 15 novembre 1793.
Bazire (Côte d'Or). — Guillotiné le 15 avril 1794.
Hugyes (Creuse). — Guillotiné le 6 octobre 1796.
Buzot (Eure). — Trouvé dans un champ, dévoré par des oiseaux de proie (suicide, mort à saint-Magne [Gironde] en 1794).
Duroy (Eure). — Condamné à mort par une commission militaire le 16 juin 1795. Il s'est poignardé après la lecture de son jugement ; n'étant pas mort de ses blessures il a été exécuté le même jour.
Lacroix (Eure-et-Loir) — Guillotiné le 5 avril 1794.
Brissot (Eure-et-Loir) — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Pétion (Eure-et-Loir) — Trouvé dans un champ, dévoré par des oiseaux de proie (suicide, mort à Saint-Émilion en 1794).
Rabaut-Pommier (Gard). — Guillotiné le 16 décembre 1793.
Desazy (Haute-Garonne). — Guillotiné le 5 avril 1793.
Vergniaud (Gironde). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Guadet (Gironde). — Guillotiné le 23 juin 1794.
Gensonné (Gironde). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Grangeneuve (Gironde) : La réclusion — Guillotiné le 20 décembre 1793.
Ducos (Gironde). — Guillotiné le 30 octobre 1793.
Boyer-Fonfrède (Gironde). — Guillotiné le 31A octobre 1793.
Lacaze (Gironde) : La réclusion. — Guillotiné le 30 octobre 1793.
Duval (Hérault). — S'est tué.
Fabre (Hérault). Tué le 12 janvier 1794.
Chabot (Loir-et-Cher). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Coustard (Loire-Inférieure) : La réclusion. — Guillotiné le 7 novembre 1793.
Delaunay (Maine-et-Loire). — Exécuté en l'an II.
Charles Charlier (Maine-et-Loire). — S'est suicidé en 1797.
Sallès (Meurthe) : La détention. — Guillotiné à Bordeaux le 19 juin 1794.
Lehardy (Morbihan) : La détention. — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Gillet (Morbihan) : La détention. — Tué par Le Cat.
Anacharsis Clootz (Oise). — Guillotiné le 24 mars 1794.
Dufriche-Valazé (Orne). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Robespierre (Paris). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Danton (Paris). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Collot d'Herbois (Paris) — Déporté en Guyane. Mort là-bas dans des affreuses angoisses, torturé par le remord. Pour aller plus vite dans sa besogne de tueur à Lyon, il utilisait des canons de marine contre les condamnés.
Manuel (Paris) : La détention. — Guillotiné le 14 novembre 1793.
Camille Desmoulins (Paris). — Guillotiné le 5 avril 1794 (en même temps que Danton).
Billaud-Varennes (Paris). — Déporté en Guyane. Refuse l'amnistie de Bonaparte (!). Passe en Haïti au retour des Bourbons. Meurt à Port-au-Prince (!) en 1819.
Marat (Paris). — Tué par Charlotte Corday le 14 juillet (eh oui !) 1793.
Fabre d'Églantine (Paris). — Guillotiné le 5 avril 1794 (l'inventeur du calendrier républicain était un concussionnaire notoire).
Osselin (Paris). — Guillotiné le 27 juin 1794.
Robespierre le jeune (Paris). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Louis-Philippe dit Égalité, duc d'Orléans (Paris). — Guillotiné le 7 novembre 1793.
Duquesnoy (Pas-de-Calais) — S'est suicidé par le poignard.
Lebas (Pas-de-Calais) — S'est suicidé.
Couthon (Puy-de-Dôme). — Guillotiné le 28 juillet 1794.
Romme (Puy-de-Dôme). — Condamné à mort par la Convention thermidorienne, se suicide en 1795.
Soubrany (Puy-de-Dôme). — Guillotine en 1795, après une tentative de suicide pour échapper à l'exécution voulue par la Convention thermidorienne.
Féraud (Hautes-Pyrénées). — Assassiné dans la Convention le 20 mars 1793.
Biroteau (Pyrénées-Orientales). — Guillotiné à Bordeaux le 14 octobre 1793.
Cusset (Rhône-et-Loire). — Fusillé le 10 octobre 1796.
Javogue fils (Rhône et-Loire) . — Fusillé le 9 octobre 1796.
Phélipeaux (Sarthe). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Gorsas (Oise). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Héraut de Séchelles (Seine-et-Oise). — Guillotiné le 5 avril 1794.
Teillier (Seine-et-Marne). — S'est tué le 17 septembre 1795.
Duchastel (Deux-Sèvres) : Le bannissement — Guillotiné le 30 octobre 1793.
Sillery (Somme) : La détention — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Lasource (Tarn). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Lesterpt-Beauvais (Haute-Vienne). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Maure aîné (Yonne). — S'est tué.
Lepelletier Saint-Fargeau (Yonne). — Tué le 20 janvier 1793 au Palais Royal.
Boileau (Yonne). — Guillotiné le 31 octobre 1793.
Bourbotte (Yonne). — Guillotiné le 15 juin 1795.
9 commentaires:
14 oct 20h45
Je découvre pas mal de choses ces temps ci grâce aux billets: la signification réelle de la Révolution - l'univers d'un maître influent de notre passé récent finalement.
A Roparzh >
Réponse à votre commentaire du 12 octobre:
Merci pour votre apport concernant l’origine de ON : naturellement elle m’a, comme on dit dans ces cas-là, interpellée. Sans vouloir rejeter de prime abord votre explication que je découvre avec beaucoup d’intérêt, je me livre à une recherche de ci, de là, sur cette question que je croyais définitivement close, une recherche de ce fait d’autant plus passionnante.
En premier lieu, j’ai tenté de retrouver le texte dans lequel J. de M. a exprimé cet avis : comme je connais vraiment très peu cet homme, je suis restée évidemment en panne devant toute son œuvre. Quel que soit le résultat de mon exploration, j’aurais au moins appris à connaître un penseur auquel je vais certainement consacrer du temps cet hiver. (Si vous voulez me transmettre les références, j’en serai contente)
J’ai consulté différents dictionnaires en vain.
Je me suis tournée alors vers les spécialistes de linguistique de la Faculté des Lettres de Strasbourg : un mail adressé ce soir à 2 Maîtres de conférences en sémantique lexicale et en morphologie dérivationnelle et au Professeur Jean-Christophe Pellat, sans doute l’un des meilleurs grammairiens actuels. (Auteur de la Nouvelle Histoire de la Grammaire française et coauteur de la Grammaire méthodique en 2004).
J’attends leur réponse avec impatience – que je vous communiquerai aussitôt. Si rien ne vient : tant pis > j’en resterai au statu quo : chacun avec son étymologie.
Chère Fourmi,
J'aurais encore beaucoup de mensonges et d'hypocrisie à révéler à mes lecteurs en ce qui concerne la Révolution. Il y a une association qui s'étrangle de fureur parce que le Roi Louis XVIII a exilé un certain nombre de régicides qui avaient échappé à la guillotine de leurs pairs. Au moins eux, ils n'ont pas été tués par un régime qui aurait eu toutes les raisons de se venger.
Je reparlerai aussi d'une anecdote très curieuse et que personne ne semble connaître, sur le commanditaire des premières messes pour le repos de l'âme de Louis XVI. Je vous présenterai l'avis de la très républicaine madame ROLAND, guillotinée, elle aussi, sur la Révolution. Et une foultitude de choses encore.
Mais demain, j'en resterai sur la démocratie et ce qu'il est possible d'en attendre.
Je vous conseille tout à fait la lecture de Joseph de MAISTRE. Il y a des pages fulgurantes ; notre bon Comte fait un portrait de Voltaire absolument fabuleux.
La suite donc dans les prochains billets.
Amitiés
A Fourmi :
l'étymologie de "ON" que je vous mentionne apparaît dans la
note XXVII au deuxième
entretien dans les Soirées de Saint-Petersbourg (les notes autour contiennent par ailleurs
une foule de considérations étymologiques passionantes). J'ajouterais aux
explications de Joseph de Maistre que si son étymologie de "ON" est correcte,
alors ce qui s'est passé en français est identique à ce qui s'est passé
en anglais ("one") et en breton ("unan") et dans beaucoup d'autres langues, sans
doute.
A propos d'étymologie, savez-vous que l'étude étymologique de la langue
française est complètement écrasée en France par les arrières-pensées
politiques ? C'est ainsi que toute étymologie doit être gréco-romaine ; éventuellement
germanique, mais surtout pas (quelle horreur!) celtique. Pourtant, le caractère
celtique de la langue française, qui la différencie fortement des autres langues
latines, est évident pour les spécialistes : la transformation du son "ou" ("u" latin)
en notre "u" (inconnue aussi bien dans les autres langues latines que dans
les langues germaniques), la postposition de "ci" ou "là" dans "cet homme-ci" (idem) qui
n'est rien d'autre que la typiquement celtique "répétition du génitif", etc.
Amicalement,
E. D.
Mon cher PP
Est-ce que je vous fusille ou est-ce que je vous guillotine?
J'hésite encore cher Olibrius. Je crois que la fusillade est plus concupiscible mais moins expéditive que la guillotine ! J'hésite vraiment. Vous n'auriez pas une autre solution à me proposer ?
A destination de Roparzh :
c'est à l'abbé Grégoire, curé d'Embermesnil en Lorraine, scandaleux évêque constitutionnel de Blois, hôte insigne du Panthéon (Ô étymologie grecque !), que nous devons la persécution des langues régionales en France. La Révolution a été particulièrement cruelle avec les bretons. (J'aurai l'occasion de vous parler du sort du clergé dans les diocèses de Quimper et Léon, du temps de "la régénération républicaine".) Ils n'avaient qu'un tort, c'est de croire, et de croire en la divinité de Jésus. J'ai eu l'occasion, lorsque j'étais adolescent, de rencontrer une vieille bretonne, en costume. Je raconterai un jour ce que cette femme nous a dit, et que de ma vie je n'ai oublié.
Les Français ont la mémoire rendue courte par "l'Education Nationale". Ils oublient que leur pays était la Gaule, et que tous les pays habités par des peuples de langues celtiques ont gardé quelque chose de cette origine : Pays de Galles, Galatie, Valachie, Galice, Galicie, et sans doute d'autres régions d'Europe (d'où le nom de gaëlique donné à l'un des rameaux des langues celtiques). Nous avons préféré "France", en quoi certes je me reconnais ; mais j'ai un faible pour les premiers occupants de mon pays... Nous voulons bien d'Asterix,et d'Obelix, un bon gros franchouillard qui aime la bonne chair et courtise la jolie Bonnemine, mais nous renions une partie de notre origine : schizophrénie toujours. Mais Lady McBeth l'a dit : "Tous les parfums de l'Arabie ne pourraient effacer la tache de sang que j'ai sur les mains" (Je cite de mémoire ; la chose est donc très approximative). Et le sort réservé jadis aux Bretons - qui curieusement semblent avoir complètement oublié - n'est rien d'autre qu'un ethnocide.
Cher PP
1/ l'abbé Grégoire est bien celui qui est actuellement au Panthéon. Aux hommes bien nés....
2/ Obélix courtise peut-être Bonnemine, mais il se l'est fait enlever par un autre...
Alors vive la France... et les joueurs d'accordéon, encore que on pourrait dire dans ce cas les joueurs de binious.
je suis très agréablement surpris de voir M. POINDRON que vous semblez
n'être pas complètement ignorant en ce qui concerne la Bretagne. Qu'une grande
nation en écrase une petite, c'est somme toute assez courant ; l'Angleterre protestante
a fait à l'Irlande catholique un peu ce que la France a fait à la Bretagne. La grande
différence entre les deux cas, c'est que de grands écrivains anglais
comme CHESTERTON ont connu, apprécié,
aimé l'Irlande, alors qu'aucun écrivain français célèbre,
même catholique, n'a compris grand-chose
à la Bretagne, et que très peu se sont élevés au-dessus de l'ignare
"Les combinaisons intellectuelles des bretons sont aussi pauvres que celles de
sauvages d'Amérique" de Balzac ou de stéréotypes niais comme celui
de Bécassine.
Amicalement,
E. D.
Oui, cher lecteur, j'aime et je connais (n'est-ce pas deux aspects complémentaires d'une même passion de l'âme ?) la Bretagne. Je suis absolument stupéfié de voir que les Bretons ont viré à gauche, malgré les avanies que Paris leur a fait subir depuis si longtemps. J'y vois la main du clergé progressiste qui domina pendant un temps l'église de France. Hélas, après avoir perdu la "classe ouvrière" au XIXe siècle, il a perdu au XXe le monde paysan, et il a fini par lasser les bourgeois catholiques, ceux qui donnaient leur argent de bon coeur, ainsi que leur fils et filles comme prêtres ou religieuses. Il a oublié que Dieu na fait pas acception des personnes, et qu'un bourgeois vaut tout comme un ouvrier, pas plus certes, mais pas moins. C'est cela la fraternité en Christ. Pas une division marxiste en "classes" qui nous a valu une désastreuse action catholique, fort heureusement agonisante. Car en Jésus-Christ, il n'y a plus ni homme libre ni esclave, mais des frères.
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