Non, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
Je n'introduirai pas notre devise quotidienne, tant il est devenu évident que c'est de courage que nous devons témoigner. Et le courage consiste AUSSI a dire ce que l'on croit juste, en accord avec sa conscience pour les hommes droits, et avec les prescriptions évangéliques pour ceux qui se réclament de JESUS.
C'est pourquoi dans les commentaires de ce billet qui n'a pas tout à fait la structure habituelle, je ne donnerai pas d'informations sur les actes de résistance, mais mon avis sur des situations que je trouve dangereuses.
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1. La citation du jour.
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On revient toujours à ses premières amours, et c'est la raison pour laquelle je vais citer, aujourd'hui encore, mon cher Georges BERNANOS et sa France contre les robots. Il n'est pas vrai, dit-il en substance dans le passage d'où j'ai extrait la citation, que la France ait été asservie par la monarchie, que les libertés aient par elle été brimées, et la pauvreté se soit répandue à cause d'elle comme une lèpre dans le pauvre peuple :
"Pourquoi dès lors, dit BERNANOS, essayer de nous faire croire qu'elle est sortie des enfers de la misère ? L'Allemand WAHL conclut ainsi son livre : 'Les quarante années qui précédèrent la Révolution furent une époque de formidables progrès'. Dans ses Recherches sur la population de la France MENANCE écrit en 1788 : "Depuis quarante ans le prix du blé a diminué et les salaires augmentent". De 1763 à 1789, les chiffres du commerce intérieur avaient doublé. De 1737 à 1787, cinquante mille kilomètres de routes avaient été construits. 'On peut compter, disait NECKER, que le produits des droits de consommation augmente de deux millions pas an'. La France compte des savants comme LAVOISIER, GUYTON, MORVEAU, BERTHOLLET, MONGE, LAPLACE, LAGRANGE, DAUBENTON, LAMARCK, JUSSIEU ; le bateau à vapeur de JOUFFROY d'ABANS navigue sur le Doubs, Philippe LEBON découvre le gaz d'éclairage, les frères MONTGOLFIER l'aérostat. TURGOT fait décréter le libre commerce des grains en 1774. En 1777, la liberté de culte est proclamée. En 1776, on crée le Mont-de-Piété, pour le prêt sur gage, au taux le plus modéré, trois pour cent. Un peu plus tard, le Roi réorganise le service des postes, et décide que le secret des lettres sera respecté, même par les officiers de justice - réforme que la Convention Nationale ne put et n'osa pas maintenir..."
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2. Commentaires.
(a)Première partie.
Examinons, très chers et improbables lecteurs, la situation actuelle, sous la forme de quelques questions. Le prix des denrées alimentaires a-t-il baissé depuis 40 ans ? Les salaires ont-ils augmenté à due proportion des richesses produites par le travail des Français ? Les rentrées fiscales imputables à l'augmentation de la consommation ont-elles augmenté ces dernières années, autrement que par le biais d'une augmentation de la TVA ? Le taux des emprunts est-il voisin de zéro (comme il devrait l'être par comparaison avec la situation de l'époque pré-révolutionnaire) ? La France gagne-t-elle des places dans la compétition scientifique internationale (au lieu de quatre Universités classées dans les 100 premières universités mondiales il y a un an, nous sommes passés à deux, et encore dans la queue du peloton) ? Le secret des correspondances et des échanges privés est-il garanti ? (voir la mesure prise à l'encontre du Président SARKOZY dont ces pauvres teigneux ont pris l'initiative : des écoutes téléphoniques uniquement destinées à jeter la suspicion sur un rival potentiel ! ) ? Combien de kilomètres d'autoroutes avons-nous construits en quarante ans, au regard des 50.000 km de routes construites en 1737 et 1787 ? Quelle liberté réelle accordée aux cultes quand on impose aux fidèles d'obéir à des lois qui offensent leur conscience et ne contribuent en rien au bien commun, à la survie ou à la vie des plus pauvres, mais satisfont des groupuscules minoritaires détenteurs du pouvoir financier et médiatique ?
Pourquoi observe-t-on ce bouillonnement dans le pays le plus peuplé et le plus puissant d'Europe, qu'est la France du XVIIIe siècle ? Pourquoi le Français est-il alors la langue qui s'impose dans le domaine de la culture, de la diplomatie ou du commerce ? Ce ne sont ni VOLTAIRE, ni DIDEROT, ni ces gestionnaires du ministère de la parole appelés "philosophes" (on se demande pourquoi) qui sont à l'origine d'un mouvement commencé bien avant qu'ils ne sévissent. Ils n'ont pas ou peu glorifié les savants, les routes, la libération du commerce. Ils ont exalté des idées qui satisfaisaient grandement leur ego, mais ce n'était que des idées, quand bien même certaines d'entre elles eussent été justes, et leur bouffigue se trouvait gonfler des remous qu'ils provoquaient par leur faciles railleries.
Par quelle fatalité, ce pays qui devrait compter plus de 140 millions d'habitants si la démographie pré-révolutionnaire avait continué sur sa lancée, n'en compte-il que moins de la moitié aujourd'hui ?
Ce sont de véritables questions. Il revient à chacun de tenter d'y répondre.
Le danger de cette situation (mensonge d'état, contrôle des opinions et des consciences), c'est le totalitarisme, la dictature de la pensée, l'oppression.
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(b) Deuxième partie.
Dans la deuxième partie de mes commentaires, je voudrais aussi justifier le AUSSI majuscule du premier paragraphe. Même si ça ne plaît pas à mes lecteurs, je dirai que l'on fait un mauvais procès à Mgr DAGENS. Les lois sur le mariage pour les personnes de même sexe, il les a fermement condamnées. Ce qu'il demande, et son Conseil avec lui, c'est d'accueillir les personnes homosexuelles, y compris celles qui se seraient "mariées", avec amour, sollicitude et bienveillance, sans jugement ni condamnation. Et bien il a raison. JESUS dont se réclament certains critiques qui ressembleraient plus à des pharisiens qu'à des hommes de miséricorde, n'a JAMAIS donné de leçons de morales. Il a pardonné et dit (notamment à la femme adultère) : "Personne ne t'a condamnée ? Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais, ne pèche plus !" Mais il a dit : "Ne pèche plus !", cela est assuré, et nous devons tenir les deux bout de la chaîne, celle de la miséricorde certes, mais aussi celle de la vérité.
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En somme, il nous faut faire preuve, autant qu'il est possible à notre peccable et chétive nature, du même amour pour les autres, que celui du Maître pour nous. C'est du reste ce qu'Il appelle "un commandement nouveau" (Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés !) Quand donc saurons-nous faire la différence entre les personnes de chair et d'os et les principes abstraits de théologie morale ? Entre les situations concrètes et l'idéal ? Quel moyen autre que le témoignage personnel pourrions-nous mettre en oeuvre pour illuminer des consciences encore enténébrées, et leur permettre de faire un pas vers la lumière, dont nous sommes nous-même tout aussi éloignés qu'eux, même si c'est différemment ? Ce serait là un moyen de cheminer ensemble.
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En disant cela, je m'appuie sur l'expérience que j'ai accumulée comme bénévole dans cette association d'écoute et d'accueil de personnes séropositives, homosexuelles pour la plupart. Elles m'ont donné bien des leçons d'humilité, et je les porte dans mon coeur avec affection, amour et respect. Voilà qui ne m'empêche pas de combattre farouchement les lois sociétales de ce gouvernement "d'imbéciles" (allez, je dis avec une affection pleine de courroux !), qui croient soigner des ulcères sociaux avec les chamallow de la loi en guise de comprimés !
Le danger de la condamnation sans nuance des propos de Mgr DAGENS, c'est de remiser la miséricorde au rang des accessoires inutiles, et le contentement de soi comme un élément de mérite et/ou de salut ! Erreur totale ! Nous sommes tous misérables, soyons-en persuadés, mais nous sommes tous dignes du salut.
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