samedi 1 mars 2014

Nouvelles de la Résistance : allez-vous enfin faire des économies au lieu de nous accabler de taxes ?

-
Commençons, comme à notre accoutumé par cette devise qui doit nous donner courage :

Non ! Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai. C'est la lâcheté.
-
1. La citation du jour.
-
Mes lecteurs habituels connaissent l'intérêt et l'amour que je porte à la Chine, à son histoire et à sa civilisation. Je leur conseille de lire dans la magnifique traduction de Jean LEVI, la Dispute sur le sel et le fer (Les Belles Lettres, Paris, 2010), un ouvrage rédigé par un certain HUAN KUAN, sans doute à partir des notes prises par les scribes lors de la grande controverse de 81 av. J.-C. portant sur le monopole du sel et du fer, une controverse qui eut lieu entre 60 Lettrés confucéens et le Premier Ministre flanqué du deuxième personnage du Gouvernement, HONGYANG. Le texte la met en forme et la résume, tout en concluant à l'échec des discussions qui auraient du aboutir à des décisions économiques utiles au pays.

Les Lettrés :

"[...]. De même que le maçon s'assure que ses fondations sont solides avant d'élever les murs, le meneur d'homme commence par assurer des activités rentables à ses sujets avant de ponctionner leurs revenus. Confucius n'a-t-il pas dit : 'Quand le peuple a le nécessaire, comment le prince n'aurait-il pas ce qu'il lui faut ?"

L'Assistant du Grand Secrétaire répond aux Lettrés ceci :

"[...]. Les dons aux indigents ont vidé les Greniers, et la situation ne fait qu'empirer, trop d'individu ayant pris l'habitude de compter sur l'aide de l'Etat. [...]. L'exemple est contagieux, le nombre de champs cultivés diminue chaque jour, les impôts ne rentrent plus, on résiste aux agents du Gouvernement. [...].
-
2. Citations.

On a vraiment l'impression que rien n'a changé de puis plus de 2000 ans. Nos lettrés confucéens de la Dispute demande au Premier Ministre et au Grand Secrétaire de diminuer le poids des charges qui pèsent sur les épaules du peuple, des paysans pour l'essentiel, et notamment de revoir la question du monopole sur le sel et le fer que s'est réservé l'Etat. L'Assistant du Grand Secrétaire rétorque qu'il lui faut bien trouver de l'argent pour aider les indigents dont le nombre va croissant ; l'aide distribuée a vidé les greniers, et de moins en moins de gens travaillent. 
Transposez à l'époque contemporaine et concluez. Pour ne pas toucher au trop fameux système social français, l'Etat continue de vider les greniers en distribuant aux indigents le grain des richesses produites par les citoyens qui travaillent et dont le nombre va se restreignant. Pourtant, du travail il y en a, nombre de champs sont en jachères ; seulement voilà il faut piocher, passer la houe, arroser, bref se donner un peu de mal.;;
Il serait injuste et peu conforme au réel que de méconnaître le rôle que jouent certaines grandes entreprises dans le chômage qui nous accable.  Leur seul objectif semble être de faire des bénéfices en utilisant les hommes comme variable d'ajustement. Les patrons des petites entreprises ne baignent pas dans cette atmosphère empuantie par le fric ; ils ont une proximité réelle avec leurs employés, les connaissent bien, et, s'ils réfléchissent à deux fois avant d'embaucher de nouveaux salariés, il ne leur viendrait pas à l'idée de licencier leurs fidèles collaborateurs pour augmenter leurs revenus. Car tous produisent de la richesse en travaillant. Je voudrais bien qu'on me précise la nature des richesses que produit un grand patron du CAC 40 ; il pond des circulaires, donne des ordres, terrorise quelque fois ses collaborateurs en raison du pouvoir qu'il a de faire leur carrière, et n'est pas responsable des échecs de ses initiatives. Monsieur MESSIER a touché ses indemnités après avoir planté Videndi, et il n'a pas paru indécent au responsable de Peugeot d'accepter des sommes considérables au moment de son départ, bien qu'il ait fait plonger l'entreprise dans le rouge (il est vrai que devant le tollé bien compréhensible de l'opinion publique, il a fini par y renoncer).
Alors que faire ? Sans doute favoriser le développement de l'artisanat et la création des petites et moyennes entreprises, réviser très sérieusement à la baisse certaines prestations sociales en vérifiant la situation réelle des demandeurs, et par dessus-tout, diminuer les dépenses de l'Etat : supprimer le labyrinthe administratif (commune, communauté de communes, pays, arrondissement, canton, région, département, syndicats communaux, etc.), diminuer le nombre de parlementaires, et leur indemnité, limiter par la loi la possibilité qu'ont les collectivités territoriales d'embaucher du personnel. Bref, on n'en finirait pas de trouver des niches non point fiscales, mais des niches de dépenses inutiles. Mais seulement voilà : on mécontenterait la clientèle ! Pas vrai François le minuscule ?
-
3. Infos sur la Résistane et état des lieux.
-
Harlem DESIR et le PS : une vidéo.

http://www.youtube.com/v/MX8SljhtqI4%26hl%3den_US%26feature%3dplayer_embedded%26version%3d3
-
Bruno Gollnitsch répond à Daniel COHN-BENDIT : une vidéo.

http://youtube/iCaQj0e3mO8
-
Madame Françoise VERCHERE écrit à Manuel VALLS dit Menton Pointu.

 http://www.polemia.com/nd-des-landes-francoise-verchere-conseillere-generale-parti-de-gauche-ecrit-a-manuel-valls/



2 commentaires:

tippel a dit…

L’entrepreneur selon Jean Jaurès

Article paru dans la Dépêche de Toulouse LE 28 MAI 1890

Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. A toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation consciente du risque. Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer. Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux. Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité en prenant pour soi les dangers. Le courage pour l’entrepreneur, c’est l’esprit de l’entreprise et le refus de recourir à l’état ; pour le technicien, c’est le refus de transiger sur la qualité ; pour le directeur du personnel ou le directeur d’usine, c’est la défense de la maison ; c’est dans la maison, la défense de l’autorité et, avec elle, celle de la discipline et de l’ordre.

Dans la moyenne entreprise, il a beaucoup de patrons qui sont eux-mêmes leur caissier, leur comptable, leur dessinateur, leur contremaître, et ils ont, avec la fatigue du corps, le souci de l’esprit que les ouvriers n’ont que par intervalles. Ils vivent dans un monde lutte où la solidarité est inconnue, ils ne sont pas à l’abri d’une faillite qui peut détruire, en un jour, la fortune et le crédit d’un industriel.

Entre tous les producteurs, c’est une lutte sans merci ; pour se disputer la clientèle, ils abaissent jusqu’à la dernière limite, dans les années de crise, le prix de revient des marchandises, ils descendent même au-dessous des prix de revient, ils sont obligés d’accorder des délais de paiement démesurés qui sont, pour leurs acheteurs, une marge ouverte à la faillite et, s’il leur survient le moindre revers, le banquier aux aguets veut être payé dans les 24 heures; lorsque les ouvriers accusent les patrons d’être des jouisseurs qui veulent gagner beaucoup d’argent pour s’amuser, ils ne comprennent pas bien l’âme patronale. Sans doute, il y a des patrons qui s’amusent, mais ce qu’ils veulent avant tout, quand ils sont vraiment des patrons, c’est gagner la bataille; il y en a beaucoup qui, en grossissant leur fortune, ne se donneront pas une jouissance de plus ; en tout cas, ce n’est point surtout à cela qu’ils songent; ils sont heureux, quand ils font un bel inventaire, de se dire que leur peine ardente n’est pas perdue, qu’il y a un résultat positif, palpable, que, de tous les hasards, il est sorti quelque chose, et que leur puissance d’action s’est accrue.

Non, en vérité, le patronat, tel que la société le fait, n’est pas une condition enviable. Et ce n’est pas avec les sentiments de colère ou de convoitise que les hommes devraient se regarder les uns les autres, mais avec une sorte de pitié réciproque qui serait peut-être le prélude à la justice.

Philippe POINDRON a dit…

Ce texte est en effet un classique de Jaurès !