-
Au lieu d’un château fort dressé au milieu des
terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
-
LE
COMITÉ DIT D’ÉTHIQUE A LA MÉMOIRE COURTE.
-
"L’ancienneté
et la force de cette tradition juridique aident à comprendre pourquoi les
divers comités d’éthique européens, dès leur création au début des années 80,
avaient fait de cette indisponibilité du corps humain un principe intangible.
Le Comité consultatif national d’éthique français (CCNE), dans son avis n°20,
intitulé Avis sur la non
commercialisation du corps humain réaffirmait : « La dignité de
l’homme est menacée chaque fois que [sa] liberté tend à être niée ou refusée,
c’est-à-dire chaque fois que se profile une chosification de l’homme ou son
instrumentalisation, notamment sous l’effet de considération financière. »
Dénonçant — déjà ! — le poids du commerce dans cette affaire, le Comité
ajoutait : « l’Argent chosifie tout ce qu’il achète et met un signe
d’égalité entre tout ce qu’il a chosifié, non par accident, mais par
essence. » Il jugeait donc urgent de « préserver de toutes nos forces
l’être humain de l’indignité de toute chosification. »"
In
Jean-Claude GUILLEBAUD.
Le principe d’humanité. (Page 104.)
Éditions du Seuil, Paris, 2001.
En
vertu du principe d’indisponibilité du corps, il ne devrait pas être possible à
un homme de disposer de son sperme pour qu’il soit utilisé, même gratuitement,
aux fins de PMA, sans parler de GPA. Procéder ainsi, c'est chosifier la semence humaine. Le Comité d’éthique actuel, entièrement renouvelé par François HOLLANDE, est constitué de
frileux, d’aveugles, d’inconscients, ou, si ses membres ne sont rien de tout
cela, de gens parfaitement conscients de ce qu’ils décident et qu'ils décident au service d’une
idéologie de ténèbres.
-
CONTREPOINTS
DE GABRIEL MARCEL.
-
"De cet ensemble d’observations qui
forment à la vérité un écheveau assez difficile à démêler, se dégagent pour
certains de nous certains avertissements des plus précis.
"Le plus impérieux pourrait
peut-être se formuler de la façon suivante : à partir du moment où je pense
— et penser veut dire réfléchir — je dois non seulement constater l’état
d’extrême péril dans lequel se trouve aujourd’hui le monde, mais encore prendre
conscience de la responsabilité qui m’incombe dans cette situation. Ceci doit
être souligné : car l’acte de penser, et ceci toute l’histoire de la
philosophie le démontre, comporte une tentation, celle du détachement, de l’insularisation de soi. Mais cette tentation n’existe que là où la réflexion ne
s’est pas déployée selon toutes ses dimensions. Je la découvre comme tentation,
et par là même je la surmonte, dès le moment où j’ai compris que ce que
j’appelle le moi n’est pas une source mis un obturateur ; ce n’est pas de
lui, ce n’est jamais de lui que
jaillit la lumière, bien que par une illusion difficile à dissiper il soit de
l’essence du moi de se prendre pour un projecteur alors qu’il est un écran. Le
moi est essentiellement prétentieux, dans toutes les acceptions de ce verbe sa
nature est de prétendre.
"Cette responsabilité fondamentale étant reconnue, comment chacun de nous peut-il s’efforcer d’y faire face ? Ou,
en un autre langage, quel est le premier commandement éthique auquel j’ai à me
conformer ? Sans nul doute possible, c’est de ne pas pécher contre la
lumière. Mais quel sens exact convient-il de donner à ce mot lumière ? Je
n’ai pas dit à cette métaphore : car nous ne disposons à la vérité d’aucun
mot par rapport auquel le terme de lumière puisse être jugé métaphorique.
L’expression johannique : la lumière
éclairant tout homme venant au monde définit, de façon la rigoureuse et en
termes d’une adéquation insurpassable, ce qui est vraiment la caractéristique
existentielle la plus universelle qui soit. On le verra clairement si on
ajoute, à titre de complément, à cette expression ce corollaire que l’homme
n’est homme que s’il est éclairé par cette lumière. Si maintenant, cédant
malgré tout à une exigence presque incoercible, nous tentons d’élucider ce mot
lumière, nous devrons dire qu’il désigne ce que nous ne pouvons définir que
comme l’identité limite de la Vérité et de l’Amour ; nous devrons ajouter
qu’une vérité qui se situe en deçà de cette limite n’est qu’une pseudo-vérité,
et corrélativement qu’un amour sans vérité n’est à certains égards qu’un
délire."
In
Gabriel MARCEL.
Les hommes contre l’humain. (Page 198.)
La Colombe, Éditions du Vieux Colombier,
Paris, 1951.
-
COMMENTAIRES
PERSONNELS.
-
Le
moi n’est jamais un projecteur, mais un écran. Gabriel MARCEL le dit d’une
manière éclatante : le moi est prétentieux, car il ne cesse de prétendre…
Comment le parieur peut-il s’y prendre pour devenir transparent à cette Lumière
qui se confond avec le Verbe de Dieu ? En s’efforçant de vivre saintement,
en priant, et en écoutant la Parole. Il est clair que les scandales qui
secouent l’Église n’aident guère à convaincre l’humanité de la puissance
salvifique de Jésus. Du reste, pour la plupart des êtres humains, la notion de
salut n’a aucun sens, surtout dans les contrées occidentales, gavées de
nourriture, de bruit et de plaisirs. Il nous faut à temps et à contretemps
rappeler sans cesse la vérité sur l’homme, et cette vérité nous est donnée par
l’homme parfait qui s’appelle lui-même le Fils de l’homme.
Nous
devons espérer contre toute espérance… « Je suis avec vous jusqu’à la fin
des temps » a dit le Maître. Ce serait manquer de foi que de ne pas
accueillir ces mots en vrai disciple.
Je
me moque complètement de passer pour ringard, arriérés, réactionnaire, pas de
mon temps. Je dis ce que crois juste, pas seulement pour moi, mais pour les
hommes, les êtres de chair et de sang qui peuplent notre terre. Il n’y a pas
d’alternative au chemin de bonheur qui nous est proposé. Laissons donc le
Comité Consultatif National d’Éthique à ses délires ; il est éthique comme moi je suis vice-camerlingue au Vatican ! Vous verrez qu’un jour, il
donnera son feu vert à la GPA, puis à l’inceste, puis aux relations sexuelles
entre adulte et enfant. Car il n’a qu’une idée en tête : détruire la
barrière qui sépare l’homme de l’animal. Quand cette ultime barrière
humanisante aura cédé, craignons, craignons que ne s’abattent sur l’humanité
des cataclysmes dont nous n’avons pas encore la moindre idée mais qui seront
sans aucun doute sanglants.