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Au lieu d’un château-fort dressé au milieu des terres,
pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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NOTRE
BON LÉON FULMINE, ET C’EST JOUISSIF !
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"L’autre
jour, au Chat Noir, un monsieur qui
est dans les tunnels et les téléphones, me parla des merveilles de l’industrie. C’était un vrai dévot de cette Église
moderne qui exproprie les bonnes gens pour trimbaler les commis-voyageurs et
pour fabriquer du dividende à air comprimé. Moi, qui me soucie de l’industrie
comme d’une pelure de pomme cuite et qui donnerais trois mille kilomètres de
chemin de fer pour un hexamètre passable, je me mis à demander à ce monsieur ce
qu’il pensait de la race. Comme je
vis immédiatement que ma question n’était pas comprise, j’entrepris d’expliquer
à cet homme grave la nécessité philosophique de croire à une loi naturelle
parfaitement inaccessible aux terrassiers du progrès ; c’est-à-dire, cette
loi, toujours obéie, qui veut que les champignons empoisonnés poussent sur les
têtes vénéneuses, les imbéciles sur les plates-bandes de l’École des Mines, et
les hommes faits pour commander sur les rameaux altiers du vieux rouvre humain.
Paroles fortes qui m’attirèrent le plus extrême mépris, je me plais à le
reconnaître."
In
Léon BLOY.
Propos
d’un entrepreneur de démolitions (Éd. 1884). Fac simile de l’édition
originale. (Page 99.)
Tresse,
Éditeur, Paris, 1884/Hachette Livre/BnF, SD [2017 ?]
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CONTREPOINT
SUR LES TEMPS DERNIERS.
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"Il
faut qu'il vienne ce jour, car il en vient aussi un autre où les illusions
auxquelles se cramponnent les hommes en quête d'un semblant de sécurité et de
santé mentale vont s'effondrer et se dissoudre. Si des hommes se jetaient déjà
par les fenêtres quand l'économie s'effondra lors de la récession de 1929,
qu'en sera-t-il de notre génération gâtée, bien moins aguerrie, lorsque le
système mondial actuel se mettra à branler et à s'effondrer ? Tout ce qui peut être ébranlé sera ébranlé. Tout ce
qui est fondé sur les illusions, les demi-vérités, l'orgueil, la cupidité, et
la crainte finira par rentrer en collision avec la réalité. Les êtres écrasés,
les cœurs brisés, les captifs, les aveugles seront alors bien plus nombreux
encore."
In
Arthur
KATZ et Paul VOLK.
L'esprit
de vérité. Un message prophétique (2e édition). (Page 68.)
Éditions
Emmaüs, Saint-Légier (Suisse), 2008.
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COMMENTAIRES
PERSONNELS.
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Le
parieur bénédictin s’attache aux choses impérissables et non à l’écume du soi-disant
progrès. Quand BLOY parlait de la loi naturelle, il ne croyait pas si bien dire
et n’imaginait pas les offenses qui lui sont faites aujourd’hui. Mais il est
bien clair, notre Léon, quand il affirme que les champignons empoisonnés
croissent sur les têtes vénéneuses et les imbéciles sur les plates-bandes de l’École
des Mines (j’aurais personnellement choisi d’autres écoles, au nombre
desquelles je mets en tout premier lieu l’ENA, ce terreau scolastique toxique
qui fait mourir tout ce qui vit ou a le malheur d’y avoir été semé ou planté,
et qui fait tarir les sources les plus pures de l’esprit humain).
Comme
Léon, je donnerais volontiers dix ans de prétendues innovations technologiques
ou supposées telles (nous y reviendrons) pour un véritable poème, mais personne,
dans la sphère médiatique, politique, ou soi-disant culturelle, n’aime les
poètes.
Le
jour viendra pourtant, ou résonneront les trompettes annonciatrices du retour
du Maître, où le réel — que l’esprit post-moderne ne peut ou ne veut plus voir
(Cf. Philippe MURAY) en face puisqu’il lui préfère la réalité dite virtuelle
(ce qui est une curieuse façon de traiter le réel) — surgira sur les ossements
d’une humanité mécanique vouée à la mort par des apprentis sorciers. Alors l’homme
vivant, l’homme dans toute sa dignité, sa beauté et sa vocation à l’éternité,
se dressera lui, et dira doucement aux mauvais bergers : qu’avez-vous fait
de l’humanité que vous prétendiez libérer ?
Le
parieur bénédictin ne désespère pas, jamais. Il ne maudit pas, jamais. Mais il
se tient ferme devant l’iniquité et le mensonge, comme le font aujourd’hui avec
une constance qui force l’admiration, les Sentinelles devant le ministère de la
Justice, pour dénoncer l’offense faite à la loi naturelle.
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