samedi 15 septembre 2018

Samedi 15 septembre 2018. Note rhino-moutardière pas si brève et carrément politique !



Nous vivons une époque formidable, celle que notre très cher Philippe MURAY appelle l’époque des Nouveaux actionnaires. Pour vous faire une idée de ce que sont ces Nouveaux actionnaires dont le règne calamiteux va bientôt cesser, voici ce que dit notre Philippe.

"C’est peu de dire que les nouveaux actionnaires ne sont pas contents. Ils sont enragés. Et d’autant plus qu’au printemps dernier [élections présidentielles du 21 avril 2002 qui vit la déconfiture de leur champion, monsieur JOSPIN] ils ont non seulement été obligé de manger leur chapeau, mais encore d’ingurgiter tous ceux qui se trouvaient dans la boutique du Chapelier fou. Depuis, ça ne passe pas. Tous ces couvre-chefs leur restent sur l’entendement. Ils en ont des brûlures d’encéphale et des embarras cogito-gastriques. L’interprétation des choses leur échappe. De là à ce qu’ils voient s’envoler leurs titres sur la société anonyme en commandite par actions Nouveau Monde, il n’y a qu’un pas. Les nouveaux actionnaires frémissent à cette perspective. Il faut qu’ils reprennent la main, le fil, le haut du pavé. Tout. Le pouvoir en un mot.
"Bien entendu, ces oligarques ne s’intitulent jamais eux-mêmes nouveaux actionnaires. Ils s’attribuent des noms plus magnifiques : ils sont progressistes, vigilants, européens, partisans de la société ouverte et uniques défenseurs de la démocratie. On se demande ce que sans eux le Nouveau Monde deviendrait. D’autant qu’ils ont aussi le monopole de sa critique, en plus de s’en voir attribuer les dividendes. C’est d’ailleurs par cette particularité inédite qu’on peut à bon droit qualifier de nouveaux ces actionnaires. Veut-on de l’iconoclaste, du sulfureux, du transgressant ? Du ténébreux, du veuf, du révolté ? De la démolition sans appel et du diagnostic non conformiste ? Ils ont tout cela en magasin. Pourquoi chercher ailleurs ?"

"[…]. Les nouveaux actionnaires déclarent la chasse aux nouveaux réactionnaires. Ils ont déjà fait cela à diverses reprises, dans un passé proche, et avec un succès mitigé. Cette fois, le petit enquêteur s’appelle Daniel LINDENBERG. Pourquoi le sort est-il tombé sur celui-là ? Sans doute parce qu’ils n’en avaient pas sous la main de plus incompétent. Toujours est-il que le petit enquêteur part sur le champ en expédition. Il a dans ses bagages quelques dossiers incomplets, cinq ou six noms de criminels a priori, une imposante batterie de stéréotypes et une mission : dessiner à grands traits un complot qui n’existe pas de manière à éviter aux nouveaux actionnaires de se demander s’ils existent encore.
"Avec un sérieux gris et morne d’employé à la Police de la Pensée, le petit enquêteur enquête. Ce commissaire du people a déjà un titre tout trouvé, Le Rappel à l’ordre qui vaut son pesant de dénégation comique, et un sous-titre qui s’impose : Enquête sur les nouveaux réactionnaires. Les nouveaux actionnaires l’ont chapitré : l’ennemi se reconnaît à ce qu’il porte presque le même nom qu’eux, mais avec un préfixe en plus qui change tout. Le petit enquêteur va-t-il commencer par s’interroger, mettre en question le concept de réaction ? Le problématiser ? Pas un instant. Ce magique l’en dispense. Est ré-actionnaire tout ce qui déplaît aux nouveaux actionnaires, c’est-à-dire tout ce qui développe, et dans quelques directions que ce soit, une vision non alignée du meilleur des mondes, tel qu’il va, des nouvelles conditions d’existence et de la modernité modernitaire et modernisable à merci."
In
Philippe MURAY.
Moderne contre moderne. Exorcismes spirituels IV. Quatrième tirage.
Chapitre Les Nouveaux actionnairess. (Pages 97 et 98.)
Les Belles Lettres. Paris, 2010.

Voici trois exemples récents des activités inquisitrices des Nouveaux actionnaires.

(a) La trouille de monsieur MOSCOVICI, l’homme qui s’est fait offrir des costumes, et qui n’en est pas moins commissaire européen, après avoir été un ministre très calamiteux de monsieur HOLLANDE.

Cf.

Il n’y a bien entendu aucun rapport entre la montée du nazisme, phénomène intérieur à une Allemagne vaincue, et inutilement humiliée par le Traité de Versailles d’une part, et la défense des frontières de la Hongrie contre une immigration désordonnée, agressive, que l’Europe de monsieur JUNCKER ne peut ou ne veut ni observer ni contrôler de l’autre.

« Pour la première fois, j’ai peur », dit ce distingué eurocrate, détenteur de la vérité politico-économique contre le sentiment des peuples. Ce qu’il appelle populisme, c’est la saine réaction des patries contre la dénaturation de leur patrimoine historique et culturel, et pour faire bonne mesure, il l’appelle nationalisme.
Il amalgame, il élabore, il condamne, il fustige, il est le héraut de la juste parole, et il ne se rend même pas compte que quand il parle, il perce un énorme trou dans la coque du navire Europe, une belle idée que lui et ses comparses n’ont cessé d’empoisonner de leurs calembredaines. Il a raison quand il parle de crise existentielle de l’Europe, il a tort quand il n’en voit pas les causes.

(b) La trouille de monsieur CASTANER est d’une autre nature. Monsieur CASTANER, un des exemplaires les plus représentatifs de l’arrogante macronie, menace le Sénat et déclare qu’il dépasse ses prérogatives et fomente un complot. Voici deux liens qui décrivent, avec des variantes, la sortie de ce fieffé imbécile (tel que BERNANOS le définit). En fait, il donne des idées au Sénat. Car s’il est avéré qu’il y a eu de très graves entorses à la Constitution (couronnée du reste par un coup de fil de monsieur MACRON au Président du sénat, monsieur LARCHER), oui, il est possible d’engager une procédure de destitution.



Qui est donc cet homme qui détient le pouvoir de menacer la vénérable institution sénatoriale ? Il craint de perdre sa pitance ?

(c) Une autre action des Nouveaux actionnaires a été menée par l’Express contre une librairie qui n’a pas eu l’heur de lui plaire, et qui pour cette raison, qualifiée d’extrême droite, a été partiellement saccagée par les doux moutons qui se nomment eux-mêmes les antifas. Voici deux liens qui éclairent le sujet.



La voilà la honteuse police de la pensée. Les vraies questions ne sont pas abordées. En voici au moins trois qui mériteraient des réponses circonstanciées : (a) L’Europe peut-elle continuer à fonctionner avec une Commission irresponsable mais puissante et composée en majeure partie d’incapables, d’incompétents, et de technocrates ? (b) Est-il normal qu’un quidam qui ne brille pas par son intelligence politique se permette de critiquer le Sénat, de mettre en doute son impartialité et de l’accuser de complot, en se contentant d’asséner des accusations qui ne s’appuient sur aucun fait, aucun acte précis ? Le président de la commission d’enquête sénatoriale, monsieur Philippe BAS, est unanimement respecté par ses collègues, à quelques partis qu’ils appartiennent, et on le salue comme un homme plein de courage et de probité. (c) Est-il normal qu’un journal comme l’Express au main du mondialiste millionnaire DRAHI, se permette, comme le fit jadis le journal qui payait la copie de monsieur LINDENBERG sur les Nouveaux Réactionnaires, de montrer d'un doigt vengeur une librairie qui ne lui plaît pas ? A-t-on le droit de penser différemment que ne le fait l’Express ? Un bon conseil, chers amis, proscrivez la lecture et l’achat d’un journal qui se comporte comme un mouchard (je n’aurais pas la cruauté d’évoquer un autre MOUCHARD, le vrai patronyme d’un autre journaliste qui appartient au CAC 40 des Nouveaux actionnaires, et se comporte comme un minable censeur, sans la moindre argumentation, la moindre réflexion, le moindre contact avec le réel ; le réel, chers amis, c’est ce qui nous résiste. Ne l’oublions jamais.)



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