Nous
vivons une époque formidable, celle que notre très cher Philippe MURAY appelle l’époque
des Nouveaux actionnaires. Pour vous faire une idée de ce que sont ces Nouveaux
actionnaires dont le règne calamiteux va bientôt cesser, voici ce que dit notre
Philippe.
"C’est peu de dire que les nouveaux
actionnaires ne sont pas contents. Ils sont enragés. Et d’autant plus qu’au
printemps dernier [élections présidentielles du 21 avril 2002 qui vit la déconfiture de leur champion, monsieur JOSPIN] ils ont non seulement été obligé de manger leur chapeau, mais
encore d’ingurgiter tous ceux qui se trouvaient dans la boutique du Chapelier
fou. Depuis, ça ne passe pas. Tous ces couvre-chefs leur restent sur
l’entendement. Ils en ont des brûlures d’encéphale et des embarras
cogito-gastriques. L’interprétation des choses leur échappe. De là à ce qu’ils
voient s’envoler leurs titres sur la société anonyme en commandite par actions
Nouveau Monde, il n’y a qu’un pas. Les nouveaux actionnaires frémissent à cette
perspective. Il faut qu’ils reprennent la main, le fil, le haut du pavé. Tout.
Le pouvoir en un mot.
"Bien entendu, ces oligarques ne
s’intitulent jamais eux-mêmes nouveaux actionnaires. Ils s’attribuent des noms
plus magnifiques : ils sont progressistes, vigilants, européens, partisans
de la société ouverte et uniques défenseurs de la démocratie. On se demande ce
que sans eux le Nouveau Monde deviendrait. D’autant qu’ils ont aussi le
monopole de sa critique, en plus de s’en voir attribuer les dividendes. C’est
d’ailleurs par cette particularité inédite qu’on peut à bon droit qualifier de
nouveaux ces actionnaires. Veut-on de l’iconoclaste, du sulfureux, du
transgressant ? Du ténébreux, du veuf, du révolté ? De la démolition
sans appel et du diagnostic non conformiste ? Ils ont tout cela en
magasin. Pourquoi chercher ailleurs ?"
"[…]. Les nouveaux actionnaires
déclarent la chasse aux nouveaux réactionnaires. Ils ont déjà fait cela à
diverses reprises, dans un passé proche, et avec un succès mitigé. Cette fois,
le petit enquêteur s’appelle Daniel LINDENBERG. Pourquoi le sort est-il tombé
sur celui-là ? Sans doute parce qu’ils n’en avaient pas sous la main de
plus incompétent. Toujours est-il que le petit enquêteur part sur le champ en
expédition. Il a dans ses bagages quelques dossiers incomplets, cinq ou six
noms de criminels a priori, une
imposante batterie de stéréotypes et une mission : dessiner à grands
traits un complot qui n’existe pas de manière à éviter aux nouveaux
actionnaires de se demander s’ils existent encore.
"Avec un sérieux gris et morne
d’employé à la Police de la Pensée, le petit enquêteur enquête. Ce commissaire
du people a déjà un titre tout trouvé, Le
Rappel à l’ordre qui vaut son pesant de dénégation comique, et un
sous-titre qui s’impose : Enquête
sur les nouveaux réactionnaires. Les nouveaux actionnaires l’ont
chapitré : l’ennemi se reconnaît à ce qu’il porte presque le même nom
qu’eux, mais avec un préfixe en plus qui change tout. Le petit enquêteur
va-t-il commencer par s’interroger, mettre en question le concept de
réaction ? Le problématiser ? Pas un instant. Ce ré magique l’en dispense. Est ré-actionnaire tout ce qui déplaît
aux nouveaux actionnaires, c’est-à-dire tout ce qui développe, et dans quelques
directions que ce soit, une vision non alignée du meilleur des mondes, tel
qu’il va, des nouvelles conditions d’existence et de la modernité modernitaire
et modernisable à merci."
In
Philippe
MURAY.
Moderne
contre moderne. Exorcismes spirituels IV. Quatrième tirage.
Chapitre
Les Nouveaux actionnairess. (Pages 97
et 98.)
Les
Belles Lettres. Paris, 2010.
Voici
trois exemples récents des activités inquisitrices des Nouveaux actionnaires.
(a) La
trouille de monsieur MOSCOVICI, l’homme qui s’est fait offrir des costumes, et
qui n’en est pas moins commissaire européen, après avoir été un ministre très
calamiteux de monsieur HOLLANDE.
Cf.
Il
n’y a bien entendu aucun rapport entre la montée du nazisme, phénomène
intérieur à une Allemagne vaincue, et inutilement humiliée par le Traité de Versailles
d’une part, et la défense des frontières de la Hongrie contre une immigration désordonnée,
agressive, que l’Europe de monsieur JUNCKER ne peut ou ne veut ni observer ni
contrôler de l’autre.
« Pour
la première fois, j’ai peur », dit ce distingué eurocrate, détenteur de la
vérité politico-économique contre le sentiment des peuples. Ce qu’il appelle
populisme, c’est la saine réaction des patries contre la dénaturation de leur
patrimoine historique et culturel, et pour faire bonne mesure, il l’appelle
nationalisme.
Il
amalgame, il élabore, il condamne, il fustige, il est le héraut de la juste
parole, et il ne se rend même pas compte que quand il parle, il perce un énorme
trou dans la coque du navire Europe, une belle idée que lui et ses comparses n’ont
cessé d’empoisonner de leurs calembredaines. Il a raison quand il parle de crise existentielle de l’Europe,
il a tort quand il n’en voit pas les causes.
(b) La
trouille de monsieur CASTANER est d’une autre nature. Monsieur CASTANER, un des
exemplaires les plus représentatifs de l’arrogante macronie, menace le Sénat et
déclare qu’il dépasse ses prérogatives et fomente un complot. Voici deux liens qui décrivent, avec
des variantes, la sortie de ce fieffé imbécile (tel que BERNANOS le définit). En fait, il donne
des idées au Sénat. Car s’il est avéré qu’il y a eu de très graves entorses à
la Constitution (couronnée du reste par un coup de fil de monsieur MACRON au
Président du sénat, monsieur LARCHER), oui, il est possible d’engager une
procédure de destitution.
Qui
est donc cet homme qui détient le pouvoir de menacer la vénérable institution
sénatoriale ? Il craint de perdre sa pitance ?
(c) Une
autre action des Nouveaux actionnaires a été menée par l’Express contre une librairie qui n’a pas eu l’heur de lui plaire,
et qui pour cette raison, qualifiée d’extrême droite, a été partiellement
saccagée par les doux moutons qui se nomment eux-mêmes les antifas. Voici deux liens
qui éclairent le sujet.
La
voilà la honteuse police de la pensée. Les vraies questions ne sont pas abordées.
En voici au moins trois qui mériteraient des réponses circonstanciées : (a) L’Europe peut-elle continuer à
fonctionner avec une Commission irresponsable mais puissante et composée en
majeure partie d’incapables, d’incompétents, et de technocrates ?
(b) Est-il normal qu’un quidam qui ne brille pas par son intelligence
politique se permette de critiquer le Sénat, de mettre en doute son
impartialité et de l’accuser de complot, en se contentant d’asséner des
accusations qui ne s’appuient sur aucun fait, aucun acte précis ? Le
président de la commission d’enquête sénatoriale, monsieur Philippe BAS, est
unanimement respecté par ses collègues, à quelques partis qu’ils appartiennent,
et on le salue comme un homme plein de courage et de probité. (c) Est-il
normal qu’un journal comme l’Express
au main du mondialiste millionnaire DRAHI, se permette, comme le fit jadis le journal qui
payait la copie de monsieur LINDENBERG sur les Nouveaux Réactionnaires, de
montrer d'un doigt vengeur une librairie qui ne lui plaît pas ? A-t-on le droit de penser
différemment que ne le fait l’Express ? Un bon conseil, chers amis, proscrivez la lecture et l’achat d’un journal qui
se comporte comme un mouchard (je n’aurais pas la cruauté d’évoquer un autre
MOUCHARD, le vrai patronyme d’un autre journaliste qui appartient au CAC 40 des
Nouveaux actionnaires, et se comporte comme un minable censeur, sans la moindre
argumentation, la moindre réflexion, le moindre contact avec le réel ; le
réel, chers amis, c’est ce qui nous résiste. Ne l’oublions jamais.)
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