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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des
terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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LA
LUMIÈRE OÙ EST NÉE ALBERT CAMUS.
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"Au
plus noir de notre nihilisme, j’ai cherché seulement les raisons de dépasser ce
nihilisme. Et non point d’ailleurs par vertu, ni par une rare élévation de l’âme,
mais par fidélité instinctive à une lumière où je suis né et où, depuis des
millénaires, les hommes ont appris à saluer la vie jusque dans la souffrance."
In
Albert
CAMUS. L’été. Cité par Jean-Claude GUILLEBAUD en exergue du Chapitre 6 de son
livre La foi qui reste. L’iconoclaste,
Paris, 2017. (Page 131.)
Voir
un admirable commentaire dans http://mesmilleetunenuitsalire.over-blog.com/2015/07/plein-feu-noces-suivi-de-l-ete-albert-camus.html
Il
est évident que CAMUS, athée d’une scrupuleuse honnêteté ne fait pas allusion à
la lumière du Christ, mais à la lumière de la Grèce, comme le dit si bien l’article
dont je donne ci-dessus le lien.
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CONTREPOINT
DE LÉO STRAUSS : INCOMPATIBILITÉ TOTALE DE LA VIE MORALE ET D’UNE SOCIÉTÉ
COMPLÈTEMENT OUVERTE.
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"Quel est le mobile qui
sous-tend la mise en cause de la civilisation moderne, de l’esprit de l’Occident et
en particulier de l’Occident anglo-saxon ?
"La réponse doit être la suivante : il s’agit là d’une
protestation morale. Cette protestation vient de la conviction que
l’internationalisme inhérent à la civilisation moderne, ou plus précisément,
que l’établissement d’une société parfaitement ouverte qui
est, pour ainsi dire, le but de la société moderne et par conséquent toutes les
aspirations liées à ce but sont inconciliables avec les exigences fondamentales
de la vie morale. Cette protestation vient de la
conviction que la racine de toute vie morale est essentiellement, et par
conséquent éternellement, la société close ; de la conviction que la société
ouverte est vouée, sinon à être immorale, du moins à être a-morale : le
lieu où se retrouvent ceux qui recherchent le plaisir, le profit, un pouvoir
irresponsable, où se retrouvent en fait toutes les irresponsabilités et
l’absence de sérieux
In
Léo STRAUSS.
Nihilisme et politique. Traduit de
l’anglais et présenté par Olivier SEDEYN. ("Rivage poche/Petite
bibliothèque". N°460. Collection dirigée par Lidia BREDA.)
Payot et Rivages, Paris, 2004.(Page 36.)
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COMMENTAIRES.
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Ces
deux citations sont en cohérence parfaite. CAMUS est un écrivain
fondamentalement moral, et il n’hésite
pas à se situer dans la grande et belle lumière de la Grèce antique, de qui
nous sommes tellement redevables. Et STRAUSS nous dit, avec une forcer
admirable, qu’un internationalisme total est fondamentalement a-moral. La
véritable raison de la contestation du mondialisme, de l’ouverture inconsidérée
des frontières à toutes les misères du monde, conduit nécessairement à une
civilisation nihiliste. La véritable et profonde raison de mon opposition fondamentale
à ce monde macronisé, junckerisée, mondialisé est une protestation morale.
Ce
constat mériterait un long développement, par exemple sur le nécessaire
discernement dans l’accueil des migrants, une plus grande fermeté vis-à-vis des
quelques profiteurs du système social français, la volonté absolue de ne pas
confier à des mains privées, nécessairement intéressées par le profit, ce qui
relève de l’intérêt national (par exemple la vente éhontée d’Alstom à des
intérêts américains ou la concession de l’aéroport de Toulouse à des intérêts
chinois, ou la vente de l’hôtel de la marine au Qatar).
Il
est normal d’aimer sa patrie, et il n’y a de patrie que si elle a des limites,
et donc demeure dans une certaine mesure une société close, qui défend sa
culture, sa langue, ses traditions et son capital social.
C’est
cela qui est en jeu dans les prochaines élections européennes. Personnellement,
je ne donnerai JAMAIS ma voix à un parti qui veut plus d’Europe, si l’Europe
reste un grand machin, sans limites, sans âme, sans culture assumée, sans
histoire partagée. Qu’on se le dise et qu’on fasse de même. Et zut pour ceux qui veulent tuer la langue française en vulgarisant la langue des marchands, l'anglais.
Les moines bénédictins ont parfaitement compris qu'ils ne pouvaient transiger avec le monde, avec le Prince de ce monde, avec cette confusion des idées, des valeurs, et des projets : c'est la raison de l'existence des cloîtres, c'est-à-dire de limites, autant physiques que symboliques. Elles ne les ont pas empêchés de diffuser dans le Peuple les plus hauts enseignements du Maître, la culture reçue et à transmettre, passée au filtre de la prière et du goût.
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