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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des
terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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INTRODUCTION
AU BILLET.
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Il
est difficile d’imaginer deux écrivains plus différents que Philippe MURAY et
Jean-Claude GUILLEBAUD. Le premier est un pessimiste débordant d’un humour
froid et percutant, le second, un espérant qui (nous le reverrons) propose
quelques solutions de vie propres à ravir le parieur bénédictin. Mais il est
intéressant de remarquer la convergence de leurs constatations La preuve, la
voici.
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QUAND
JEAN-CLAUDEGUILLEBAUD RENTRE DE VOYAGE.
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"Avec
le temps, la tristesse étrange que je retrouvais à chaque retour en France s’est
alourdie, assombrie. Elle est devenue une maladie de l’âme. Nous ne croyons
plus en rien. Nous sommes sans convictions véritables, enclos dans une fade
indifférence. Nous réinventons ce qu’on appelait jadis le « nihilisme »
mais, étonnamment, le nôtre est plutôt gai, joyeux, il est content de lui-même.
J’emprunte
cette idée à l’écrivain italien Augusto de NOCE (1916-1989). La périphrase « content
de lui-même » est bien fidèle à ce que NOCE voulait dire, y compris dans
sa connotation ironique. Elle est appropriée pour qualifier ce cocktail
saugrenu : beaucoup de désespoir sur fond de rigolades. On ne croit plus
en rien, mais on juge que cela n’a pas d’importance. L’époque se dit revenue de
tout, mais elle s’en moque. Pour un peu, la désespérance affichée deviendrait à
la mode dans les beaux quartiers et chez les bohèmes. À leurs yeux, le
nihilisme n’a pas que des inconvénients. Il possède l’avantage d’autoriser à
peu près tout : je fais ce que je veux, plus d’interdits, plus d’obligations.
C’est mon choix."
In
Jean-Claude
GUILLEBAUD.
La
foi qui reste. Chapitre 6 Le nihilisme
content de lui-même. (Page 134-135.
L’iconoclaste,
Paris, 2017.
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ET
QUAND PHILIPPE MURAY Y EST RESTÉ, IL DIT LA MÊME CHOSE!
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"La première chose remarquable chez
l’athée résolu, c’est qu’il éprouve tout de suite le besoin maladif d’ajouter
qu’il est joyeusement gai, gaiement réjoui, rempli d’enthousiasme allègre et de
jubilation tourbillonnante, comme si on pouvait en douter. La seconde chose
remarquable, chez l’athée gaiement résolu, c’est la gueule triste de sa prose
bâclée, de ses phrases démoralisées, de sa langue grise, précipitée et dépressive,
de son analphabétisme d’agrégé de banlieue. L’athée joyeusement gai voudrait
bien imposer à tous sa gaieté joyeuse, mais il est déjà incapable de la
communiquer à son propre style. Il devrait commencer par euphoriser devant sa
porte, mais il n’y pense même pas. Il ne voit pas que le plat sanglot de son
style ne trahit que le ressentiment et l’esprit de vengeance qui sont à l’œuvre
derrière son enthousiasme païen et laborieusement incroyant."
In
Philippe MURAY.
Moderne contre moderne. Exorcismes
spirituels IV. Essais. Quatrième tirage.
Chapitre Dieu Merci. (Page 61.)
Les Belles Lettres, Paris, 2010 (pour la
présente édition).
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COMMENTAIRES.
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Le
parieur bénédictin n’est pas désespéré. Il a de l’humour et sait rire de
lui-même. Il voit le visage de gloire de tous les hommes, même des fripons. Et
il s’efforce de mettre en pratique la parole de Jésus qui affirme : « Vous
êtes mes amis si vous faites tout ce que je vous commande. » (Jean 15, v.
14)
Croyez
bien que je ne cherche pas à moraliser, à donner des leçons ; je vois trop
bien ma propre misère, mais je vois l’œuvre de Dieu dans les cœurs, y compris
les cœurs les plus endurcis, dont le mien propre, et sur mes lèvres vient le
pauvre murmure d’une bien maigre louange qui ne demande qu’à s’épanouir.
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