jeudi 19 mars 2009

Exercices d'audition

Accorderez-vous quelque crédit à un universitaire qui a enseigné la Virologie pendant 35 ans et s'occupe activement de l'accueil de séropositifs ?
Benoît XVI a parlé du danger du préservatif comme moyen de se prémunir contre le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles. Bien entendu, comme un seul homme, et sans prendre le temps de s'informer, tout le monde condamne cette parole et ce conseil comme homicide. Le politiquement correct a encore frappé.
Il faut donc essayer d'entendre ce que cela signifie.
Un rapport récent de l'OMS que tout le monde peut consulter sur Internet indique que le préservatif protège à 90 % des risques de contamination à quoi le document de l'OMS ajoute des "risques" de grossesse. La raison est très simple. La barrière mécanique offerte par le latex est parfaitement fiable. Il se trouve cependant que le préservatif peut se rompre ou présenter des micro fissures qui laissent passer les micro-organismes et les virus. Curieusement un rapport antérieur de l'OMS, que je n'arrive plus à me procurer, indiquait que le préservatif ne protégeait des maladies sexuellement transmissibles qu'à 70 %. Les raisons invoquées pour donner ce chiffre sont simples : les sécrétions prostatiques sont elles-mêmes riches en virus, et elles peuvent, en cas de pose maladroite ou inadéquate se déposer sur les parois extérieures du préservatif, dont la protection devient illusoire, non pour prévenir une grossesse - la barrière mécanique est là - mais pour empêcher une contamination par l'extérieur du dispositif.
Restons-en au chiffre officiel de 90 %. Il faut comprendre ce que cela veut dire concrètement : sur dix rapports sexuels, l'un d'eux peut être contaminant. Le risque par conséquent n'est pas négligeable. Or la pulsion sexuelle masculine est telle que la multiplication des rapports sexuels augmente le risque de contamination ; ce n'est certes qu'un risque, mais c'en est un et la moindre des honnêtetés consisteraient à le dire à ceux qui en font en usage régulier. Il est tout simplement criminel de prétendre le contraire, et d'inciter les "gros tempéraments" à user massivement du préservatif en leur promettant une protection absolue. Je pèse mes mots : c'est cela qui est criminel.
Bien entendu, et cela aussi doit être compris, il est non moins évident que la continence, et mieux encore, la chasteté, sont les meilleurs remparts contre la diffusion de la maladie. Cela n'est pas à la portée de tout le monde. C'est pourquoi j'ai apprécié ce qu'a dit hier soir le Père Guy GILBERT, l'aumônier des loubards : La seule joie qu'ont les pauvres et qui est gratuite, c'est la sexualité. Et il laissait entendre sa désapprobation de cette parole de Benoît XVI, si elle s'adresse A CES PERSONNES. Je suis d'accord avec lui, aux risques près que j'ai énoncés plus haut, et que quelques mesures simples permettraient de diminuer. Pour les autres, il en va autrement. Je note que nul n'est contraint par les paroles de Benoît XVI, et que ceux qui les condamnent sont en général ceux qui ne les suivent pas. Ils n'ont pas, me semble-t-il, à parler pour ceux qui s'efforcent de mettre en pratique l'enseignement du magistère. Quant aux croyants qui ne peuvent en conscience suivre ces recommandations, ils le font en conscience ; dans l'expérience que j'ai de l'accueil des séropositifs, je crois pouvoir dire que ces croyants sont plus près de leur Seigneur que les "journalistes", les "organisations", les "collectifs" et autres instances qui prétendent mieux savoir que l' Eglise - qu'ils critiquent, moquent ou persécutent - ce qui est bon pour ceux (rares, j'en conviens) qui se comportent en disciples. Qu'ils se taisent et laissent les croyants à leur conscience. Ou au moins qu'ils les écoutent. C'est tout ce qu'on leur demande.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Les liens de l'OMS: http://www.who.int/rhl/hiv_aids/cd003255/fr/index.html et http://www.who.int/rhl/hiv_aids/dwcom/fr/index.html

Philippe POINDRON a dit…

Merci à 3 pièces pour ces références que je vais immédiatement consulter. il aura compris, j'en suis certain, que je partage tout à fait l'avis de nombreux prêtres et pasteurs qui ne condamnent pas l'usage du préservatif par ceux qui NE PEUVENT PAS contrôler leur sexualité. En revanche, je conteste vigoureusement le droit des athées, des anticléricaux, des anti-église catholique, de s'ériger en juge de ce qu'enseigne le magistère. Ils n'ont aucune obligation d'en suivre les recommandations, et aucun des fidèles de même. En ces matières, on peut simplement se borner à signaler le mieux et les risques qui moins bien. Merci encore.