samedi 7 mars 2009

Raisons d'espérer

Je vous conseille fortement de lire l'article que Jacques MARSEILLE a fait paraître dans Le Point du 5 mars 2009, N° 1903. Intitulé "12 raisons d'espérer (quand même)", il redonne un peu de moral aux Français qui désespèrent de leur pays. Nous avons (a) la meilleure expansion démographique d'Europe, (b) une indépendance énergétique supérieure à 50 %, grâce à l'énergie nucléaire, (c) un "pays béni des dieux" en raison de sa position géographique de charnière entre la Méditerranée et l'Atlantique et de seul pays européen à avoir une liaison terrestre avec le Royaume-Uni et l'Espagne, (d) un réseau de transport unique, qui met l'aéroport de Roissy à la 6e place mondiale pour le transport des passagers (2e place européenne) et à la 1ère pour le fret, le réseau routier qui en kilomètres est à la troisième place mondiale (après les Etats-Unis, ce que l'on comprend en raison de l'étendue de cet immense pays, et le Japon, ce qui est plus étonnant), (e) un pays attractif (les emplois créés en France par les entreprises étrangères sont plus nombreux que les emplois perdus en raison des délocalisations), un pays qui est devenu, devant l'Allemagne, le deuxième investisseur mondial à l'étranger, (f) un pays de pain et de vin, qui fait de la France, malgré sa taille relativement petite, le deuxième ou troisième pays agricole du monde, avec une Beauce qui est une des plus grandes terre à blé du monde, (g) une culture qui est de plus en plus attractive tant pour les Français (cinéma, théâtre) que pour les étrangers, la France enregistrant l'une des plus fortes augmentation proportionnelle d'étudiants étrangers en Europe, notamment d'étudiants chinois, (h) un capitalisme à deux têtes, l'une étant celle d'un capitalisme d'investisseurs institutionnels, l'autre, celle d'un capitalisme familial (environ 60 % des valeurs cotées en bourse sont détenues par des familles soucieuses de la pérennité de l'entreprise, ce qui soustrait une partie de notre industrie à la spéculation financière) (i) un pays de fourmi au taux d'épargne très élevé qui fait des Français l'un des peuples les plus riches du monde (patrimoine moyen de 144.000 euros par habitant !), derrière le Japon (205.000 euros) et l'Irlande (148.000 euros) mais largement devant les Etats-Unis (128.000 euros) et l'Allemagne (90.000 euros), (j) un pays terre de luxe, et qui héberge la première marque mondiale de luxe, Louis Vuitton, (les cinq marques françaises de luxe représentant 53 % de la valeur des 15 premières griffes mondiales !), (k) Un pays qui est la première destination touristique du monde (82 millions de touristes en 2005 !), mais un produit France qui n'est pas assez valorisé, (l) un édredon social unique au monde, avec 31,1 % du PIB investi dans la protection sociale (devant la Suède : 30,7 %, la Belgique : 30,1 %, les Pays-Bas : 29,3 %, et, dans l'ordre décroissant toujours, le Danemark, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et (lanterne rouge) le Royaume-Uni (seulement 26,6 %) ; cette situation a fait que l'économiste allemand Holger SCHMIEDING a qualifié la France de dernier modèle debout.
Bien entendu, je ne fais que résumer. L'article fourmille de détails intéressant et qui devraient nous remplir de fierté. Nous sommes sans aucun doute l'un des pays les mieux armés pour limiter les effets de la crise. Ce sont là des faits, et les cris et vociférations de l'opposition n'y changeront rien. A l'intérieur de ces données, qu'il faille moduler la distribution des richesses ou les contributions au fonctionnement du pays est sans doute nécessaire. Mais de grâce, que tous ces aveugles que sont la plupart des médias et des journalistes, des politiciens de gauche, reconnaissent ces faits et cessent d'entretenir la morosité par des propos inconsidérés, souvent faux, et presque toujours malintentionnés.
Nous pouvons être fiers d'être français, nous devons bien voir la chance que nous avons de vivre dans l'un des pays les plus beaux, les plus riches, les plus cultivés (dans les deux sens du terme, agricole et intellectuel) du monde. Retroussons-nous les manches pour que cette situation inégalée perdure ; ouverte généreusement sur les autres, et non repliée frileusement, que la France continue d'être ce que nos aïeux en ont fait : un pays béni des dieux.

2 commentaires:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Mes raisons d’espérer

Sans avoir la chance d’être l’une de ces nombreuses fourmis françaises qui transportent tranquillement leur magot sur le dos se frayant un passage au milieu de tous les enchevêtrements prévus et imprévus de notre périple national (une des surprises de ce billet), j’ajouterai une 13 ème raison d’espérer - quand même : elle rejoint l’auteur de cette étude.

Comment cela ? Penserez-vous sans doute. Il ne s’agit pas d’étaler l’état d’âme d’un fan mais il y a un peu de cela en vérité. En effet, pour voir régulièrement Jacques Marseille dans ses différentes interventions télévisées, je peux dire simplement qu’il me plaît : là aussi il ne s’agit pas de déclarer une adhésion à un parti ou une idéologie. Je suis bien au-delà de considérations politico - syndico – partisanes.
Je considère toujours simplement un art : l’art du pédagogue. Une excellence dans le domaine de la compétence magnifiquement liée à une excellence dans la transmission de ces mêmes connaissances - le tout avec passion et dans un sourire radieux : une denrée qui me paraît se raréfier de plus en plus.
Je me suis également demandée si se fier à des enseignants de ce type ne permettrait pas de faire évoluer l’Université dans une direction plus adéquate aux pbs actuels que de continuer à préférer battre le pavé, une modalité de négociation qui me semble avoir plus d’un siècle de retard et qui, en tout cas, ne correspond pas aux progrès internes des connaissances dans tous les secteurs. Une attitude enfantine : rien d’autre que taper du pied.

Je reviens à ma nouvelle raison d’espérer : elle ne repose pas dans une belle place accordée à la réussite de telle ou telle réalité socio-économique – mais elle consiste à voir, de loin ou de près, des personnes qui tiennent debout – avec intelligence ou à avoir le bonheur de vivre, de loin ou de près, avec elles.

En ce sens, que notre pays « produise » en quelque sorte des gens de cette trempe me donne de la fierté. Il y en a eu assurément dans le passé et aujourd’hui plus qu’on ne pense, pas forcément aussi connus.

Moi, c’est cette émergence qui me fascine, me donne de l’espoir = ma 13ème raison d’espérer.

Philippe POINDRON a dit…

Oui, cher (chère ?) FOURMI, je partage votre point de vue. Nous ne pouvons pas désespérer de notre pays, ni des hommes qui l'habitent. Il y en a qui tiennent debout, il y en beaucoup, qui ne font pas de bruit, travaillent, élèvent leurs enfants avec bonheur, réfléchissent, aident les autres, se cultivent, sans forfanterie. Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit. Oui, il y a une treizième raison d'espérer, et c'est bien celle que vous dites.

Philippe POINDRON