mercredi 25 mars 2009

Une bonne fois pour toute

Un de mes très proche se dit irrité par mes propos qui tendraient à défendre Benoît XVI. Après mûre réflexion, je publie ici la réponse que le lui ai faite ce matin.
Cher X...
Je ne défends personne. Je défends simplement la vérité, en apportant (a) des faits ; (b) un raisonnement. La seule chose qui scientifiquement peut être dite est la suivante : à nombre d'actes sexuels IDENTIQUES, les rapports avec préservatifs offrent moins de risques de transmission du VIH que les rapports sans préservatifs. Ce taux de protection ne peut être évalué avec précision ; on peut donner une approximation qui est (probablement) de l'ordre de 70 %-90 % de réduction des risques. Voilà ce qu'il était juste de dire, et non pas d'agonir d'injures un homme qui est intellectuellement très au-dessus de la moyenne. En donnant l'illusion que le préservatif est l'arme absolue, on incite les mâles à se lâcher ; il est probable, par conséquent, qu'ils se livrent à un plus grand nombre de rapports sexuels, avec un plus grand nombre de partenaires, et que par conséquent, le risque de transmission du VIH s'en trouve accru. Je sais bien que ce n'est pas politiquement correct, que monsieur FREUD est passé par là, et que chacun revendique d'avoir une sexualité libérée. L'humanité a acquis cette liberté. On voit le résultat.
On ne peut réduire l'homme à ses pulsions comme l'esprit du monde tend à le faire.
Il y a un deuxième aspect, qui est celui de la "communication", terme dont se gargarisent les médias. Communiquer pour caresser le monde dans le sens du poil, c'est tout simplement accepter de mentir et DE MANIPULER l'opinion. Critiquer un mode de communication, c'est critiquer l'écume de la réalité, c'est se couper de toute relation avec l'autre, car communiquer ce n'est pas être relié, c'est délivrer un message sans se soucier de sa réception. Benoît XVI ne PEUT PAS avoir ignoré que ses exhortations seraient mal reçues, bien qu'elles aient été délivrées dans un contexte que j'ai essayé de situer. Elles ont été ridiculisées, critiquées, déformées, par des hommes et des femmes qui se moquent comme d'une guigne de l'Église, et qui n'ont qu'une idée en tête, celle de VOLTAIRE : écraser l'infâme. Aucun intérêt. Chacun est libre de ses choix. Mais que chacun ne tende pas à faire retomber sur les autres les conséquences de ses comportements. Voilà ce qu'est la vraie liberté : assumer les conséquences de ses choix. Quant à ces journalistes qui vilipendent, jugent, ricanent, je les invite à passer - comme je le fais - une journée entière de la semaine avec des séropositifs, et de discuter - comme je le fais - avec eux. Je ne tire aucune gloire de ce service. Mais un certain nombre d'enseignements. Ils pourraient leur être profitables.
Voyez-vous, ô très improbables lecteurs, j'ai décidé, dans cette dernière partie de ma vie, de ne plus composer avec le mensonge et l'approximation. Je ne dis pas que je détiens la vérité (ça se saurait !). J'expose des faits avérés, et un raisonnement ; il me semble que c'est le propre de l'activité du penser que de procéder ainsi. Et je suis tout à fait ouvert à la discussion ; je suis même disposé à changer d'avis si l'on me prouve que je suis dans l'erreur.
Tout à l'heure, je vous reparlerai du livre de Simone WEIL. Et, à votre grand étonnement, vous verrez qu'à la suite de l'analyse qu'elle fait du marxisme, et dont elle approuve les conclusions, je vous dirai que je partage ce point de vue. Et avec elle, on verra que le grand tort de MARX, c'est de n'avoir pas été au bout de son raisonnement ; il aurait vu que si son analyse économique était juste, ses conclusions politiques étaient erronées. Affaire à suivre.

2 commentaires:

olibrius a dit…

n'êtes vous pas aussi un peu manipulateur quand vous affichez des certitudes qui ne laissent pas livres vos interlocuteurs???

Philippe POINDRON a dit…

Cher Olibrius, vous devriez tout lire. Je n'affiche pas des certitudes. J'expose des faits et j'argumente. Je maintiens (et je crois avoir les compétences pour le faire, en tant que virologiste, et qu'accueillant de séropositifs), que le préservatif, s'il diminue les risques de transmissions du VIH, à nombre d'actes sexuels identiques à celui d'actes non protégés, est potentiellement dangereux car ilen donne à ceux qui l'utilisent un sentiment de sécurité absolue, incite à n'avoir aucune retenue sexuelle,ce qui conduit à une augmentation du nombre absolu de contaminations et par conséquent n'est pas LA solution au problème épidémiologique. Je ne vois pas en quoi je ne laisse pas mes interlocuteurs libres. Vous avez le droit de ne pas être d'accord. Vous pouvez alors soit adopter une position de principe, idéologique ; c'est une croyance. Ou bien argumenter, m'apporter des faits, un raisonnement, montrant que je me trompe. Si vous y parvenez, je vous promets de changer mon opinion. Je trouve, votre intervention fondée sur un jugement de ma personne et non de mon propos. C'est très habituel de nos jours : disqualifier le messager pour disqualifier le message. Mais je doute que ce soit bien efficace pour nqui s'efforce de chercher la vérité. Bien amicalement et sans rancune.