vendredi 29 mai 2009

Des chiffres et des lettres

Voici l'avis de monsieur Edward C. GREEN, Directeur du Projet de Recherche sur la prévention du SIDA à l'Université de HARVARD :
"Le pape a raison. Ou pour répondre plus précisément : les meilleures données dont nous disposons confirment les propos du pape. Il existe une relation systématique, mise en évidence par nos meilleures enquêtes, y compris celles menées par les Demographic Health Surveys, financées par les Etats-Unis, entre l'accès facilité aux préservatifs et leur usage plus fréquent et les taux d'infection par le virus du SIDA plus élevés, et non plus faibles. Cela pourrait être dû en partie au phénomène bien connu sous le nom de "compensation du risque", ce qui veut dire que lorsque l'on a recours à une "technologie" de réduction du risque comme le préservatif, l'on perd souvent le bénéfice lié à la réduction du risque par une "compensation" qui consiste à prendre davantage de risques qu'on ne le ferait en absence de technologie de réduction du risque." (National Review Online)
HARVARD est une des meilleures, sinon la meilleure Université(s) du monde. Le Professeur GREEN ne parle pas à la légère ; il risquerait d'y perdre et sa réputation et ses fonctions universitaires. Il ne m'apparaît pas qu'il soit un papiste convaincu ; il serait plutôt un wasp (white anglo-saxo protestant).
Je vous rappelle que dans plusieurs billets, j'ai dit et redit, moins bien sans aucun doute, mais j'ai dit exactement la même chose.
Il ne s'agit pas là d'opinions, mais de faits scientifiquement avérés.
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Du Cardinal SARR, Président de la Conférence Episcopale Régionale de l'Afrique de l'Ouest, à propos de la réaction des médias français aux propos de Benoît XVI sur le préservatif :
Nous déplorons et dénonçons le crime, venant du fond des âges, où l'on traitait nos frères et soeurs en marchandises et en biens meubles (Le Code Noir, art. 44), et qui aujourd'hui consiste à s'acharner à penser pour nous, à parler pour nous, à faire à notre place sans doute parce qu'on ne nous croit pas en mesure de le faire par nous-mêmes.
Je vous rappelle que, dans un billet, je vous avais fait part de la réaction d'indignation d'une journaliste camerounaise laïque aux critiques de la presse française sur les propos de Benoît XVI.
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Prévalence du virus du SIDA (chiffre de l'ONUSIDA).
En Afrique australe (année 2001) :
Zambie : 21,5 %.
Swaziland : 33,4 %
Lesotho : 31 %
Zimbabwe : 33,7 %
Bostwana : 38,8 %
En Afrique où les chrétiens sont nombreux et leurs propos pris en compte par les pouvoirs publics, qui les relaient dans leurs décisions politiques, chiffres comparatifs 2003 - 2008 :
Burkina-Faso : diminution de 6,5 % à 1,8 %
Bénin : de 3,6 % à 1,8 %
Burundi : de 8,3 % à 3,3 % (pays où les politiques se sont impliqués très considérablement)
Cameroun : de 11,8 % à 5,4 %
Guinée : de 2,8 % à 1,5 %
En Afrique Occidentale Française à majorité musulmane, où la fidélité de la femme est une valeur de grande portée sociale, maintien à des taux très bas :
Mali : 1,7 %
Niger 1,1
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En 2006, il y avait dans les CECOS (Centres d'Etudes et de Conservation du Sperme) :
157.523 embryons congelés, concernant 49.618 couples.
93.116 faisaient l'objet d'un "projet parental" ; il y avait eu 7.350 accouchements et près de 86.000 embryons détruits avant ou après implantation.
83.407 embryons étaient abandonnés :
37.435 l'avaient été délibérément par les parents dont
9.317 proposés à la recherche ;
10.239 donnés à d'autres couples stériles ;
17.877 détruits.
et
45.972 conservés dans les CECOS pour une période indéterminée.
Je vous rappelle que des embryons conservés à -196°C dans l'azote liquide peuvent être gardés viables pendant des siècles. Il faut 4.000 ans de conservation pour qu'un tiers environ des cellules ainsi conservées aient vu leur génôme irréversiblement lésé par les rayons cosmiques, les seuls qui à cette température peuvent avoir un effet délétère sur l'ADN. Sur ce point, l'ayant enseigné pendant des années à mes étudiants, je suis absolument formel. Il est donc possible que des êtres humains puissent voir le jour des siècles après avoir été conçus par leurs parents.

2 commentaires:

Roparzh Hemon a dit…

Un grand bravo pour ce billet "Des chiffres et des lettres ", M. POINDRON ! C'est certainement l'un de vos meilleurs depuis longtemps.

Je préfère assurément le P.Poindron journaliste, toujours habile à découvrir des faits importants ou des auteurs importants mentionnés nulle part ailleurs (on a besoin de plus de journalistes comme vous) au P. Poindron philosophe, qui me fait bailler. Quant au P. Poindron disciple du Christ, j'aurais tendance à vous adresser le reproche contraire d'Olibrius (ah que les lecteurs sont ingrats ...) : je dirais repétant Joe Sobran que le "christianisme facultatif" (Jésus a dit ceci ou cela, mais après les gens en font ce quil's veulent) n'est pas le vrai christianisme.


Bien cordialement,

E. D.

Philippe POINDRON a dit…

Cher et bienveillant lecteur,

Je suis très heureux de ce que vous dites. Il est vrai que je cherche à révéler des faits que, pour des raisons purement mercantiles ou veules, les médias taisent ou travestissent ou cachent. je suis vraiment désolé de provoquer chez vous des bâillements avec ma philosophie de salon.
Voyez-vous, je suis dans la dernière partie de ma vie. Je cherche comment il est possible de vivre comme Jésus l'a demandé, et ceci malgré mes déterminismes sociaux, affectifs, intellectuels, professionnels. La chose n'est pas facile. Et cest un chemin que je suis loin d'avoir parcouru. Mais désormais, c'est une décision sur laquelle je ne reviendrai plus. Le christianisme facultatif crucifie Jésus une deuxième fois.
Merci pour vos remarques toujours percutantes.