Je viens d’achever la lecture du
premier tome qu’Édouard-Marie GALLEZ a consacré aux origines de l’Islam (Le
Messie et son Prophète. Tome I. De Qumrân à Muḥammad, [4e édition]).
Éditions de Paris, Versailles, 2012.
Je lis, page 407, cité dans la
note 667, ce texte que l’on doit à Al-KINDI et qui date des environs de 830 ap.
J.-C.
"Montrez-moi une preuve ou
un signe quelconque d’une seule œuvre merveilleuse réalisée par votre maître Muḥammad,
qui certifie sa mission et prouve qu’il commit ses massacres sur ordre divin,
comme [il aurait réalisé] la première… La conclusion de tout ceci [la
fabrication du Coran], est évidente à qui a lu ces écrits et a vu comment dans
ce livre, les récits sont assemblés n’importe comment et entremêlés ; c’est
une évidence que diverses mains — et nombreuses — s’y sont mises et ont créé
des incohérences, ajoutant ou enlevant ce qui leur plaisait ou leur déplaisait.
Est-ce donc les conditions d’une Révélation envoyé du Ciel ?"
Il me semblait que cette charge
contre le texte du Coran reçu d’Al-KINDI, était celle d’un farouche opposant à
l’Islam. Comme j’ignorais qui était Al-KINDI, je me suis renseigné en
consultant divers sites sur Internet.
Et j’apprends qu’en réalité,
Al-KINDI est un des plus éminents érudits arabes MUSULMANS du 9e
siècle. Versé en philosophe, en mathématique, en médecine, en musique, en
physique, en astronomie, c’est est un très grand esprit, un très grand savant,
de ces génies auxquels l’humanité fut et demeure redevable.
Ce qui me paraît très
intéressant, c’est que cet esprit délié et fin a eu le courage de révéler les
modifications et falsifications du texte coranique, dont il n’existe aucun
manuscrit complet antérieur à la seconde moitié du 8e siècle, comme
si tous les états antérieurs du livre avaient été systématiquement détruits.
Homme de foi, sans aucun doute, mais intellectuel et savant, il cherche la
vérité factuelle.
Qu’on ne vienne pas me dire
que la même critique peut être faite à la BIBLE. Il n’y a pratiquement pas
de différences substantielles, par exemple, entre le texte d’ISAÏE livré par le
rouleau de QUMRAN et qui date du milieu du deuxième siècle avant J.-C. et le
plus ancien manuscrit hébreu complet connu qui lui date du XIe siècle après J.-C. Du reste, on a aussi retrouvé sur une lamelle d’argent dans la région
de JERUSALEM, deux versets du Deutéronome qui datent du VIIe avant
J.-C. et qui ont traversé le temps. Pour s'assurer d'ailleurs de la fidélité de leur travail, les scribes qui recopiaient les texte bibliques utilisaient la technique de la stichométrie, qui consiste à dénombrer les versets (ou plutôt les vers ou les lignes) de la copie pour s'assurer que leur nombre est bien celui du modèle.
Plutôt que de tomber dans une
critique sommaire, fantasmée et peu juste de l’islam, il me paraît plus utile
de connaître l’origine de l’Islam (I majuscule) pour pourvoir discuter de la
question avec des musulmans de bonne foi. Car la raison et les faits ont un certain poids, même dans l'esprit de croyants persuadés que Dieu n'est pas tenu, dans sa toute puissance, à nous donner accès à la vérité.
En vérité, le livre
d’Edouard-Marie GALLEZ démontre de manière définitive que le proto-islam, celui
qui a vu OMAR et des juifs de la mouvance judéo-nazaréenne de Yathrib (Médine),
s’allier dans un grand élan enthousiaste (au sens étymologique) pour
reconstruire le temple de JÉRUSALEM, dérive directement de ce mouvement
messianique juif.
Je m'absente jusqu'à mercredi 12 novembre et reprendrai mes billets le 13.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire