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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir
vrai, c’est la lâcheté.
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1.
La citation du jour.
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La
Société Asiatique m’a fait l’honneur de m’admettre comme membre en son sein. À
ce titre je reçois donc le Journal Asiatique qu’elle édite depuis 1822. Il s’agit
du plus ancien journal orientaliste du monde.
Je
viens juste de recevoir le N°1 du Volume 303, de l’année 2015.
Mohammed
HOCINE BENKHEIRA, chercheur à l’École Pratique des Hautes Études y publie un
article intitulé Du Ḥadīṯ à l’autorité
prophétique. La controverse sur le baiser du jeûneur au début de l’Islam.
Voici
comment il termine cet article, dans lequel il démontre que trois blocs de
textes des traditions qui concernent la question de la licéité du baiser du
mari pour sa femme lors du jeûne du Ramadan, émettent des avis très divergents
sur cette question.
"Ainsi
le concept d’autorité prophétique, qui aura un si grand rôle sous le nom de Sunna, n’est pas le fruit d’une pure
spéculation abstraite […], mais il s’enracine dans la casuistique juridique la
plus commune. C’est l’effort même de
reconstruire ou réorganiser le droit islamique initial qui en est la matrice.
(Caractères gras de votre serviteur, destinés à souligner que l’auteur
pointe l’évolution d’une doctrine sous l’action des hommes.) On a choisi de
penser l’édifice juridique en référence à la figure du Prophète, soit comme
modèle à imiter, soit comme maître en enseignement, afin de tourner le dos aux commencements qu’on critiquait et dont on
voulait se débarrasser. (Même remarque.) Dans le premier cas, la vie du
Prophète a été mobilisée comme texte où doit être déchiffrée la Loi ; c’est
ainsi que tous les gestes de sa vie quotidienne sont évoqués dans le menu
détail. C’est pour cela, comme l’avait remarqué naguère J. SCHACHT, qu’une très grande part de ce qui a été
transmis au sujet de la personne du Prophète n’est pas historique. […]."
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2.
Commentaires.
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Je
tiens pour vain, inutile et agressif, toute opinion qui, sans se donner la
peine de s’informer, rejette tout en bloc d’une grande tradition religieuse,
quelle qu’elle soit. C’est, par exemple ce que font les francs-maçons vis-à-vis
du catholicisme, à l’image de François BAROIN et des crèches qu’il veut faire
bannir des mairies françaises de par la loi. J’ai déjà dit pourquoi il le veut ;
bon sang ne saurait mentir
Il
m’apparaît essentiel de se documenter, notamment sur l’Islam. Et quand la
documentation est de la qualité de celle que fournit Mohamed HOCINE BENKHEIRA
(l’article est passionnant, érudit, nourri de références, impartial ; il
est écrit par un homme qui est probablement musulman, mais est épris d’honnêteté
intellectuelle), il est indispensable de s’y arrêter. L’auteur ne porte pas de
jugements sur les Ḥadīṯs. Il se
borne à constater, preuves à l’appui, qu’ils résultent d’une sédimentation
progressive d’avis divers qui relève de ce qu’Edouard-Marie GALLEZ appelle la
légendologie, et qu’en aucun cas ils ne peuvent servir de documents
historiques.
La
chose est si vrai, que pas plus tard qu’avant-hier, je discutais avec F…, une
jeune femme maghrébine, fréquentant la Banque Alimentaire,, très attachée au
Coran et de qui, lui opposant certaines prescriptions des Ḥadīṯs, je reçus cette réponse : Il ne faut pas se fonder sur les Ḥadīṯs mais sur le Coran.
Je
trouve très courageux le travail de Mohamed HOCINE BENKHEIRA, comme le furent
les écrits du Prix Nobel de Littérature Nagib MAHFOUZ, ardent apôtre de la paix
entre l’Egypte et Israël, qui survécut par miracle à une tentative d’assassinat
en octobre 1994, en raison de ses opinions et de la promotion de l’amour [الحُبّ (al hubb)].
Un grand esprit, un grand écrivain, un homme ouvert. Ce que je dis là ne vaut aucunement approbation de l'Islam. Les plus récents travaux sur le sujet prouvent abondamment qu'il s'agit d'un remaniement d'une doctrine dérivé d'un christianisme messianique dévoyé, le judéonazaréisme. C'est par un travail sérieux et contradictoire, que nous pourrons convaincre les intellectuels musulmans de cette dérive.
Le
réel est compliqué, les hommes divers. Chaque jour nous apporte des témoignages
concrets de cette complexité. Je le redis donc : pas de généralisation
hâtive. Et à défaut d’approuver ou d’aimer l’islam, il nous est toujours
possible de tenter de le connaître et de le comprendre.
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3.
Informations diverses.
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Repris
par le Salon beige, ce communiqué de Jean-Frédéric POISSON à propos de l’initiative
de François BAROIN.
"Le
vademecum de l'AMF sur la laïcité,
paru le mercredi 18 novembre dernier, est révélateur d'un laïcisme forcené
susceptible d'engendrer de fortes tensions au sein de la société française.
Vouloir effacer notre histoire, nos racines en ces temps troublés où la France
est attaquée dans son identité et a justement besoin de repères est absurde et
irresponsable. Le vademecum
préconise notamment de bannir les crèches des mairies, donc de dissimuler le
sens, l'origine historique et culturelle de cette fête qui est pourtant
célébrée par des millions de Français, croyants ou non, chrétiens ou non. La pétition que
nous avons lancée avec la Parti Chrétien-Démocrate pour
défendre la présence des crèches dans les lieux publics a recueilli plus de 89
000 signatures à ce jour : Cela prouve bien que l'AMF n'est absolument pas en
phase avec les aspirations profondes des Français."
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L’aveuglement ?
(Tiré du site du Boulevard Voltaire, ce matin).
Le
maire adjoint communiste Stéphane Peu « se dit (…]
“certain” qu’il n’existe aucune relation entre les terroristes tués la semaine
dernière et sa ville ». Le RAID avait
l’air, il y a quelques jours, moins affirmatif.
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A lire absolument (du site SOS Education :
Ou comment il est possible de faire aimer la langue française aux Collégiens et Lycéens.
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