Lucidité, courage !
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1.
Les deux citations du jour.
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(a) "Il
est en effet difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement
renoncé à l’habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir
ceux qui doivent les conduire ; et l’on ne fera point croire qu’un
gouvernement libéral, énergique et sage, puisse jamais sortir d’un peuple de
serviteurs."
In
Alexis
de TOCQUEVILLE.
De
la démocratie en Amérique. Les grands thèmes. Edité par J.-P. MAYER. Édition
revue et corrigée avec une bibliographie supplémentaire pour l’édition de 1980.
(Collection Idées. Série Sciences humaines. No 168.)
Paris,
Gallimard, 1980.
(b)"Le
monde moderne est, aussi, essentiellement parasite. Il ne tire sa force, ou son
apparence de force, que des régimes qu’il combat, des mondes qu’il a entrepris
de désintégrer."
In
Charles
PEGUY.
Note
conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne. [1914.] (Consulter
les œuvres en prose, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1961, p.
1512.) Et merci à Rémi BRAGUE qui cite PEGUY dans son livre Modérément moderne.
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2.
Commentaires.
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Même
s’il n’y paraît pas, ces deux citations sont corrélées l’une à l’autre. En
déléguant à la puissance publique un nombre croissant de pouvoirs sur nos vies,
nous avons renoncé à nous gouverner nous-mêmes, et nous projetons sur les
hommes et les femmes qui sollicitent nos suffrages, l’image de nos propres
abandons de souveraineté sur notre personne. C’est ce que dit TOCQUEVILLE de
nous gouvernants et c’est ce que sont ces derniers : ni libéraux (ça se saurait), ni
énergiques (quoique ils s’en défendent), ni sages. Nous sommes réduits à être
les serviteurs de despotes au petit pied, de mous et de fols.
PEGUY
renchérit en montrant que la démocratie telle que nous la concevons, illustre
phare de la prétendue modernité, ne peut être qu’un système parasite :
elle se nourrit du sang et de la sueur d’un petit nombre de citoyens, qualifiés
de riches ou d’exploiteurs (mais les vrais riches et les vrais exploiteurs
échappent par la magie du copinage, du fric et de sa fascination à cette
torture sociale, médiatique et fiscale), et elle ne se fait pas faute de
dézinguer des régimes qui ne lui conviennent pas : Afghanistan, Irak,
Libye, Syrie, nombre de pays d’Amérique latine, comme si ces peuples ces pays n’avaient
pas en eux les ressources pour vivre de leurs propres forces.
Ce
n’est pas la démocratie qui est condamnable, loin de moi cette idée. C’est l’absence
de vertu de ceux qui nous gouvernent et qui préfèrent le pouvoir à la vérité ;
c’est l’absence de vertu des citoyens qui préfèrent leur confort au
renforcement du lien social. Tous ignorent la nature profonde de l’homme, et la
nature humaine se venge. La nature inerte, végétale ou animale se venge se nos
offenses proclame la COP21, et la nature humaine commence à le faire, proclame la naissance de la dissidence, de la résistance et, hélas, mais pourtant vrai,
du terrorisme !
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3.
Informations diverses
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Une vraie fête de la Lumière à VANNES.
Souvenons-nous.
Cent-quarante mille mort pendant les guerres de Vendée ? Un détail de l'histoire !
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Et toujours l’inénarrable BAROIN (Article du Boulevard Voltaire, d'Aloysia BIESSY).
"Cent quinze années d’écueil
politique ne leur auront pas suffi… Proposant un vade-mecum sur la laïcité,
l’Association des maires de France indique, dans son rapport de novembre 2015,
comment faire adopter aux personnels publics (intercommunalités et communes)
une meilleure attitude républicaine. Non content de prôner la neutralité comme
seule base de référence, François Baroin, sénateur Les Républicains et
président de l’AMF, incite les institutions à veiller avec vigilance sur toute
pratique portant atteint à ce principe. On apprend ainsi que le règlement de la
structure privée fera l’objet d’une « attention toute
particulière concernant l’attitude à adopter par ses personnels, avant
tout engagement de la commune » ; les subventions aux
établissements privés risquent de subir les conséquences de cette surveillance
accrue… Mais là n’est pas l’essence du rapport.
Estimée non seulement garante du
« vivre ensemble », la laïcité est également supposée « facteur
d’émancipation de l’être humain » (sic). On savait Vincent
Peillon docteur de la Nouvelle Église du laïcisme… Achèvement de son Œuvre, ce guide de
« bonne conduite laïque » s’érige en une « vocation
universelle », fort de sa qualité de « creuset de l’unité
républicaine » et sous couvert de préserver la paix civile et la
fraternité. Vraisemblablement une introduction synthétique du livre que
prépare François Baroin sur la République et la laïcité…
C’est à croire que le Parlement n’aura rien
retiré des attentats que vient de subir la France… Car ce sont précisément à
ces principes et à son incarnation – une liberté factice dictée par une force
irrémédiablement individuelle – que se sont adressés ces violents attentats.
N’en déplaise aux « communicants » et « experts », qui
n’ont pas saisi que les « croisés » visés par l’État islamique n’ont
plus d’existence qu’aux yeux d’un Orient oubliant la décroissance spirituelle
de l’Occident.
La laïcité est morte le jour où elle a été
promulguée en étendard, à l’instant où la religion du néant s’est autoproclamée
valeur universelle sous la férule moribonde du ventripotent Aristide Briand.
Plus d’un siècle d’erreur politique ne semble pas assez : il faut encore
renforcer la Charte de la neutralité, celle-là même qui est à l’origine du
déclin de la civilisation occidentale. La laïcité est morte. Et après ?"
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