mercredi 25 novembre 2015

25 novembre 2015. Nouvelles de la Résistance : une prière d'Etty Hillsum

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Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1. La citation du jour.
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Elle est tirée du Journal d'Ettie (ou Etty) HILSUM, écrivain d'origine juive qui mourut à AUSCHWITZ. Elle trouva la foi et raconte son cheminement intérieur dans ce Journal. Je remercie mon ami François de m'avoir transmis ce texte d'une beauté et d'une profondeur confondantes. Il s'agit d'une prière qu'elle écrivit le 12 juilllet 1942. Je vous supplie de la lire de bout en bout, avec gravité, sérénité et paix.

"Ce sont des jours d'effroi, mon Dieu. Cette nuit pour la première fois, je suis restée éveillée dans le noir, les yeux brûlants, des images de souffrance humaine défilant sans arrêt devant moi. Je vais te promettre une chose, mon Dieu, oh, une broutille : je me garderai de suspendre au jour présent, comme autant de poids, les angoisses que m'inspire l'avenir ; mais cela demande un certain entraînement. Pour l'instant, à chaque jour suffit sa peine. Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d'avance. Une chose cependant m'apparaît de plus en plus claire : ce n'est pas toi qui peut nous aider, mais nous qui pouvons t'aider - et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. C'est tout ce qu'il nous est possible de sauver en cette époque et c'est aussi la seule chose qui compte : un peu de Toi en nous, mon Dieu. Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour dans les coeurs martyrisés des autres. Oui, mon Dieu, tu sembles assez peu capable de modifier une situation finalement indissociable de cette vie. Je ne t'en demande pas compte, c'est à toi au contraire de nous appeler à rendre des comptes, un jour. Il m'apparaît de plus en plus clairement à chaque pulsation de mon coeur que tu ne peux pas nous aider, mais que c'est à nous de t'aider et de défendre jusqu'au bout la demeure qui t'abrite en nous. Il y a des gens - le croirait-on ? - qui au dernier moment tâchent de mettre en lieu sûr des aspirateurs, des fourchettes et des cuillères en argent, au lieu de te protéger toi, mon Dieu. Et il y a des gens qui cherchent à protéger leur propre corps, qui pourtant n'est plus que le réceptacle de mille angoisses et de mille haines. Ils disent : "Moi je ne tomberai pas sous leurs griffes !" Ils oublient qu'on n'est jamais sous les griffes de personnes tant qu'on est dans tes bras. [...]."
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2. Commentaires.
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En ces jours de ténèbres, que les disciples se jettent dans les bras du Père, et que les hommes de bonne volonté, quels qu'ils soient et d'où qu'ils viennent soient de vrais artisans de paix. Inutile d'en dire plus.
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3.Informations diverses.
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Aller à la périphérie (du site Alétéia).










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