Le billet de ce jour aura une autre structure que celle à laquelle mes fidèles lecteurs (si, si, il y en a !) sont habitués. Il opposera deux visions du monde celle d’un monde unifié par l’amour, et celle d’un monde dominé par la haine. Je vous demande de lire intégralement ce billet. Je le dédie à une amie du midi. Elle se réconnaîtra.
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1. La Révolution de l’amour.
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Première épître de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 13,
versets 1 à 13.
"Quand je parlerais les langues des hommes et des
anges, si je n’ai pas l’amour, je ne suis plus qu’un airain qui sonne ou qu’une
cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais
tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi,
une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps
aux flammes, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien.
L’amour est longanime, l’amour est serviable, il n’est pas
envieux, l’amour ne fanfaronne pas, ne se rengorge pas ; il ne fait rien
d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte
du mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il met sa joie dans la
vérité. Il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout
L’amour ne passe jamais. Les prophéties ? Elles
disparaîtront. Les langues ? Elles se tairont. La science ? Elle disparaîtra.
Les langues, elles se tairont. Car imparfaite est notre science, imparfaite
aussi notre prophétie Quand donc viendra ce qui est parfait, ce qui est
imparfait disparaîtra. […].
Bref, la foi, l’espérance et l’amour demeurent tous les
trois, mais la plus grande […] c’est l’amour.
Les fruits du pardon.
Vatican,
Mardi 10 janvier 2006 – A propos de la libération, prévue jeudi
prochain, à Istanbul, de Mehmet Ali Agça, auteur de l’attentat contre Jean-Paul
II le 13 mai 1981, place Saint-Pierre, le cardinal Martino rappelle que
Jean-Paul II a « pardonné à son agresseur » et cite le Message pour la Journée
mondiale de la Paix 2002 : « Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de
justice sans pardon ». Le cardinal Renato Raffaele Martino a en effet
déclaré, le 9 janvier, à la télévision de l’Associated Press: « Nous avons
entendu à nouveau ces jours-ci Isaïe qui dit du Rédempteur: « Il est venu
proclamer la libération des prisonniers; il ne brise pas le roseau froissé, il
n’éteint pas la mèche qui fume » (cf. Lc 4,18; Mt 12,20; Is 42,3). Il
ajoutait: « Jean-Paul II qui a tout de suite pardonné à son agresseur, a
intitulé l’un de ses messages pour la Journée mondiale de la paix : « Il n’y a
pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon (2002) ». […].
Pour
sa part, le porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls a cité,
dimanche 8 janvier, cette parole du pape Jean-Paul II, cinq jours après
l'attentat, dans un message enregistré depuis son lit d’hôpital au Gemelli,
lors de l’angélus du dimanche 17 mai 1981: « Je prie pour le frère qui m'a
frappé et auquel j'ai sincèrement pardonné ». Le pape reprenait aussi à
son compte un proverbe polonais et disant: « Une main a tiré. Une autre a dévié
la balle ». Il a attribué cette protection à la Vierge Marie. Dans le même
message, il a confié l'humanité au Cœur Immaculé de Marie.
Le
pape avait été atteint par 3 des balles tirées par le Browning d’Agça et blessé
au ventre, au coude droit et à l'index de la main gauche. Le 23 mai, les
médecins signaient un communiqué disant que la vie du pape n'était plus en danger.
Sorti de l’hôpital, il sera une nouvelle fois au bord de la mort au mois
d’août, du fait d’un virus contracté lors de la transfusion sanguine nécessaire
lors de son opération, comme l’a raconté Mgr Dziwisz (cf. Zenit, 13 mai
2001). Le pape sortait de l'hôpital le 3 juin pour y retourner le 20 pour
de nouveaux examens, qui allaient confirmer la présence d'un virus, cause de la
fièvre et de différents symptômes. Un point de pleurésie allait compliquer les
choses. Mais le 5 août, une opération d'une heure devait libérer le pape du
système de dérivation mis en place lors de la première opération, et il allait
pouvoir rentrer au Vatican le 14 août. Le lendemain, il célébrait l'Assomption
devant une foule de cinquante mille personnes. Le soir, à 17 h 30, il s'envolait
en en hélicoptère pour Castelgandolfo.
[…].
Condamné
à perpétuité en Italie, Ali Agça, âgé de 23 ans au moment de l’attentat, avait
été libéré au cours du Grand Jubilé, en juin 2000, à l’issue de la grâce signée
non par le président italien Oscar Luigi Scalfaro, mais par son successeur
Carlo Azeglio Ciampi, avec l’avis favorable du Vatican, après avoir purgé une
peine de 19 ans.
Lors
de l'annonce de la grâce présidentielle, M. Navarro Valls, avait fait savoir la
« satisfaction personnelle » du pape pour cette mesure (qui s'accompagnait de
l'extradition vers la Turquie), en particulier du fait qu'elle survenait dans
le cadre du Jubilé. Le pape avait reçu la mère de Mehmet Ali Agça en 1994 et en
1996, et son frère Adnan, en 1997. Le 26 février 1999, Agça avait lui-même
écrit au pape lui demandant de bien vouloir intervenir favorablement auprès des
autorités italiennes. Déjà, en 1997, le Vatican avait fait savoir qu'il n'y
avait pas d'objection à la grâce.
La
justice italienne a alors remis l’ancien terroriste des « Loups gris » aux
autorités turques : il y avait été condamné pour l’attaque d’une banque, dans
les années 1970, et pour le meurtre d'un journaliste turc en 1979, mais s’était
évadé. Après son extradition, sa peine à perpétuité a été transformée par les
juges turcs à 10 ans, puis elle a été réduite à 5 ans pour « bonne conduite ».
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2. La Révolution de la haine.
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Repris du site Aletéia, les propos de Che GUEVARA.
"[…]
Ernesto Che Guevara était un jeune homme qui croyait en la
construction d’un monde plus humain. Il était mû par l’amour des pauvres et la lutte pour la
justice sociale. Mais le désir a grandi en lui de les obtenir à tout prix, en
conquérant le pouvoir politique et en imposant sa vision. Il changea, abandonna
progressivement ces idéaux qui faisaient de lui un être honnête.
Lors de la Tricontinentale en 1967, il a pu dire ce qu’il
n’avait jamais dit quand il était un jeune humaniste : « Un
révolutionnaire doit opter pour la haine comme facteur de lutte ; la haine
intransigeante de l’ennemi, qui pousse au-delà des limites naturelles de l’être
humain et en fait une efficace, violente, sélective et froide machine à
tuer ». Le Che avait changé, il subissait les conséquences de s’être
laissé pénétrer par le mal moral et il commença à justifier l’injustifiable.
Dans sa nouvelle vision de la société, l’autre était un ennemi, un dommage
collatéral. Il n’était plus guidé par le « bien commun » mais par le
désir déshumanisant de ne pas laisser à l’ennemi « une minute de tranquillité,
une minute de calme hors de ses casernes, et même dedans : l’attaquer où qu’il
se trouve ; qu’il ait la sensation d’être une bête traquée où qu’il
aille ».
Comment est-il possible qu’un homme qui avait prêché de
nobles et justes idéaux soit devenu comme ces tortionnaires qu’il dénonçait ?
Comment a-t-il pu se laisser entrainer par la soif de pouvoir politique et
éprouver ce vil sentiment qui défigure l’humain ? La haine, fruit de la
polarisation, comporte une dynamique psychologique d’autodestruction qui se
nourrit de ressentiments. Mais
ce n’est pas une force naturelle. Elle découle de décisions personnelles qui
trahissent les idéaux les plus nobles par des pratiques viles et
irrationnelles. Face à la
haine, il faut une conversion, un changement, mais cela est-il
possible ? Oui, certainement.
Nous le voyons avec les premières communautés chrétiennes. Elles vivaient clandestinement et subissaient les
persécutions et les tortures, mais elles n’ont jamais répondu aux agresseurs
avec les mêmes armes. Elles ont compris que la haine équivaut à tuer (1 Jean 3,15*). Haïr c’est renoncer à
bien vivre, se laisser consumer par l’agressivité et les insultes. Changer signifie aimer
l’ennemi. Cela ne
signifie pas qu’il faut lui donner de l’affection, mais qu’il ne faut pas agir
comme lui, il ne faut pas devenir tortionnaires et se laisser vaincre par la
haine. La dépolarisation du pays dépendra de notre capacité à ne pas laisser la
haine alimenter nos désirs, nos mots et nos actions. Nous pouvons retrouver la
paix politique et la réconciliation sociale.
* « Quiconque a de la haine contre son frère est un
meurtrier, et vous savez que pas un meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en
lui. »"
La
mort de Che GUEVARA.
Che
GUEVARA a été tué en Amérique du Sud par les forces boliviennes, après avoir
été capturé vivant. Il a été exécuté et, pour avoir une preuve de sa mort, on
lui a coupé les deux mains que l’on conservera dans le formol. Ainsi
s’accomplit la parole de l’Evangile, quiconque se sert de l’épée périra par
l’épée.
Inutile d’ajouter que je trouve répugnante l’exécution d’un
homme sans défense, même s’il fut d’une très grande cruauté.
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