samedi 29 avril 2017

29 avril 2017. Nouvelles de la Résistance. Faits et programmes. Premier billet du jour

Suite du cycle consacré au livre de Christophe GUILLUY.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA PREMIÈRE CITATION DU JOUR.
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" [La] demande de régulation des flux migratoires n’est pas spécifique à la France, mais concerne l’ensemble des pays dans le monde (y compris les États-Unis). Dans les milieux populaires, personnes ne souhaite devenir minoritaire dans son « village », ni en France, ni au Maroc, ni en Algérie, ni en Chine, ni au Sénégal. Ce constat ne concerne donc pas un groupe ethnique, culturel ou religieux spécifique, mais les catégories modestes attachées à un capital social et culturel protecteur. Cette question des flux migratoires et de l’instabilité démographique se double en effet de nouvelles tensions, moins liées à des revendications communautaires qu’à la question de l’« assignation identitaire », une identité que l’on porte prioritairement dans le regard de l’Autre. Car, qu’on le veuille ou non, au temps des minorités et des majorités relatives, le rapport à l’Autre est exacerbé. En milieu populaire, la question de l’assignation identitaire n’est plus seulement posée pour les « minorités visibles », mais pour tous les individus. En 2016, 61 % des ouvriers, 56 % des employés et 58 % des professions intermédiaires considéraient que le « racisme anti-Blanc est désormais un phénomène assez répandu en France ». (Cf. Ispsos, « Fractures françaises », 2016.) Une fracture socio-identitaire qui influencera durablement la recomposition démographique des territoires et le paysage politique. Une enquête du Cevipof (Cf. Cevipof, « Comprendre 2017, mai 2016.) sur les primo-votants (définis comme les jeunes inscrits sur les listes électorales qui pourront voter pour la première fois à une élection présidentielle en 2017) révèle ainsi que 37 % des jeunes issus du milieu ouvrier et 60 % des primo-votants chômeurs accorderaient leurs suffrages à Marine LE PEN, contre 17 % des jeunes issus des catégories cadres et professions intellectuelles supérieures. L’étude souligne que « Marine LE PEN est particulièrement visible au sein des primo-votants issus de l’immigration européenne (Espagne, Italie, Portugal) et crée en cela une fracture politique et électorale au sein même de la population issue de l’immigration. » En effet, les jeunes Français issus de l’immigration de l’Europe du Sud semblent accorder massivement leurs suffrages à la présidente du Front national alors que celle-ci ne rencontre qu’un très faible écho au sein de la jeunesse issue de l’immigration maghrébine : 41 % de ceux qui ont une ascendance espagnole, 45 % une ascendance italienne, et 50 % une ascendance portugaise, contre 9 % de ceux qui ont une ascendance maghrébine. Une photographie de la jeunesse populaire qui annonce l’accentuation des tensions identitaires dans une France de plus en plus travaillée par le séparatisme."
In
Christophe GUILLUY.
Le crépuscule de la France d’en haut.
Flammarion, Paris, 2016.
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2. COMMENTAIRES.
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Il y aura aujourd’hui deux billets sur ce sujet.
Le premier sera consacrée aux faits et programmes, le second aux principes susceptibles d’orienter notre choix lors du 7 mai. Mais, en tout premier lieu, je ne peux m’empêcher de faire état dans ce billet de mon trouble, de mon chagrin et de mes craintes pour l’avenir de ma patrie.

Factuellement, nous avons deux candidats qui s’opposent pratiquement sur tous les points. L’un qui se présente comme le champion de l’ouverture au monde, du libéralisme économique, et de la liberté totale en matière d’institutions sociales, comme le mariage et la procréation ; l’autre qui se présente comme le défenseur des petits, des classes populaires et des laissés-pour-compte de la mondialisation.

Commençons par parler du chômage !
J’ai entendu de mes propres oreilles le premier, monsieur MACRON, répondre à des ouvriers de Whirlpool qu’il était impossible d’empêcher les délocalisations car cette interdiction risquerait de tarir les investissements venus de l’étranger. Cette vision est purement économique, et en plus, elle laisse les dits investisseurs, souvent aidés par les collectivités locales, tout à fait libre de délocaliser s’ils ne font pas assez de profits une fois installés chez nous. Une telle situation est parfaitement illustrée par le cas des aciéries de Florange et d’Arcelor-Mittal. On a vu ce qu’il en est advenu ! J’ai lu la déclaration que monsieur MACRON a faite dans une interview au Figaro (7 septembre 2015), où il déclarait que l’immigration était une chance économique, que cela plaise ou non. Le souci de l'homme est parfaitement absent dans cette opinion.
Poursuivons cependant l’examen des propositions économiques. L’une d’elle, intéressante sans aucun doute, consiste à ce que tous les Français soient couverts par l’UNEDIC (y compris les indépendants et les agriculteurs). Suspendre les allocations chômage après deux refus d’offres d’emploi (cette proposition n’est pas nouvelle). Indemniser les démissionnaires. Donner la priorité aux accords d’entreprise en réformant le droit du travail. Garder les 35 heures. Investir 50 milliards d’euros pour de grands travaux et la formation de deux millions de chômeurs (pour ce dernier point, la chose n’est pas nouvelle).
Examinons maintenant les propositions de la seconde en matière économique : elle déclare qu’il convient d’instaurer un « protectionnisme intelligent » contre la concurrence déloyale. Belle intention, certes, mais comment faire ? Baisser les charges sociales de première embauche des jeunes. Augmenter le minimum vieillesse en le conditionnant toutefois à la nationalité française OU à vingt ans de résidence en France (ce délai me paraît exagérément long : dix ans serait plus juste). Alléger l’impôt sur les sociétés et les obligations administratives pesant sur les petites entreprises. Maintenir les 35 heures avec la possibilité d’augmenter le temps de travail. Réserver une partie des commandes publiques aux entreprises françaises. Interdire la directive de l’UE sur le détachement des travailleurs et taxer l’embauche de salariés étrangers (voir info ci-dessous). Améliorer l’accès au crédit des petites entreprises avec des taux préférentiels.

Continuons par l’Europe.
Le premier, monsieur MACRON, propose de mettre en place (si possible) un budget européen. Le possible reste ici bien flou. Si ça ne l’est pas (il faut l’unanimité des 27 états membres), que fera le candidat ? Réserver l’accès aux marchés publics européens aux entreprises ayant la moitié de leur production en Europe. C'est très beau, mais comment le savoir ? Porter les échanges Erasmus au sein de l’UE à 200 000 étudiants français. Rien sur la sécurisation des frontières de l’UE assurée aujourd’hui par le cache-sexe très peu cachant des accords de SCHENGEN. Un cache-sexe en dentelles en quelque sorte
La seconde propose de sortir de l’espace SCHENGEN et de rétablir les frontières nationales, tout en instaurant un dispositif simplifié et particulier pour les travailleurs frontaliers. Référendum sur le maintien de la France dans la zone euro et dans l’UE, avec cette précision importante que sera instaurée une monnaie nationale adaptée à notre économie. Il est parfaitement normal de s’interroger sur les conséquences de l’abandon de l’euro et de la sortie de l’UE. Néanmoins, on peut se demander aussi à qui a profité l’euro et l’Europe. J'avoue que ma lanterne est pour l'instant assez peu éclairée
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Et voilà comment l’Europe nous empêche de lutter contre la fraude liée à l’emploi des travailleurs détachés.

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Drôle d’élection !

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Tout est dit sur le viol de notre patrie par le monde de la finance.


Et ce n’est pas une journaliste de droite qui le dit !



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