Suite du cycle consacré au livre
de Christophe GUILLUY.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA PREMIÈRE CITATION DU
JOUR.
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[La] demande de régulation des flux migratoires n’est pas spécifique à la
France, mais concerne l’ensemble des pays dans le monde (y compris les
États-Unis). Dans les milieux populaires, personnes ne souhaite devenir
minoritaire dans son « village », ni en France, ni au Maroc, ni en
Algérie, ni en Chine, ni au Sénégal. Ce constat ne concerne donc pas un groupe
ethnique, culturel ou religieux spécifique, mais les catégories modestes
attachées à un capital social et culturel protecteur. Cette question des flux
migratoires et de l’instabilité démographique se double en effet de nouvelles
tensions, moins liées à des revendications communautaires qu’à la question de
l’« assignation identitaire », une identité que l’on porte
prioritairement dans le regard de l’Autre. Car, qu’on le veuille ou non, au
temps des minorités et des majorités relatives, le rapport à l’Autre est
exacerbé. En milieu populaire, la question de l’assignation identitaire n’est
plus seulement posée pour les « minorités visibles », mais pour tous
les individus. En 2016, 61 % des ouvriers, 56 % des employés et
58 % des professions intermédiaires considéraient que le « racisme
anti-Blanc est désormais un phénomène assez répandu en France ». (Cf.
Ispsos, « Fractures françaises », 2016.) Une fracture
socio-identitaire qui influencera durablement la recomposition démographique
des territoires et le paysage politique. Une enquête du Cevipof (Cf. Cevipof,
« Comprendre 2017, mai 2016.) sur les primo-votants (définis comme les
jeunes inscrits sur les listes électorales qui pourront voter pour la première
fois à une élection présidentielle en 2017) révèle ainsi que 37 % des
jeunes issus du milieu ouvrier et 60 % des primo-votants chômeurs
accorderaient leurs suffrages à Marine LE PEN, contre 17 % des jeunes issus
des catégories cadres et professions intellectuelles supérieures. L’étude
souligne que « Marine LE PEN est particulièrement visible au sein des
primo-votants issus de l’immigration européenne (Espagne, Italie, Portugal) et
crée en cela une fracture politique et électorale au sein même de la population
issue de l’immigration. » En effet, les jeunes Français issus de
l’immigration de l’Europe du Sud semblent accorder massivement leurs suffrages
à la présidente du Front national alors que celle-ci ne rencontre qu’un très
faible écho au sein de la jeunesse issue de l’immigration maghrébine :
41 % de ceux qui ont une ascendance espagnole, 45 % une ascendance
italienne, et 50 % une ascendance portugaise, contre 9 % de ceux qui
ont une ascendance maghrébine. Une photographie de la jeunesse populaire qui
annonce l’accentuation des tensions identitaires dans une France de plus en
plus travaillée par le séparatisme."
In
Christophe GUILLUY.
Le crépuscule de la France d’en
haut.
Flammarion, Paris, 2016.
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2. COMMENTAIRES.
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Il y aura aujourd’hui deux
billets sur ce sujet.
Le premier sera consacrée aux faits et programmes, le second aux principes susceptibles d’orienter notre choix lors du 7 mai.
Mais, en tout premier lieu, je ne peux m’empêcher de faire état dans ce billet
de mon trouble, de mon chagrin et de mes craintes pour l’avenir de ma patrie.
Factuellement, nous avons deux
candidats qui s’opposent pratiquement sur tous les points. L’un qui se présente
comme le champion de l’ouverture au monde, du libéralisme économique, et de la
liberté totale en matière d’institutions sociales, comme le mariage et la
procréation ; l’autre qui se présente comme le défenseur des petits, des
classes populaires et des laissés-pour-compte de la mondialisation.
Commençons par parler du chômage !
J’ai entendu de mes propres
oreilles le premier, monsieur MACRON, répondre à des ouvriers de Whirlpool qu’il
était impossible d’empêcher les délocalisations car cette interdiction risquerait
de tarir les investissements venus de l’étranger. Cette vision est purement
économique, et en plus, elle laisse les dits investisseurs, souvent aidés par
les collectivités locales, tout à fait libre de délocaliser s’ils ne font pas
assez de profits une fois installés chez nous. Une telle situation est
parfaitement illustrée par le cas des aciéries de Florange et d’Arcelor-Mittal.
On a vu ce qu’il en est advenu ! J’ai lu la déclaration que monsieur
MACRON a faite dans une interview au Figaro (7 septembre 2015), où il déclarait
que l’immigration était une chance économique, que cela plaise ou non. Le souci de l'homme est parfaitement absent dans cette opinion.
Poursuivons cependant l’examen
des propositions économiques. L’une d’elle, intéressante sans aucun doute,
consiste à ce que tous les Français soient couverts par l’UNEDIC (y compris les
indépendants et les agriculteurs). Suspendre les allocations chômage après deux
refus d’offres d’emploi (cette proposition n’est pas nouvelle). Indemniser les
démissionnaires. Donner la priorité aux accords d’entreprise en réformant le droit
du travail. Garder les 35 heures. Investir 50 milliards d’euros pour de
grands travaux et la formation de deux millions de chômeurs (pour ce dernier
point, la chose n’est pas nouvelle).
Examinons maintenant les
propositions de la seconde en matière économique : elle déclare qu’il
convient d’instaurer un « protectionnisme intelligent » contre la
concurrence déloyale. Belle intention, certes, mais comment faire ?
Baisser les charges sociales de première embauche des jeunes. Augmenter le
minimum vieillesse en le conditionnant toutefois à la nationalité française OU
à vingt ans de résidence en France (ce délai me paraît exagérément long :
dix ans serait plus juste). Alléger l’impôt sur les sociétés et les obligations
administratives pesant sur les petites entreprises. Maintenir les 35 heures
avec la possibilité d’augmenter le temps de travail. Réserver une partie des
commandes publiques aux entreprises françaises. Interdire la directive de l’UE
sur le détachement des travailleurs et taxer l’embauche de salariés étrangers
(voir info ci-dessous). Améliorer l’accès au crédit des petites entreprises
avec des taux préférentiels.
Continuons par l’Europe.
Le premier, monsieur MACRON,
propose de mettre en place (si possible) un budget européen. Le possible reste
ici bien flou. Si ça ne l’est pas (il faut l’unanimité des 27 états membres), que fera le candidat ? Réserver
l’accès aux marchés publics européens aux entreprises ayant la moitié de leur
production en Europe. C'est très beau, mais comment le savoir ? Porter les échanges Erasmus au sein de l’UE à 200 000
étudiants français. Rien sur la sécurisation des frontières de l’UE assurée
aujourd’hui par le cache-sexe très peu cachant des accords de SCHENGEN. Un cache-sexe en dentelles en quelque sorte
La seconde propose de sortir de l’espace
SCHENGEN et de rétablir les frontières nationales, tout en instaurant un
dispositif simplifié et particulier pour les travailleurs frontaliers.
Référendum sur le maintien de la France dans la zone euro et dans l’UE, avec
cette précision importante que sera instaurée une monnaie nationale adaptée à
notre économie. Il est parfaitement normal de s’interroger sur les conséquences
de l’abandon de l’euro et de la sortie de l’UE. Néanmoins, on peut se demander
aussi à qui a profité l’euro et l’Europe. J'avoue que ma lanterne est pour l'instant assez peu éclairée
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Et voilà comment l’Europe nous
empêche de lutter contre la fraude liée à l’emploi des travailleurs détachés.
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Drôle d’élection !
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Tout est dit sur le viol de notre
patrie par le monde de la finance.
Et ce n’est pas une journaliste
de droite qui le dit !
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