Chers
lecteurs, j’ai déjà donné, dans un ancien billet, ce poème du grand LIU Xiaobo.
Je le redonne, en pensant à ces milliers de jeunes gens morts pour défendre la
liberté et la démocratie, en Chine ou alleurs, comme le fit ce grand homme qui vient de rendre l’âme.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir
vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA
CITATION DU JOUR.
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Poème aux âmes mortes.
"Etreignant avec force les
barreaux de ma cellule,
En ce moment,
Il faut que je pleure à chaudes
larmes.
Comme j'appréhende le moment tout
proche
Où j'aurai envie de pleurer mais
n'aurai plus de larmes !
Je me souviens de ces morts innocentes.
Il faut froidement se transpercer
les yeux
Au moyen d'une lame,
Pour, au prix de la cécité,
Gagner la lumière de l'esprit.
Cette mémoire qui me saigne à blanc
Ne peut être préservée et exprimée
Qu'au moyen du refus."
[Poème
de LIU Xiaobo écrit alors qu'il était en prison, à la mémoire des âmes mortes
du 4 juin 1989, de tous ces jeunes massacrés par l'armée, Place Tian An Men à
PEKIN.
A
plusieurs reprises, dans La philosophie du porc et autres essais,
il parle des âmes errantes. Bien que résolument moderne (au sens très positif
de ce terme), il est, en cette expression, fidèle à la culture chinoise qui
veut ne donner aucun repos aux morts qui n'ont pas reçu de sépulture décente.]
In
LIU Xiaobo.
(LIÚ Xiǎobō ; caractères simplifiés : 刘 晓 波 ; caractères traditionnels :劉 曉 波)
La philosophie du porc et autres essais. Traduit du
chinois. Textes choisis et présentés par Jean-Philippe BÉJA. ("Bleu de
Chine", collection dirigée par Geneviève IMBOT-BICHET. Préface de Vaclav
HÁVEL.
Gallimard, Paris, 2011. (Page 145.)
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2. COMMENTAIRES.
-
Oui, avec LIU Xiaobo, Vaclav HAVEL, Alexandre SOLJENITSYNE,
Andrei SAKHAROV, et tant d’autres défenseurs de la vérité, beaucoup d'entre nous dénonçons les manœuvres
des princes qui prétendent nous gouverner au prix d’un mensonge éhonté. Oui, nous
sommes dissidents de ce monde où il est possible qu’un Président de la
République aille – fort justement du reste – se recueillir à ORADOUR-SUR-GLANE,
mais ne bougera pas le petit doigt pour aller au LUC-SUR-BOULOGNE reconnaître
un crime absolument identique à celui qu’ont commis les nazis lors des guerres
de Vendée. Rien ne justifie que l’on tue un bébé de 15 jours comme le firent
les barbares des colonnes infernales ; rien ne justifie que l’on entasse
dans une église des centaines de villageois avant de mettre le feu à l’édifice
comme le firent les nazis à ORADOUR. Rien ne justifie davantage que l’on jette
vivants des femmes et des enfants comme le firent les barbares des colonnes
infernales des guerres de Vendée, sous les ordres du sinistre AMIET qui
prétendait que c’est ainsi que l’on cuit le pain de la République.
Oui, à toutes ces âmes errantes, celles de la
Place TIAN AN MEN, celle d’ORADOUR-SUR-GLANE, celle du LUC-SUR-BOULOGNE et des
guerres de Vendée, celle de PRAGUE, de POZNAN, de BUDAPEST nous redisons ce poème superbe, sorti du cœur d’un homme qui a préféré la prison au
déshonneur et la défense de la vérité à la liberté !
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3. INFORMATIONS
DIVERSES.
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Le
général de VILLIERS a parfaitement raison de protester contre l’amputation du
budget des armées.
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Fidèle
épouse de LIU Xiaobo, elle a partagé son calvaire.
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Une
très intéressante analyse sur la possible signification du port du burkini.
Sans
doute vais-je paraître vieux jeu ! Mais il me semble que les femmes
modernes, sans aller jusqu’à s’emburkiniser jusqu’au crâne, pourrait faire
preuve d’un peu plus de pudeur.
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Tout
le monde s’en fout ; cet homme est un chrétien.
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