Chers lecteurs, il ne m'est pas possible de délivrer ce matin mon billet quotidien. Mais j'en profite pour porter à votre connaissance cette mise sur l'affaire GALILEE, publiée par le Salon beige. Vous aurez de quoi méditer sur la mauvaise foi des imbéciles qui essaient de réécrire l'histoire au seul profit de leur nombril et de la Société des Adorateurs Mutuels, dont je vous laisse deviner la nature et le nom.
"La sentence est rendue au couvent dominicain de
Santa-Maria, ce jour-là. L'affaire devient, avant même la révolution, un
exemple de désinformation pour discréditer l'Eglise catholique et montrer que
la science et la foi sont incompatibles. Qu'enseigne-t-on à l'école sur le
sujet ? Jean Sévillia dans son livre Historiquement
incorrect, (Ed. de la loupe, page 96 à 129) rappelle ce qu'écrivait
Arthur Koestler dans Les
somnambules en
1961 : « Galilée
n'a pas inventé le télescope. Ni le microscope, ni le thermomètre. Ni l'horloge
à balancier. Il n'a pas découvert la loi d'inertie ; ni le parallélogramme
de forces ou de mouvements ; ni les taches du soleil. Il n'a apporté
aucune contribution à l'astronomie théorique, il n'a pas laissé tomber de poids
du haut de la tour de Pise, il n'a pas démontré la vérité du système de Copernic.
Il n'a pas été torturé par l'Inquisition, il n'a point langui dans ses cachots,
il n'a pas dit « Eppur si muove »(*), il n'a pas été un martyr de la
science. »
(*) «et pourtant elle tourne » phrase
apocryphe de l'italien Giuseppe Baretti écrite à Londres en 1757, selon Jean
Sévillia.
En fait au XVème siècle, Nicolas Copernic, prêtre polonais
et scientifique important, énonce une théorie sans la prouver : le
mouvement des planètes s'expliquerait mieux s'il était ordonné autour du soleil
plutôt que de la terre. Il construit un modèle mathématique, l'héliocentrisme.
Ses travaux sont très bien accueillis à Rome. Seul Luther le traite de fou.
D'ailleurs, tous les réformés s'opposent à ses travaux ! Et pourtant,
c'est l'Eglise catholique qui se voit intenter un procès d'obscurantisme !
Pendant plus de cent ans, c'est l'Eglise qui défend les scientifiques contre
les adversaires de l'héliocentrisme ! Elle va même jusqu'à protéger les
scientifiques protestants, comme l'allemand Johannes Kepler, qui trouve refuge
chez les Jésuites après des découvertes complémentaires à la théorie de
Copernic. Alors pourquoi la condamnation de Galilée ?
En 1609, il s'attribue la découverte d'un opticien
hollandais ; mais le plus grave est que malgré la protection du cardinal
Barberini, futur pape, tous ses écrits sont polémistes. Il ne démontre rien, il
affirme et met ses adversaires au défi de prouver qu'il a tort. Selon Jean
Sévillia, son caractère hautain et méprisant est pour beaucoup dans sa
condamnation.
Par deux fois, l'Inquisition affirme qu'elle ne trouve pas
d'hérésie dans les écrits de Galilée (1615). Ses détracteurs s'attaquent alors
aux écrits de Copernic et, à une époque où tout le monde croit que la terre est
le centre du système solaire, l'Eglise demande simplement à Galilée de
présenter ses écrits, non comme la vérité, mais comme une théorie, puisque ni
Copernic, ni lui, ne sont capables de prouver ce qu'ils ont avancé. Les
cardinaux qui le protègent lui demandent aussi de ne pas mélanger les saintes
écritures à ses écrits.
Il accepte et tient sa promesse pendant 7 ans. Pendant
cette période, non seulement il n'apporte aucune preuve à ses théories, mais se
met à dos les jésuites, qu'il ridiculise sur le sujet du déplacement des
comètes, alors que ce sont eux, en la personne du père Grassi, astronome du
Collège romain, qui ont raison : « Vous n'y pouvez rien, il a été
donné à moi seul, de découvrir tous les nouveaux phénomènes du ciel, et rien
aux autres. » (*)
(*)Jean Sévillia Historiquement
incorrect, (Ed. de la loupe, page 113)
En 1624, son protecteur, le cardinal Barberini est élu
pape. Galilée lui expose un projet de livre comparant les différents
systèmes : Ptolémée, Copernic, Kepler. Le pape l'encourage en lui
conseillant de les présenter tous les trois comme des théories et surtout de ne
pas y mêler la religion.
Le livre terminé Galilée demande l'imprimatur au Saint
Office ; ce dont il n'a pas besoin pour un livre scientifique. Il
l'obtient moyennant quelques modifications et rajouts qu'il accepte.
L'imprimatur signifie que le livre doit être imprimé à Rome. Il le fait
imprimer à Florence et en profite pour le faire paraître avec l'imprimatur,
mais en ayant totalement changé le texte.
L'inquisition se saisit bientôt du sujet et, malgré
l'amitié que le pape lui accorde toujours, Galilée passe en jugement. Les
règles juridiques sont grandement adoucies à la demande du Saint-Père. Le
jugement tombe qui lui reproche son manque d'obéissance et son mensonge, mais
aussi l'absence de preuve, dans ce qu'il présente comme la vérité et non comme
une hypothèse. L'utilisation des Ecritures dans ses écrits le fait condamner
aussi pour hérésie formelle.
Jean Sévillia note que la sentence du 22 juin est
modérée : interdiction d'enseigner et de se livrer à l'interprétation des
Ecritures, mise à l'index de son livre le Dialogue,
une peine de prison sans durée fixée (il sera assigné à résidence chez
l'ambassadeur de Florence 5 mois !) et la récitation hebdomadaire pendant
7 ans des psaumes de la pénitence. C'est d'ailleurs sa fille aînée religieuse
qui le fera à sa place !"
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