D’une plume allègre, CHESTERTON
décrit de manière prophétique ce qui, à l’époque pouvait paraître comme de la
provocation gratuite, et qui est devenu la réalité de notre monde contemporain.
Voici encore un exemple de cette alacrité devineresse tiré du Puits et des bas-fonds.
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Ce n’est pas l’ignorance, ne
cesserai-je de le répéter, qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Comment nous débrouillons-nous pour
continuer à tituber, aveuglés par la flamboyance d’esprit et la brillance
étoilée dont nous sommes inondés chaque jour dans les journaux quotidiens comme
des feux d’artifice sans fin ? Les auteurs de ces journaux qui nous
rappellent si souvent, avec une fraîcheur infaillible, que les choses qui
furent naguère des luxes rares sont à présent multipliées et minutieusement et
exactement imitées partout, ne manqueront sûrement pas d’appliquer la même
vérité frappante au monde intellectuel. Ils signaleront sans doute que ces
épigrammes parfaites et bien ciblées, que nous avons entendues autrefois
seulement d’individus exceptionnels, comme VOLTAIRE et TALLEYRAND, sont à
présent créés par centaines dans chaque colonne de chaque journal et qu’il est
à peine possible de trouver une seule phrase ennuyeuse fourrées entre de fines
réparties et blagues immortelles, qui peuvent maintenant, comme quoique ce soit
d’autre de quelque valeur, être produites en grandes quantités par la
production en masse."
In
Gilbert Keith CHESTERTON.
Le puits et les bas-fonds. Traduit de
l’anglais par Patrick GOFMAN, assisté d’Angélique PROVOST. Révision et notes de
Wojciech GOLONKA.
Desclée de Brouwer, Paris/Perpignan, 2016.
(Page 277.)
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2. COMMENTAIRES.
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Je
crois bien que jamais l’on a décrit avec un humour aussi gentiment féroce le
travers des si nombreux journalistes qui nous inondent de bons mots ronflants,
la palme en ce domaine revenant sans doute à Libération. Souvenons-nous du
titre qui s’étalait sur toute la largeur de la Une de Libération « Rappelle-toi
Barbarin », à propos d’un scandale, hélas avéré, de pédophilie dont s’était
rendu coupable un prêtre du diocèse. Monsieur Pierre-Emmanuel BRANDET,
porte-parole du ministère de l’Intérieur sous la houlette de monsieur
CAZENEUVE, avait tiré à boulet rouge sur le prélat. Il avait été victime des
attaques de ce prédateur ; mais il avait mis du temps à le faire savoir
(Un peu comme MONAIGNE qui a mis vingt ans à pousser son cri du cœur à propos
de son ami Étienne de La BOÉTIE). Plaintes, enquêtes, instructions, et in fine, abandon des poursuites
parfaitement injustifiées et infondées et silence total dans les médias sur l’issue
des procédures. Le mal est fait. Les calomniateurs ont réussi leur coup. Il y a
une réalité : le cardinal de Lyon avait pris toutes les mesures
nécessaires, quand il avait été mis au courant, très longtemps après des faits commis
alors qu’il n’était pas archevêque de LYON. En réalité, il s’agissait, avec la
bienveillante complicité des loges, sur lesquelles il y aurait beaucoup à dire,
de dézinguer encore plus, s’il était possible, une Église coupable de penser la
grandeur de l’homme à un niveau que ne soupçonnent pas les « frères »,
réduits par leur aveuglement à l’état de gnomes.
En
dépit que j’en aie, ces « frères » sont des frères en humanité. Et c’est
ainsi qu’il faut considérer les relations qu’un disciple peut avoir avec ceux
qui ne partagent pas son attachement au Maître.
Ceci
étant dit, et pour reprendre le fil de l’histoire, il faut souligner que peu de
journalistes, aucun homme politique, n’ont, à ma connaissance, été à MOSSOUL
comme l’a fait le cardinal. Ah ! Les bonnes âmes qui pleurent sur les
décombres photographiques d’une ville qui fut splendide, que ne vont-ils vraiment
sur place pour aider les malheureux Ninivites ? Ils sont restés bloqués
dans le ventre de la baleine, et n’en sont point sortis comme JONAS en son
temps !
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3. REVUE
DE PRESSE.
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La
« libre-pensée » et la croix du cimetière de PINÇAY.
Combien
de temps encore, les Français vont-ils supporter les initiatives de ces crétins.
Pensez-donc, une croix au-dessus d’une grille de cimetière. Est-ce point là un
scandale épouvantable, une offense sans nom à la raison.
J’ai
dans la tête un refrain, dont je modifie légèrement les paroles :
« Une
bande de thons descendait la rivière !
Quand
on est thon, c’est pour la vie entière. »
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Tout
le monde s’en fout : ce sont des chrétiens.
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A
propos de monsieur Christophe CASTANER.
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