Charlie, ce petit bébé atteint d’une
rare maladie mitochondriale, a rejoint hier son Père céleste. Il repose entre
ses bras aimants. J’ai le cœur broyé de chagrin en pensant à cet enfant. Sans
doute, se mêle-t-il à cette douleur pure des raisons personnelles que je garde pour
moi. L’hôpital qui avait accueilli l'enfant avait, à la suite d’une très
longue procédure, obtenu de la Cour Européenne des Droits de l’Homme l’autorisation
de le tuer par cessation de tout traitement. Les parents, bien entendu s’étaient
opposés à cette mesure. Pour les faire taire, on avait soustrait l’enfant à
leur autorité parentale et nommé un tuteur, une avocate ardente promotrice de l’euthanasie.
Il faut savoir qu’il y a quatre mois, une institution américaine avait proposé
de prendre en charge Charlie et de lui appliquer un traitement nouveau susceptible
d’arrêter la progression inexorable de la maladie. Hélas, les arguties
juridiques, les refus de l’hôpital, les atermoiements des autorités ne
pouvaient pendant ces quatre mois arrêter l’évolution du mal. Ils ont été fatals ces jours perdus : le
cerveau, les muscles de l’enfant avaient subi de telles détériorations qu’il était en effet impossible de le sauver au stade qu’il avait
atteint.
J’accuse les autorités scientifiques,
médicales et juridiques britanniques d’avoir retardé le transfert de l’enfant
aux États-Unis pour laisser la maladie atteindre un degré de gravité qui
rendait sa mort inévitable et évitaient aux hypocrites, juridiquement
en droit de se substituer à la nature, d'avoir à mettre en œuvre cette ignoble
besogne.
Charlie est un ange. Une photo le
montre dormant à poings fermés, avec le cierge de son baptême à la tête de son
berceau. Il faut le prier d’intercéder pour tous les hommes tentés de mettre
fin à la vie d’innocents.
Les parents de Charlie sont plongés
dans un abîme de douleurs. Ils seraient en droit d’exploser de rage. Ils ont
accepté dans la foi ce que l’aveuglement des hommes avait rendu
inévitable : la mort de leur enfant. Prions pour eux.
Prions encore plus pour ces
médecins, ces juges, ces responsables administratifs qui n’ont pas vu le
moindre obstacle moral à leur décision. Puissent-ils, un jour, ne pas être
confrontés dans leur vie personnelle à cette situation. Puisse le Seigneur du
Ciel et de la Terre leur redonner une âme d’enfant pour qu’ils ouvrent les yeux
sur les mystères que Jésus affirme n’avoir été révélés par son Père, qu’aux
tout-petits.
Dors en paix, icône de l’enfance !
Entends les berceuses des anges de Dieu ! Respire le doux parfum de l’encens
dont ils inondent le trône de l'Agneau. Ouvre enfin les yeux sur ces vallons
verdoyants où se réjouissent de l’amour infini du Père les hommes droits qui
ont recherché leur vie durant la Vérité.
Pense à nous Charlie ! Pense à
nous ! Répands sur l’humanité, avec tous les saints dont tu partages la
gloire, la lumière et la paix. Et viens consoler tes parents en leur disant que
tu es vivant à jamais.
Viens tout particulièrement me consoler, moi. Toi, tu sais pourquoi.
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