À Châteaurenard, la fête laïque de
la Madeleine est à la fête chrétienne de la saint Éloi ce que le Panthéon est à
la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Qu’on en juge : un orchestre
de cuivres (qui joue très bien) passe à travers les rues du bourg en jouant surtout
l’Internationale et un peu la Marseillaise. Quatre charrettes suivent qui
transportent des fillettes et des garçonnets habillés comme je vais le dire. Le
tout est suivi d’un cortège de chevaux plus superbement harnachés les uns que
les autres. Je ne les pas comptés, mais il y en a des dizaines. Cette année, les
dix-neuf premiers sont superbement empanachés d’une sorte d’éventail de grande
taille, maintenu au-dessus de la corne du collier, (laquelle permet au cavalier qui monte à cru de ne point choir) et décoré de plumes, et de
fleurs. Tenus par la bride, tous ces chevaux avancent assez lentement tandis
que leurs cornacs, coiffés d’un béret rouge, habillés d’une chemise blanche, et
vêtus d’un pantalon bleu tenu par une large ceinture rouge, s’efforcent de les
maintenir en ligne. Quelquefois un adulte tient un garçonnet (habillé de même)
d’une main et le cheval de l’autre. Le spectacle est absolument superbe. Le
défilé se clôt par le char de la Madeleine. Couronné au fronton d’une Marianne à
la poitrine barrée de tricolore, arborant les drapeaux de la confrérie de la
Madeleine, le char, cette année, était entièrement recouvert de glaïeuls
rouges, en rangs serrés, dressés verticalement en épis, sauf sur l’arrière où
des guirlandes de légumes, poivrons, haricots zébrés et autres variétés
donnaient un point d’orgue agricole à l’équipage, en honneur de la terre
nourricière.
J’ignore d’où vient cette coutume évidemment
plus récente que la fête de la saint Éloi. La fête de la Madeleine dure
plusieurs jours ! Tant pis pour les dormeurs au sommeil léger. Des haut-parleurs,
plus discrets que l’an passé diffusent de la musique pour faire danser la
jeunesse, jusqu’à deux heures du matin ! Les gens rassis consomment au bar
sis en face de la médiathèque Isidore Rollande.
J’aime que les traditions perdurent
en ces pays où l’on ne craint pas d’afficher ses opinions, qu’elles soient
religieuses ou politiques, dans une bonne humeur générale, où une foule à
l’accent chantant ne craint pas davantage d’aller boire un pastis sur le cours
Carnot et manger une pizza dans l’un des nombreux restaurants qui bordent cette
belle avenue ombragée de platanes.
J’ajoute que vous trouverez en face
de la gare routière un chausseur, Corinne, qui vend des chaussures superbes à
des prix qui ne sont pas ceux de Louboutin ! La boutique était ouverte ce
dimanche. J’en ai profité.
Vive la Provence !
Vive la Province !
Vive les Traditions !
Et vive notre chère France.
-
REVUE DE PRESSE.
-
Les ravages des imbéciles…
-
Vienne en Dauphiné, une des plus
anciennes cités romaines en France.
-
Dans les pays musulmans, la liberté
viendra des femmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire