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Rien n’est plus facile que de
prêcher la vérité. Le miracle c’est de la faire aimer.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[…]. On a vu réapparaître — sous
couvert de progrès — un capitalisme à l’ancienne ; celui, sans freins ni
scrupules, de la révolution industrielle et d’Adolphe THIERS. Germinal fut à la
mode. L’explosion fracassante des inégalités, le détricotage des lois sociales
et l’affaissement de l’État-providence faisaient renaître chez nous les
injustices pas si éloignées de celles que dénonçait les Gavroches de 1871, ou
Karl MARX dans son Manifeste du parti communiste (1848). Dans le même
temps, réapparaissaient dans le paysage occidental les « grandes
familles » possédantes, les milliardaires mirobolants, les empires
financiers plus forts que les États, les puissances incommensurables, les
logiques de maharajas ou de castes venues d’un autre temps. Comme les pauvres
de Victor HUGO ou de Charles DICKENS regardaient avec envie les vitrines des
boulangeries, les pauvres d’aujourd’hui apprirent à contempler la richesse des
puissants sur les écrans de télévision. Où était la différence ? Là
encore, le « vieux » perçait sous le neuf."
In
Jean-Claude GUILLEBAUD.
Le principe d’humanité.
Éditions du Seuil, Paris, 2001. (Page 190.)
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2. COMMENTAIRES.
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Il
me semble que ce passage n’appelle pas de commentaires détaillés tant il est
juste. BOLLORE, BETTANCOURT, ARNAUD, et tant d’autres noms moins médiatisés
représentent en effet ces grandes familles possédantes et ces milliardaires
mirobolants évoqués par Jean-Claude GUILLEBAUD. Il ne s’agit pas de les montrer
du doigt car ce sont nous, les consommateurs, qui les avons portées au pinacle
du temple de la Fortune et qui avons ainsi créé de toute pièce les conditions
propices à l’émergence d’une envie destructrice chez les plus pauvres. Rien ne nous oblige à acheter
des produits de l’Oréal, par exemple. Échapper aux rets de BOLLORÉ ou de
Bernard ARNAUD est plus difficile. Leurs clients privilégiés sont souvent d’autres
grands de ce monde. Il n’est pas évident pour le commun des mortels de s’offrir
une valise Louis Vuitton. Mais comment résister à la gratuité de C-News un journal mis chaque jour à la
disposition des voyageurs du métro, comment intervenir dans les transports et
la logistiques dont le groupe BOLLORÉ est un fleuron ?
Comment
ne pas voir que, sous couvert de faciliter l’emploi (sous-entendu l’emploi
salarié) par la voie des ordonnances, nous soumettons l’ordre politique à l’ordre
économique ? D’un trait de plume, pour de simples questions d’optimisation
(ô le joli mot) fiscale ou financière, on peut jeter dans le chômage des
milliers de personnes. Ce n’est pas l’industrialisation sauvage qu’il faut
promouvoir, c’est un nouvel ordre social où les initiatives individuelles
consacrées à la production de biens primaires ou secondaires sont privilégiées. Cette promotion permettrait de responsabiliser l'homme et de le rendre maître de sa vie, tout en allégeant la pression insupportable de l'Etat Providence.
On en est très loin, et je crains fort que sous couvert de progrès, comme le
dit si bien GUILLEBAUD, nous ne fassions un grand pas en arrière, vers ce
siècle de fer où des enfants de 12 ou 14 ans travaillaient 8 à 10 heures par
jour pour aider leurs pères et leurs mères à nourrir leurs frères et sœurs.
Bien entendu, on a dépassé (heureusement) cette exploitation de l’enfant et de
l’adolescent, mais a-t-on tout à fait supprimé cette exploitation intellectuelle
que constitue le contrôle financier dans les entreprises et la recherche du profit maximum. (Je
connais une chaîne d’hôtels qui a supprimé les balayettes des toilettes ;
ça devait coûter trop cher. On laisse aux femmes de chambre le soin de purifier
les cuvettes des WC au cas où elles seraient souillées. Voilà ce qu’on appelle
le progrès !).
Que dire des empires financiers qui peuvent, sur un coup de dés, ruiner la planète, comme la crise des subprimes l'a prouvé. Telle banque, payée des millions de dollars, certifie les comptes publics de la Grèce pour la faire rentrer dans le système de l'euro. Ces comptes sont truqués. Telle autre fait porter le chapeau de sa déconfiture à un bouc émissaire et prétend qu'elle ignorait les prises de position hasardeuses dudit bouc. Telle autre - comme hélas j'ai eu la tristesse de le constater pour l'un de mes très proches - par ses exigences immédiates de remboursement d'un emprunt, pousse à la liquidation judiciaire d'une entreprise jeune d'à peine six mois.
L'argent est le second nom de Satan.
Et il semble que nous retournions à la case départ, à ce XIXe siècle qui a vu naître la lutte des classes et chamboulé définitivement l'ordre du monde au nom du progrès (entendez : au nom de l'intérêt d'un petit nombre).
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3. REVUE
DE PRESSE INSOLENTE.
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La
semaine politique vue par L’Incorrect.
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Un
enfant extraordinaire.
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Un
entretien explosif de Jeannette BOUGRAB.
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J’aime
bien cet article car il indique des voies pour s'en sortir.
Cela ne signifie pas que j'approuve la totalité de son contenu.
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A
lire de toute urgence.
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Féminisme
et islam.
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Mon
Dieu ! Une crêche !
En
Vendée, cependant, le Conseil Général a le droit de mettre une crèche dans ses
locaux !
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