"Depuis plusieurs décennies, des intellectuels chrétiens
comme le tchèque Vaclav Benda (La polis parallèle) ou l’américain Rod Dreher (Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus) ont fait le
constat que les pouvoirs en place, ennemis des communautés naturelles et des
traditions nationales, étaient à la fois irréformables et indélogeables, sauf
événements à la fois brutaux et imprévus. Pensons à la défaite de juin 1940, à
la manifestation du 13 mai 1958 à Alger, à la chute du mur de Berlin, etc. Pour
ces auteurs, contre la « dissociété moderne » dénoncée par le philosophe Marcel De Corte, la priorité est à
la reconstitution et au développement de sociétés naturelles qui reposeront d’abord
sur des familles stables et fécondes. Ces familles, naturellement, et
surnaturellement procéderont d’une contre-culture chrétienne et se tiendront en
dissidence par rapport à la société moderne post-chrétienne. L’essentiel est la
constitution de communautés ré-enracinées dans leurs traditions nationales et
religieuses, organisées autour de leurs églises, leurs écoles, leurs
universités, leurs entreprises où se vivent les valeurs de l’Évangile. Rod
Dreher propose ce qu’il nomme « le pari bénédictin » : maintenir des îlots de civilisation au milieu de
l’ensauvagement général, comme le fit saint Benoît au VIe siècle alors que
l’Empire romain d’Occident s’effondrait sous les assauts des Barbares. Il
s’agit alors de « vivre dans la vérité » en acceptant une forme d’originalité, voire de
marginalisation, inhérente à la situation de celui qui cherche à vivre
intégralement sa foi dans une société sécularisée en profondeur."
D’après
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